Intel : un Atom plus important et des usines qui s’ouvrent aux partenaires

Le mois dernier, Intel annonçait l'arrivée de Brian Krzanich en tant que nouveau PDG pour remplacer Paul S Ottelini. Celui-ci semble avoir de nouvelles ambitions pour sa société, et cela passera par une rationalisation des outils de production, mais aussi un accent mis sur la mobilité et sur la gamme de SoC Atom.

En mai dernier, Paul S Ottelini laissait sa place de PDG à un duo à deux têtes que sont Brian Krzanich et Renee James. Si tous deux sont des cadres anciens de la société, il semblerait tout de même que de nouveaux axes de croissances aient été actés et sont un peu différents de l'ancienne direction.

Les architectures Atom et Core mis sur un pied d'égalité

Le premier changement concerne l'Atom. En effet, la puce que l'on retrouve au sein des smartphones et tablettes depuis quelque temps maintenant va se voir renforcée et dynamisée. Il ne sera plus question de mettre une priorité plus importante à l'architecture Core en ce qui concerne les nouveaux procédés de fabrication, comme on peut le voir aujourd'hui.

Si l'on regarde effectivement comment fonctionne Intel aujourd'hui, les nouveaux procédés de fabrication sont tout d'abord exploitées sur les processeurs dédiés à nos PC et les Atom y ont le droit beaucoup plus tard. Par exemple, le 22 nanomètres est déjà utilisé depuis deux générations (Ivy Bridge, Haswell) alors qu'elle fera ses premiers pas seulement avec l'architecture Silvermont qu'en fin d'année.

À ce propos, le PDG déclare à Reuters « Nous sommes en train de réévaluer toutes nos feuilles de route et évaluons la date de sortie de certains produits. Il est juste de dire qu'il y a des choses que nous souhaiterions voir accélérer ».

Derrière cette première décision d'importance, on peut voir que le géant des semi-conducteurs souhaite mettre à pied d'égalité ses architectures pour les terminaux mobiles et les ordinateurs. Un choix qui peut se comprendre puisque le marché du PC est mature et que la croissance pourra certainement venir de la mobilité. Un milieu où Intel a encore tout à prouver pour le moment et où il est challenger.

S'il commence à percer dans les tablettes tactiles notamment en ayant la Galaxy Tab 3 10.1 de Samsung ou les FonePad et MeMoPad FHD 10 chez ASUS, du côté de la téléphonie, il reste un acteur mineur. Certes quelques percées ont été faites notamment chez nous avec l'Orange avec Intel Inside (voir notre test), mais il n'en reste pas moins un acteur modeste pour le moment par rapport à Qualcomm qui rafle tout ou presque ces derniers temps.

Des usines plus ouvertes à des partenaires : Apple en ligne de mire ou rationalisation ?

Mais surtout l'intérêt de mettre le focus sur les architectures mobiles va aussi permettre à Intel d'ouvrir ses usines à des tiers beaucoup plus tôt avec des procédés de fabrication à la pointe de l'industrie. On se souvient de déclaration de la part du PDG de NVIDIA qui souhaitait effectivement avoir accès aux chaines de fabrication d'Intel pour la production de ses puces Tegra. 

Aujourd'hui Intel produit déjà pour des tiers, mais globalement ce sont soit des puces très spécifiques, soit des acteurs qui n'entrent pas en concurrence directe avec ses propres lignes de produits, ou encore des acteurs qui exploitent une partie de ses propriétés intellectuelles.

Brian Krzanich déclare à ce propos « S'il y a un client important avec qui nous avons une excellente relation sur les ordinateurs portables et autres terminaux mobiles, et qu'il nous dit qu'il souhaiterait que nous produisions un produit ARM, nous l'examinerons. Tout dépend à quel point ils sont stratégiques pour nous ». 

On peut voir que le nouveau PDG d'Intel semble beaucoup plus ouvert à la discussion que son prédécesseur. Reste à savoir si avec de tels propos, il ne souhaiterait pas séduire un client comme Apple qui cherche activement à se débarrasser de Samsung depuis de longs mois suite aux différentes affaires. 

Bout à bout ces différentes déclarations montrent que le fondeur souhaite certainement avant tout rationaliser ses chaînes de production et qu'elles tournent à plein régime. Si la demande doit basculer pour tel ou tel produit parce qu'il est porteur, le géant de Santa Clara devra donc s'adapter.

La VoD toujours d'actualité

Un projet beaucoup plus grand public et dont nous entendons parler depuis quelques mois semble toujours avoir la côte avec la nouvelle direction : la vidéo à la demande. Le nouveau PDG se déclare « être un vrai spécialiste dans le domaine du silicium, dans la mobilité, dans la conduction de la loi de Moore, mais nous ne sommes pas experts dans l'industrie du contenu et nous serons donc très prudents ».

Reste à savoir si cette prudence de mise ne cache pas quelque chose. Car de gros acteurs existent déjà comme Apple, Google, Netflix, sans parler des fournisseurs d'accès qui disposent de tels services, et ce, depuis des années. Dès lors, quelle stratégie peut employer Intel pour percer ?