Interrogé avant-hier sur la chaîne BFM Business, Stéphane Richard, le président d'Orange, a abordé brièvement plusieurs sujets de l'univers télécom, dont celui des forfaits différenciés (segmentés) et les baisses de prix dans le mobile.
« La différenciation est inscrite dans l'esprit des abonnés »
Au cours de son entrevue avec le PDG d'Orange, Stéphane Soumier, le journaliste de BFM, a commencé à aborder la façon dont les opérateurs télécoms pourraient augmenter leurs revenus. La segmentation des forfaits, qui consiste à proposer différents tarifs selon l'offre (débits, quota, etc.) est ainsi venue sur la table.
Sans affirmer qu'Orange comptait bien proposer de tels forfaits dans le secteur fixe, comme pourtant cela se prépare en Europe voire au niveau national, Richard a toutefois tenu à préciser que « la différenciation est inscrite dans l'esprit des abonnés ». Ceci du fait des offres mobiles qui proposent différents forfaits en fonction des Go disponibles. La 4G coûte (ou coûtera) plus chère que la 3G en France chez certains opérateurs, et aujourd'hui, il existe différentes offres en fonction du forfait data.
Cela arrivera-t-il dans le secteur fixe, à l'instar de l'Allemagne et de pays massivement câblés, où la concurrence est loin de battre son plein ? Rien ne l'assure pour le moment, mais Stéphane Richard n'a pas hésité à mettre en avant les offres suisses, qui proposent des tarifs en fonction du débit. Effectivement, l'opérateur Swisscom propose cinq forfaits en ADSL par exemple, allant de 0 à 88 francs suisses (soit jusqu'à 71 euros), ceci pour des débits allant de 2 Mb/s à 20 Mb/s, l'offre à 0 franc suisse coûtant en fait 3 francs l'heure. Est-ce cela qui attend la France ? « Nous allons explorer tous ces domaines » s'est contenté d'affirmer le patron d'Orange.
Encore baisser les prix ? « Ce n'est pas sérieux »
Autre sujet abordé, la baisse des prix dans le mobile. Alors que le secteur a déjà accusé des reculs importants en 2011 et 2012, Xavier Niel, le patron de Free Mobile, a récemment déclaré qu'il y avait encore de la place pour réduire les tarifs en France. Ce à quoi a répondu Stéphane Richard que ce genre de déclaration est « de la poudre aux yeux ». « C'est de la provocation » a-t-il même affirmé, rajoutant que « ce n'est pas sérieux ».
Bien entendu, « peut-être pour certains forfaits », des baisses de prix pourront encore être appliquées. Mais pour le PDG de l'opérateur historique, « la question, elle est de trouver des offres qui permettent de valoriser les nouveaux usages ». La 4G en tête, Richard a ainsi expliqué qu'un opérateur se devait surtout de fournir les meilleurs services possibles, mais aussi d'éviter qu'il n'y ait de fracture numérique dans ce pays. Et pour cela, un opérateur doit investir, et donc disposer de marges suffisantes sur ses forfaits.