BlackBerry (ex-RIM) vient d'annoncer les résultats financiers de son dernier trimestre fiscal (clos le 1er juin) et si ses ventes et son chiffre d'affaires ont progressé, la société affiche toujours des pertes. Ces dernières sont toutefois bien inférieures à celles de l'année passée.
Le BlackBerry Q10, avec clavier physique.
Des ventes en hausse
Face à concurrence extrêmement rude, le Canadien BlackBerry tente de se faire une place avec sa toute nouvelle gamme. Et après avoir patienté non sans difficulté en 2012, la société redresse donc la barre. Il n'est donc pas surprenant que son chiffre d'affaires de 3,071 milliards de dollars affiche une hausse de 9,3 % sur un an et même de 14,6 % en trois mois. Quant à son résultat net, si les bénéfices ne sont toujours pas au rendez-vous, ses pertes se sont au moins réduites. De 518 millions de dollars en 2012, elles sont ainsi passées à 84 millions cette année. Le trimestre précédent était toutefois positif, avec 98 millions de dollars de bénéfices, preuve que la société redresse la tête.
Selon BlackBerry, 6,8 millions de smartphones ont été livrés au cours des mois de mars, avril et mai 2013. C'est près de 800 000 unités supplémentaires par rapport au trimestre précédent, ce qui démontre à nouveau la montée en puissance de l'entreprise.
Merci l'Europe
Géographiquement, il est intéressant de noter que si le territoire américain (Nord et Sud) était auparavant le premier marché de la société, la situation a aujourd'hui changé. La zone EMEA pour Europe, Moyen-Orient et Afrique, a en effet généré 43,7 % du chiffre d'affaires de BlackBerry au dernier trimestre, contre 39,4 % pour l'Amérique (24,8 % au Nord, 14,6 % au Sud), et 16,9 % pour l'Asie Pacifique.
Un an auparavant, l'Amérique représentait encore 49 % du chiffre d'affaires du Canadien, contre 36,6 % pour l'Europe et 14,4 % pour l'Asie Pacifique. Une situation liée à la fois à une forte augmentation des ventes de BlackBerry en Europe, mais aussi à une baisse de son influence en Amérique, principalement dans les pays latins. Notons par contre que par rapport au trimestre précédent (décembre, janvier et février), les ventes du constructeur ont principalement augmenté en Asie (+35 %) et Amérique du Nord (+30 %), tandis qu'elles ont peu progressé en Europe et qu'elles ont même régressé en Amérique Latine.
L'échec de BlackBerry dans les tablettes
Enfin, du côté des tablettes tactiles, BlackBerry reste toujours un acteur secondaire. Avec seulement 100 000 PlayBook écoulées en trois mois, la société ne fait pas le poids face aux millions d'iPad, de Nexus 7 et 10, de Kindle Fire et de Galaxy Tab.
Rappelons d'ailleurs qu'à ce sujet, il y a deux mois, le patron de BlackBerry a déclaré qu'il ne comptait plus investir dans ce marché. Pour la simple et bonne raison que les tablettes disparaitront dans une poignée d'années. « Dans moins de cinq ans, les tablettes seront obsolètes » a-t-il ainsi affirmé avec aplomb. « Peut-être un grand écran au sein de votre espace de travail, mais pas une tablette en tant que telle. Les tablettes ne sont de toutes les façons pas un bon modèle économique. »
Des propos très explicites qui laissent peu de doute quant à l'avenir de BlackBerry dans ce marché. Apple et ses principaux challengers peuvent dormir tranquilles, ce n'est pas le Canadien qui leur posera des soucis.