Surveillance : François Hollande exige des USA « toutes les explications »

TAFTA dans la balance

Le président de la République a réagi hier aux accusations d'espionnage des communications téléphoniques et électroniques de représentations diplomatiques de l'Union européenne - ainsi que de différents pays dont la France - par les États-Unis. Alors que François Hollande exige des explications, d'autres initiatives font surface. Les eurodéputés socialistes évoquent par exemple la création d'une commission d'enquête parlementaire.

capitole usa

 

Depuis ce week-end, les États-Unis se trouvent sous les feux des projecteurs, accusés d’avoir espionné plusieurs de leurs alliés, notamment européens. Et pour cause : selon le Guardian et Der Spiegel, des informations détenues par Edward Snowden mettraient en lumière l’installation par les autorités américaines de micros au sein de certaines délégations ou ambassades, de même que l’infiltration de leurs réseaux informatiques. À la clé, la possibilité pour le pays de l’Oncle Sam de passer au peigne fin les communications téléphoniques et électroniques des structures concernées.

 

Des représentations diplomatiques de l’UE aux Nations Unies - à Washington comme à New York - sont ainsi évoquées, mais aussi à Bruxelles. Des pays comme l’Italie, la Grèce, le Japon, la Turquie, le Mexique, l’Inde ou bien encore la Corée du Sud sont également mentionnés, de même que la France. Ces informations, tirées d’un document américain top secret datant de 2010, préciseraient en outre que le nom de code de l’opération contre l’ambassade de France à Washington était par exemple « Wabash », et celui relatif à sa délégation aux Nations Unies « Blackfoot ».

Hollande exige « toutes les explications et toutes les informations »

Dès dimanche, les réactions pleuvaient en Europe pour demander à ce que la lumière soit faite sur ces accusations d’espionnage. Du côté français, le ministre des Affaires étrangères a par exemple rapidement annoncé que la France avait réclamé « des explications aux autorités américaines » au sujet des informations du Spiegel. « Ces faits, s’ils étaient confirmés, seraient tout à fait inacceptables » a prévenu Laurent Fabius.

 

 

Le chef de l’État a insisté hier lors d’un point presse sur le fait que la France exigeait des États-Unis « toutes les explications et toutes les informations ». Selon François Hollande, « les éléments sont déjà suffisamment réunis » pour justifier une telle demande. Le président de la République a en outre souligné que l’exécutif allait « faire valoir et faire savoir que nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés ».

 

Tout en affirmant ne pas vouloir préjuger de la suite des événements, le président a évoqué les « conséquences à tirer » de cette affaire. Tout d’abord, « que cela cesse dans les meilleurs délais ». Deux, « qu’on ne peut avoir de négociations ou de transactions sur tout domaine qu’une fois obtenues ces garanties ». Sans le nommer expressément, on peut facilement imaginer que François Hollande fait avant tout référence aux discussions sur l’accord de libre échange entre l’Europe et les États-Unis, qui a déjà suscité beaucoup de points de frictions, notamment au sujet de l’exception culturelle.

Les États-Unis ne réfutent pas les accusations 

En marge d’un déplacement en Asie, le représentant de la diplomatie américaine, John Kerry, s’est borné à délivrer de laconiques explications. « Chaque pays confronté aux affaires internationales mène de nombreuses activités afin de protéger sa sécurité nationale, et tous les types d'informations y sont utiles », a ainsi déclaré le démocrate selon Reuters. Avant d’ajouter : « Tout ce que je sais, c'est que ce n'est pas inhabituel pour de nombreux pays ».

Les eurodéputés socialistes veulent une commission d’enquête

En attendant davantage d’explications, différentes initiatives voient le jour ici où là. Les eurodéputés socialistes français ont par exemple réclamé la mise en place sans délai d’une commission d’enquête parlementaire, et ce afin de « faire toute la lumière sur ce scandale ». Ces élus prônent également la suspension des négociations commerciales avec les États-Unis.

 

paul snowden twitter

 

Du côté de l’Assemblée nationale, le député socialiste Christian Paul a évoqué une éventuelle audition du lanceur d’alerte Edward Snowden par les élus du Palais Bourbon. Mais l’idée doit encore faire son chemin, comme l’explique Le Lab d’Europe 1.

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