L'ambiance n'est pas à la fête chez Vivendi. La maison mère de SFR et d'Activision Blizzard est handicapée par une forte dette, de plus de 16 milliards de dollars, et cherche à se séparer de ses actifs afin de la combler. N'ayant pas réussi à vendre Activision-Blizzard, la firme française pourrait essayer de ponctionner un fort dividende à sa filiale.
Nos confrères du Financial Times révèlent que Vivendi envisagerait de s'emparer d'une partie du trésor de guerre d'Activision Blizzard, estimé à 4,6 milliards de dollars en cash, afin d'éponger une partie de ses dettes abyssales. Le consortium français n'en est d'ailleurs pas à sa première tentative de faire entrer de l'argent frais dans ses caisses, puisqu'on lui prête l'envie de revendre l'éditeur américain, ainsi que l'opérateur téléphonique SFR.
Le groupe français n'arrivant pas à trouver preneur pour Activision-Blizzard, il envisage de piocher directement dans ses caisses en ponctionnant un dividende exceptionnel dont le montant n'est pas encore fixé. Seul problème, Vivendi n'a pas la permission de faire le moindre prélèvement qui ferait passer la dette de l'éditeur au-dessus de 400 millions de dollars sans l'accord de ses directeurs. Or l'accord qui fixe cette règle ne sera plus en vigueur demain.
Le groupe aurait alors les coudées franches pour prélever la somme qui lui conviendra, ou tout simplement pour renégocier un nouveau contrat à ce sujet avec l'éditeur. En effet, Vivendi dispose là d'un moyen de pression conséquent sur sa filiale et peut la menacer de la priver de ses liquidités si elle ne fait pas ce que le groupe français attend d'elle. Selon les analystes, Vivendi pourrait demander à Activision-Blizzard de lever un emprunt de 5 milliards de dollars pour ensuite se faire payer de conséquents dividendes.
La manœuvre, bien que parfaitement légale, n'est par contre pas aussi bien vue sur le plan moral. On imagine facilement qu'Activision pourrait souffrir d'un tel prélèvement, surtout à une période où ses concurrents investissent massivement sur les consoles de nouvelle génération. Comment cela se traduira-t-il pour la firme de Bobby Kotick ? Nous ne tarderons surement pas à le savoir.