La copie illégale de musique aurait été divisée par six en 4 ans en Norvège

Une formule magique signée offres légales ?

Selon le journal norvégien Aftenposten, qui se base sur une récente étude d'Ipsos MediaCT commandée par Norwaco (la Sacem norvégienne), les échanges illégaux de musique dans le pays scandinave ont été divisés par six entre 2008 et 2012. Les échanges de films et de séries ont pour leur part été divisés par deux sur la même période. Une évolution qui serait due à l'évolution de l'offre légale.

  Norvège

L'essor des offres musicales légales

À l'instar de la France, le gouvernement norvégien, poussé par les représentants des ayants droit, tente de lutter contre le téléchargement illégal et tous les moyens visant à copier illégalement des contenus culturels. Si aucun système équivalent à Hadopi n'a été mis en place, les lois se sont tout de même franchement durcies il y a peu. Rajoutons que l'IFPI, qui représente l'industrie du disque dans le monde, a bataillé ces dernières années pour faire bloquer The Pirate Bay en Norvège, sans succès toutefois, le FAI Telenor gagnant en justice.

 

Mais ce qui a réellement changé en Norvège depuis 2008, c'est bien l'apparition de nouveaux services légaux en complément d'iTunes. Spotify est ainsi arrivé lors de la précédente décennie, aux tarifs de 49 couronnes norvégiennes (6,3 euros) pour un accès web illimité, et 99 couronnes (12,6 euros) pour un accès via mobile. Un peu plus tard est apparu le service musical concurrent WiMP, très connu en Scandinavie et en Allemagne.

 

Et sans surprise, ces deux services connaissent un succès non négligeable. En effet, d'après l'étude Ipsos, 47 % des sondés norvégiens ont répondu utiliser des services de streaming pour la musique. Cela correspond à environ 1,7 million de personnes d'après le sondage, sachant que la Norvège compte environ 5 millions d'habitants dont près de 4 millions d'internautes. Le pays étant un voisin de la Suède (créateur de Spotify) et WiMP étant d'origine norvégienne et appuyé par le géant Telenor, il n'est donc guère étonnant de voir ces services massivement utilisés.

 

Malgré ce constat fort positif pour l'offre légale, il n'empêche que les chiffres avancés par Aftenposten restent surprenants. En effet, selon le grand quotidien norvégien, de 1,16 milliard de fichiers musicaux échangés illégalement en 2008, le pays roi du Saumon est passé en 2012 à seulement 210 millions de fichiers échangés. Une chute très importante réalisée principalement en 2008/2009 et 2010/2011, soit les dates de sorties de Spotify et WiMP.

L'effondrement de l'accès illégal des séries TV

Les films et séries TV ont connu un sort similaire, bien que moins marqué, passant de 135 millions de séries et 125 millions de films en 2008 à respectivement 55 et 65 millions de fichiers piratés quatre ans plus tard. Ici, il est intéressant de noter qu'après une progression entre 2009 et 2011, les échanges illégaux de séries se sont effondrés entre 2011 et 2012, passant de près de 200 millions d'unités à 55 millions. Cela peut s'expliquer par l'arrivée de Netflix, ce dernier étant disponible depuis l'année 2012 justement. L'essor de Lovefilm, société britannique détenue par Amazon, pourrait cependant aussi expliquer ces récentes chutes.

 

L'essor des offres légales peut-elle expliquer ces effondrements ? Sachant que l'étude ne cible pas le P2P mais tous les échanges légaux, même hors internet donc. Un ancien professeur de droit de l'Université d'Oslo, interrogé par Aftenposten, assure que l'offre légale est bien la raison principale du recul de l'accès illégal, et ce dernier est aujourd'hui bien moins intéressant qu'hier.

 

Il est aussi possible que les morts de Megaupload, Megavideo et LimeWire ces dernières années, cumulées à une politique plus dure des sites de téléchargement direct, ait aussi eu une influence sur l'accès illégal. La RIAA expliquait d'ailleurs que l'arrêt de LimeWire avait forcé de nombreux internautes à arrêter totalement le téléchargement illégal. En France, si le P2P a pu un temps souffrir de la surveillance d'Hadopi, nous savons aussi que le streaming et le téléchargement direct a pris le relai. Si musicalement, les offres en France se développent à l'instar du reste du monde, pour les films et les séries, il y a par contre encore du travail sur la planche.

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