L'ancien numéro un mondial des téléphones mobiles continue de souffrir. Si ses ventes de Lumia sous Windows Phone sont en croissance, le reste de ses gammes est en berne. Ces baisses n'ont pas de quoi mettre en danger sa position de deuxième constructeur mondial, et ses pertes diminuent d'ailleurs. La société n'arrive toujours pas à revenir dans le vert malgré tout.
Le Lumia 1020.
Des ventes totales en forte baisse
Il est loin le temps où Nokia écrasait le marché des smartphones. Dans les années 2007, 2008 et 2009, période où l'iPhone et Android étaient encore sans importance, la firme finlandaise occupait près de 50 % du marché à lui seul, avec des ventes oscillant entre 15 et 20 millions d'unités selon les trimestres. Depuis, non seulement Nokia n'a pas connu pareilles quantités depuis deux ans, mais ses parts de marché se comptent sur les doigts des mains.
Ce deuxième trimestre 2013 confirme toutes les difficultés du constructeur, avec seulement 7,4 millions de smartphones écoulés et 53,7 millions de téléphones classiques. Un an plus tôt, Nokia avait écoulé 10,2 millions de smartphones et 73,5 millions de téléphones. Cela représente environ une baisse de 27 % de ses ventes dans les deux secteurs. Certes, par rapport au trimestre précédent, les résultats sont bien plus positifs puisque les ventes de smartphones ont crû de 21 %, tandis que celles de ses téléphones n'ont régressé que de 4 %. Il sera toutefois difficile de rattraper la concurrence à ce rythme, et surtout, tous téléphones confondus, les volumes de ventes de Nokia continuent de diminuer (-27 % en un an, -1 % en trois mois).
Il est par contre très important de noter que sa gamme Asha n'est pas comptabilisée dans les « Smart Devices » par Nokia mais dans les téléphones classiques, bien que ces appareils (sous Symbian) sont considérés comme des smartphones. Cette gamme est toutefois elle aussi en berne, avec seulement 4,3 millions d'unités écoulées ce trimestre, contre 5 millions début 2013 et 9,3 millions fin 2012. Si l'on cumule les ventes de Lumia et d'Asha, nous obtenons tout de même un total intéressant de 11,7 millions d'appareils. Mais même sans l'intégration des Asha, Nokia a dominé BlackBerry lors de ce trimestre.
Les Lumia montent en puissance
Bonne nouvelle tout de même : les Lumia, sous Windows Phone, continuent de monter en puissance. L'an passé, seulement 4 millions d'entre eux s'étaient écoulés, et même 2,9 millions durant l'été 2012. Lors du premier trimestre 2013, 5,6 millions de Lumia avaient trouvé preneur. Cette fois, 7,4 millions de ses nouveaux smartphones ont été vendus, soit une très belle progression de 32 % en trois mois et surtout de 85 % en un an.
Financièrement, le bilan n'en reste pas moins difficile pour Nokia. Son chiffre d'affaires total a ainsi chuté de 24 % en un an, passant de 7,5 milliards à 5,7 milliards d'euros. Sa division de téléphones est évidemment celle qui a le plus souffert, en chute de 32 %, plombée par une très forte baisse de prix moyen (-16 %) de ses téléphones classiques, désormais à 26 euros contre 31 euros auparavant. Mais sa division Nokia Siemens Networks, qu'il détient désormais à 100 %, a elle aussi accusé le coup en affichant un recul de 17 % de son chiffre d'affaires.
L'échec nord-américain
Géographiquement, les ventes de Nokia (en valeur) continuent de s'écrouler en Chine (-57 %), tandis qu'elles stagnent en Amérique du Nord (-4 %). L'Europe résiste plus ou moins (-25 %), tandis que l'Amérique Latine (-31 %) et surtout l'Afrique et le Moyen-Orient (-37 %) régressent de façon importante. Sur ses 61,1 millions de téléphones écoulés (smartphones y compris), un tiers ont trouvé preneur uniquement en Asie Pacifique (hors Chine), contre 16,6 millions au Moyen-Orient et en Afrique, et 11,3 millions en Europe. Et l'Amérique du Nord ? Seulement 500 000 unités se sont vendues, contre 600 000 un an plus tôt. Des chiffres très modestes qui démontrent que Nokia n'arrive toujours pas à percer ce marché ultra dominé par ses constructeurs locaux (Apple et Motorola) et sud-coréens (Samsung et LG).
Financièrement, à l'instar d'autres constructeurs comme BlackBerry (ou NEC), Nokia affiche des pertes. Ces dernières sont toutefois bien inférieures à celles de 2012. La firme européenne annonce ainsi une perte opérationnelle de 115 millions d'euros, contre 824 millions l'an passé. Quant à sa perte nette (après impôts), elle est de 278 millions d'euros, contre 1,527 milliard en 2012.
Nokia perd près de 26 000 employés en un an
Ces progressions des résultats financiers de Nokia sont principalement le fruit de deux facteurs. Le premier est la vente croissante de Lumia, aux marges plus confortables que tous ses autres appareils. Le second est le dégraissage très important de son effectif.
En effet, sachez que l'effectif de Nokia continue de fondre au soleil, avec seulement 87 771 employés au 30 juin 2013, contre 94 317 trois mois plus tôt et surtout 113 562 en 2012. Cette baisse en trois mois est principalement due aux départs de plus de 6000 employés de chez Nokia Siemens Networks. En un an, cette division NSN a cependant perdu près de 13 000 collaborateurs, tandis que la division de téléphone mobile a dû dire adieu à plus de 12 200 employés sur la même période.