La haute technologie, ou technologie de pointe, est déjà présente partout autour de nous, principalement du fait de l'évolution de l'informatique et de sa miniaturisation. Mais le plus étonnant reste que cette technologie envahit notre quotidien à une vitesse exponentielle, sans même que l'on s'en rende compte, voire sans même que nous puissions contrôler cette situation.
De l'outil occasionnel à la présence permanente
Depuis des dizaines d'années, pour ne pas dire des siècles, la technologie (au sens large) envahit notre quotidien. Avec le début de la démocratisation de l'électricité dans les années 1920 (en France), outre la lumière bien entendu, la radio et l'électroménager ont commencé à arriver, même s'il faudra attendre l'après seconde guerre mondiale pour que tout ceci ne se limite pas qu'aux foyers les plus aisés. C'est d'ailleurs après-guerre que de nouveaux domaines ont commencé à émerger ou ont commencé à se démocratiser. L'informatique, la robotique ou encore la nanotechnologie sont de ceux-là.
Plutôt lents au début, ces domaines sont petit à petit entrés dans les entreprises, puis dans les foyers. Il est toutefois surprenant de noter à quel point aujourd'hui les produits high-tech ne sont plus de simples outils occasionnels. Au contraire, ils sont désormais utilisés tout le temps, même durant notre sommeil, ceci dans nos foyers, dehors, dans nos véhicules, sur nos vêtements, et même sur notre peau. En attendant que ce soit même sous notre peau et dans nos organes, ce qui d'ores et déjà possible, mais cela reste encore particulier.
Il y a encore une vingtaine d'années, avoir deux écrans de télévision était presque un luxe. Aujourd'hui, non seulement cela n'a rien d'extraordinaire (à moins de vouloir deux écrans 4K), mais avec l'essor des PC portables, des tablettes, des smartphones et des consoles, il n'est pas rare qu'un foyer compte près d'une dizaine d'écrans. Et cela sans être forcément le plus geek du monde.
Cette multiplication des écrans est symptomatique de la généralisation de la haute technologie tout autour de nous. Complètement incongru il y a peu encore, les aspirateurs-robots se banalisent, même s'ils restent encore onéreux. Objets de luxe et destinés aux professionnels ou aux technophiles il y a une poignée d'années, les smartphones sont massivement utilisés par les adolescents. Mais tout ceci n'a rien d'étonnant si l'on y réfléchit bien. Après tout, ce n'est qu'une conséquence d'une évolution technologique qui a poussé les aspirateurs à se robotiser, et les téléphones à devenir plus puissants, fins et moins chers. Cette logique peut d'ailleurs être utilisée pour expliquer l'évolution des automobiles, avec toujours moins de mécanique et surtout plus d'électronique (la mécatronique).
Toujours plus connecté, toujours plus personnel
Si toutes ces technologies augmentent un peu plus notre dépendance, le futur (proche) semble nous mener tout droit vers une dépendance quasi totale. La domotique, si elle reste encore mineure dans la plupart des foyers aujourd'hui, fera assurément une entrée fracassante dans les années à venir, que ce soit pour des raisons pratiques, écologiques ou économiques. La démocratisation des ordinateurs, des tablettes et des smartphones aidera d'ailleurs certainement à faire exploser la domotique chez nous, de simples applications permettant de contrôler sa maison.
Mais même la domotique n'est que du pipi de chat par rapport à ce qui va arriver. Si l'on se contente des technologies existantes ou disponibles dans un avenir très proche, nous parlons déjà de plantes connectées afin de mieux les gérer, les thermostats connectés, les serrures connectées, les ampoules connectées, et même une raquette connectée. « C’est la troisième génération d’Internet, après le Web et les applications mobiles, Maintenant, l’internet est partout, tous les objets peuvent être connectés » résumait d'ailleurs Loïc Le Meur lors de LeWeb 2012 en décembre dernier à Paris.
Cela va toutefois plus loin que de simples objets connectés. Le corps humain lui-même peut-être concerné. Tout d'abord, par ce qu'il porte. Cela passe bien sûr par les lunettes high-tech de Google en passant par les serres-têtes connectés conçus pour capter les informations qui émanent du cerveau et ainsi contrôler d'autres objets. Il y a aussi les lentilles high-tech capables d'afficher de nombreuses informations, ainsi que les montres connectées, et bien entendu les vêtements connectés (y compris les sous-vêtements).
Reste ensuite les puces sous-cutanées, les fameuses puces RFID, qui, outre être des outils de surveillance, peuvent aussi être utilisées pour mieux contrôler sa santé (marché régulièrement utilisé pour lancer des technologies : exemple), comme un moyen de paiement, comme une carte de transport, etc. Rajoutez à cela d'autres technologies comme des tatouages ou des pilules high-tech, sans oublier les prothèses ou tout simplement tout ce qui est lié au transhumanisme.
Et si tout cela, pris dans son ensemble, parait invraisemblable, il suffit de regarder ce qui semblait impossible il y a encore une quinzaine d'années pour bien comprendre que tout ceci fera bien parti du quotidien. Assurément, d'ici 2030, le monde ne ressemblera en rien à celui d'aujourd'hui.