Dropbox, désormais sous la pression constante de la concurrence, vient de terminer sa première conférence dédiée aux développeurs. La société y a affirmé ses grandes ambitions dans le domaine de la synchronisation des données, en indiquant que sa solution était désormais à considérer comme « l’héritière spirituelle » des disques durs.
L'intégration Dropbox dans Yahoo Mail
Un monde synchronisé
Dropbox veut devenir le remplacement des disques durs dans les ordinateurs. « Je ne veux pas dire par là que vous allez dévisser votre MacBook et trouver un Dropbox à l’intérieur, mais que nous lançons l’héritier spirituel du disque dur » a ainsi affirmé le PDG de Dropbox, Drew Houston, au magazine Wired. Ce qui en dit long sur les ambitions de la société américaine qui s’est faite une spécialité de la synchronisation des données multiplateformes.
Dropbox veut donc devenir le complément des solutions classiques basées sur les données locales. Le service tire sa force principale de sa simplicité d’utilisation, de ses options de partage et surtout de sa disponibilité sur de nombreuses plateformes, qu’elles soient fixes ou mobiles. Problème : Dropbox n’est pas seul sur ce créneau. SkyDrive de Microsoft tient ainsi un rôle déterminant dans les derniers produits du géant de Redmont et est notamment intégré dans Windows 8, la mise à jour 8.1 l’incluant même dans l’Explorateur sur le bureau. Google a de son côté son propre Drive et Amazon est lui aussi dans la course, pour ne citer que ces exemples.
S'intégrer aux applications tierces
Comment compte faire Dropbox pour se battre contre une évolution rapide de ces services ? En proposant des API qui vont permettre aux développeurs d’intégrer le service dans leurs applications. Idéalement, la solution fonctionnerait ainsi à la manière d’iCloud pour les plateformes Apple ou SkyDrive pour Microsoft : des applications pourraient se servir de l’espace de stockage Dropbox pour synchroniser leurs données. Imaginez par exemple un traitement de texte déposant ses documents, de manière à ce que tous les autres aient accès aux mêmes versions en permanence. Même chose avec une bibliothèque de photos. Le principe n’est pas très différent du futur rêvé par Google avec Chrome OS.
Une même application sur plusieurs plateformes pourrait donc intégrer Dropbox de manière à ce que ses données soient synchronisées. Pour l’utilisateur, il s’agirait évidemment d’une solution bien pratique, sous réserve évidemment qu’il accepte que ses données soient stockées sur les serveurs d’une entreprise tierce. Pour Dropbox, c’est un coup double : l’entreprise répond à une attente d’interactivité de son service et augmente potentiellement ses données. Car plus les applications utiliseront l’espace gratuit de 2 Go, plus il y aura de chances que l’utilisateur ait besoin d’un abonnement supplémentaire.
L’intégration de Dropbox pourra d’ailleurs se faire sur la base d’un simple plugin permettant d’enregistrer directement un nouveau document dans son espace distant. Ces « drop-ins » recouvrent deux composants : le Saver, qui s’occupe de la sauvegarde, tandis que le Chooser permet d’aller piocher des données. Et là où l’avenir de Dropbox devient intéressant, c’est que cette possibilité pourrait bien intéresser de nombreux éditeurs tiers qui ne veulent pas s’enfermer sur un bouquet de services particulier, qu’il s’agisse de Microsoft, Apple ou Google.