Le monde de la vidéo à la demande en France pourrait accueillir un nouvel acteur étranger : Wuaki.tv. Ce service espagnol appartient au Japonais Rakuten, propriétaire du Français Priceminister. Or selon le patron de Priceminister, l'arrivée de Wuaki dans l'Hexagone est attendue pour l'an prochain. De quoi titiller Netflix et Lovefilm d'Amazon ?
L'ambition débordante de Rakuten
En matière de vidéo à la demande (VOD) et de vidéo à la demande illimitée par abonnement (SVOD), les acteurs ne manquent pas. Entre Canalplay (et Infinity), MyTF1VoD, M6 Pass, Vodeo, Disneytek, ABCtek, FilmoTV, Videofutur, Dailymotion Kids+, Jook Vidéo, iTunes et les services des FAI et des fabricants de consoles, le nombre d'acteurs différents est élevé. Et si les catalogues, les tarifs ou encore les services proposés sont loin de toujours combler les internautes français, le potentiel de ce marché n'en reste pas moins important.
Plusieurs acteurs étrangers sont d'ailleurs susceptibles d'entrer dans le marché de la VoD française dans les mois et années à venir. Rakuten est de ceux-là. Il faut dire que le groupe japonais a multiplié les acquisitions d'envergures à l'international ces dernières années. Le Français Priceminister (en 2010), le Canadien Kobo (en 2012) et le Britannique Play.com (en 2011) font parti de ses principaux rachats, mais le géant japonais est en réalité présent dans le monde entier, de l'Asie à l'Europe en passant par l'Amérique du Nord.
Wuaki s'internationalise
L'an passé, Rakuten a aussi croqué Wuaki.tv, une entreprise barcelonaise spécialisée dans la VOD et la SVOD. Initialement disponible qu'en Espagne, le service a récemment ouvert ses portes au Royaume-Uni. Une expansion internationale majeure pour Wuaki, qui a d'ailleurs fait les choses en grand en proposant pour les premiers clients britanniques des tarifs très agressifs : trois livres par mois pour la SVOD, et pour l'achat à l'unité, des tarifs réduits de 50 %.
Mais Wuaki ne devrait pas se contenter de l'Espagne et du Royaume-Uni. Pierre Kosciusko-Morizet, le président de PriceMinister, a ainsi affirmé à nos confrères de BFM qu'ils travaillent sur un lancement en France du service espagnol. Une disponibilité mi-2014 est une possibilité. Si contrairement à Netflix et Lovefilm (d'Amazon), Wuaki ne compte pas encore des millions d'utilisateurs, ce n'est certainement qu'une question de temps s'il continue son expansion internationale.
À l'instar de tous les grands services de VoD, Wuaki est disponible sur de multiples plateformes, que ce soit sur ordinateur, smartphones, tablettes, consoles, TV connectées, etc. Et comme CanalPlay, le service propose à la fois de la vidéo à la demande à l'unité et une offre illimitée, à 6,99 euros par mois en Espagne. Il a donc toutes les cartes en main pour réussir en France s'il obtient suffisamment de droits TV et cinéma. Pierre Kosciusko-Morizet, qui pilote l'activité européenne de Rakuten, devrait s'en charger.
L'arrivée en France de Wuaki risque en tout cas d'animer un marché encore en manque de visibilité. Cela pourrait aussi pousser Netflix et Lovefilm à investir dans l'Hexagone. Dans le cas contraire, le pays risque d'être bloqué du fait d'une concurrence trop importante. Une plus grande souplesse du côté de la chronologie des médias pourrait déjà améliorer la situation.