[Màj] Proton Drive : l'application pour Windows disponible, des limites encore importantes

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Logiciel 7 min
[Màj] Proton Drive : l'application pour Windows disponible, des limites encore importantes
Mise à jour :

Ce matin, les 500 Mo anciennement consommés sur le stockage ne sont plus décomptés. Le problème a disparu pendant la nuit. Dans un email, Proton nous a indiqué qu'il s'agissait bien d'un bug, résolu de leur côté. 

En septembre dernier, Proton lançait la version finale de son nouveau Drive, dédié au stockage en ligne. À l’époque, aucune application n’était proposée. Deux mois plus tard, Android et iOS y avaient droit. C’est désormais au tour de celle pour Windows, que nous avons prise en main.

On ne peut pas dire que nous avons été enthousiasmés par le lancement officiel de Proton Drive. Les grandes forces du service étaient l’intégration dans le bouquet Proton, la simplicité de l’interface et, bien sûr, le chiffrement de bout en bout qui a fait la célébrité de l’entreprise et sa dimension Zero Knowledge (l’entreprise ne peut pas lire les données).

Cependant, ces avantages étaient vite contrebalancés par plusieurs points négatifs, dont des performances relativement médiocres et l’absence totale d’applications, qui rendait le service peu pratique d’utilisation, puisque l’on ne pouvait passer que par la version web. Heureusement, ces applications étaient déjà en travaux. Celles pour Android et iOS sont arrivées en décembre. La version Windows vient d’arriver, la première pour les ordinateurs.

Le client était attendu, car il simplifie largement les manipulations sur les données. Le concept est le même pour toutes les solutions de type Drive : depuis l’Explorateur, on manipule les données comme on le ferait avec des fichiers classiques. L’application, elle, fait le lien entre Windows et le service et gère les opérations de synchronisation en arrière-plan. Que vaut-elle ?

Une application sommaire et en anglais

L’installation est rapide et sans surprise. Après avoir renseigné les identifiants de son compte, on confirme l’emplacement du dossier et la synchronisation commence.

Premier point : comme les applications mobiles pour Android et iOS, la version Windows est exclusivement disponible en anglais. C’est fort dommage, d’autant que l’on approche doucement du premier anniversaire de Proton Drive. À ce sujet, Proton cherche des traducteurs bénévoles souhaitant participer à l’aventure.

Deuxième point, l’interface est sommaire, presque lapidaire. Disponible uniquement en thème sombre (les applications mobiles ont aussi un thème clair), elle affiche essentiellement l’état de la synchronisation et les opérations en cours. En cas de problème, c’est elle qui avertit également l’utilisateur via un panneau jaune, ainsi que des statuts rouges pour les fichiers ayant rencontré des soucis de synchronisation, le tout grâce à l’onglet Activity.

Proton Drive

Dans Computer, l’application affiche seulement le nom de l’appareil ainsi qu’un bouton « Add folders ». Il ne s’agit pas simplement d’ajouter du contenu : dans le panneau qui s’ouvre alors, on peut choisir les dossiers classiques de Windows dont Proton Drive assurera la sauvegarde : Bureau, Documents, Téléchargements, Musique, Images et Vidéos.

Comme les autres solutions de type Drive, Proton ajoute un raccourci dans la colonne de gauche pour un accès « naturel ». Sachez d’ailleurs que cet ajout permet de sélectionner, dans les options de l’Explorateur, l’ouverture de Proton Drive comme dossier à afficher par défaut au lancement du gestionnaire de fichiers.

Proton Drive

L’onglet Settings (paramètres) est pour sa part très limité. Il ne permet que d’influer sur deux éléments : l’emplacement du dossier sur le stockage local de l’ordinateur et l’exécution au démarrage. N’y cherchez aucune option esthétique, et encore moins des réglages sur le type de synchronisation.

À ce sujet, Proton Drive synchronise intégralement les données par défaut, donc télécharge tous les fichiers, en tout cas quand on copie ou déplace les données depuis l'Explorateur de Windows. Puisqu’il passe par les API de Windows, on peut faire un clic droit sur un fichier ou un dossier pour choisir de libérer de l’espace disque. Comme pratiquement dans tous les services équivalents, le fichier ou dossier laisse alors une simple empreinte, les données étant récupérées depuis les serveurs en cas d’ouverture ou de modification. Encore faut-il savoir que la capacité existe, car l’installation de l’application ne la mentionne pas.

En revanche, si vous ajoutez des données depuis l'interface web ou synchronisez des données sur une nouvelle machine, ces dernières ne seront présentes que sous forme d'empreinte. Comme sur la capture plus haut, il sera possible de faire la manipulation inverse depuis l'Explorateur, en demandant à conserver les données sur l'appareil.

Proton Drive

Des problèmes de fiabilité et de performances

De manière générale, Proton Drive fait son travail. Nous avons cependant constaté plusieurs problèmes, dont un concernant les performances. Ce point avait été souligné lors de notre précédente prise en main l’année dernière. Il se reflète encore aujourd’hui dans ce premier client pour ordinateur.

D’abord, l’état de synchronisation ne permet pas de savoir où l’on en est. On peut le voir par exemple dans la capture ci-dessous, lors de l’envoi d’un fichier de 3 Go. Aucune jauge ou pourcentage n’est là pour donner une idée du temps nécessaire. Notre ordinateur est alors connecté en Wi-Fi 6 sur une Freebox Pop, à environ 10 mètres sans obstacle. Avec cette installation, nous avons chronométré l’envoi de ce fichier en approximativement 2 min. En performances brutes, Proton Drive ne fait rien d’incroyable, mais n’a pas non plus à rougir.

En revanche, la situation se gâte en cas de synchronisation sur un nombre élevé de petits fichiers. Dans notre essai, la synchronisation d’un dossier contenant 444 documents Word a pris plus de 10 min, alors que le poids de l’ensemble dépasse à peine les 10 Mo. On peut y voir une conséquence du chiffrement appliqué par Proton, mais même ainsi, c’est encore trop long.

Proton DriveProton Drive

Surtout, nous avons rencontré un sérieux problème durant nos tests. Initialement, nous avions envoyé un dossier test comprenant une sélection de petits et moyens fichiers, pour un poids total de 1,93 Go, alors que l’espace disponible avec un compte gratuit est de 500 Mo seulement. Dans un premier temps, la synchronisation a commencé. Puis, arrivée à la limite des 500 Mo, elle s’est arrêtée. Le client nous a alors prévenus : espace plein. Message que l’on retrouve dans la version web, un bandeau jaune nous invitant à souscrire un abonnement pour débloquer plus d’espace.

Proton Drive

Nous avons effectué une opération simple : supprimer le dossier. Le client a alors déclenché une synchronisation. Cependant, une fois cette étape réalisée, il affichait toujours la jauge pleine. Même chose dans la version web, qui nous invitait à acheter du stockage supplémentaire. Au bout de plusieurs heures, la situation n’avait pas évolué : les 500 Mo étaient considérés comme consommés alors que les deux interfaces (l’application et la version web) n’affichaient plus aucune donnée dans Proton Drive.

Ce n’est qu’en achetant l’abonnement Plus (4,99 euros par mois sans engagement, 3,99 euros facturés sur un an, 3,49 euros facturés sur deux ans) et en passant à 200 Go que le problème s’est débloqué… en partie seulement. En effet, si la synchronisation a pu reprendre, les 500 Mo restent considérés comme pris par des données invisibles. Nous avons contacté le support (en anglais) pour obtenir une solution.

Une solution en attente de développements futurs

Dans sa version actuelle, Proton Drive a besoin d’améliorations. Les applications proposées restent trop basiques pour des besoins un peu plus poussés que le simple dépôt de fichiers. Dans les applications mobiles par exemple, aucun champ de recherche ne permet de retrouver facilement un fichier. Ce n’est pas un problème sur ordinateur bien sûr, puisque l’intégration dans le gestionnaire de fichiers permet d’utiliser ce dernier pour les recherches.

Les axes d’amélioration pour Proton Drive sont nombreux : quelques options esthétiques, le choix de la synchronisation totale ou partielle à l’installation, une hausse de performances pour la synchronisation de nombreux petits fichiers, une traduction en français, une amélioration de la fiabilité sur certaines opérations…

Il faut cependant replacer Proton Drive dans son contexte. Le service est moins destiné aux personnes cherchant une solution de type Drive qu’aux utilisateurs existants, en particulier les personnes ayant souscrit à l’abonnement Unlimited. Pour ce dernier, chaque nouveau service ajouté à la galaxie Proton vient enrichir l’offre, sans toucher le prix. Dans le cas de Proton Drive, 500 Go sont ainsi octroyés aux abonnés.

Nous n’oublions pas non plus qu’il s’agit de la première révision finale de l’application pour Windows. Toutefois, en considérant un marché déjà très concurrentiel et ce que des produits comme Dropbox, OneDrive ou Google Drive proposent déjà depuis bien des années, on aurait aimé que Proton Drive affute un peu plus ses armes avant de se lancer. Le service fêtera son premier anniversaire dans deux mois (après des années de phase bêta) et il est temps que son éventail de fonctions s’enrichisse. Mais comme l’arrivée des applications le prouve (les clients pour macOS et Linux ne sont toujours pas là), l’entreprise prend son temps.

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