Deux députés de l'opposition viennent d'interpeller le gouvernement au sujet du site Web de la présidence de la République. Au travers de questions écrites, ils réclament d'une part le retour sur Internet des archives d'Elysee.fr, mais également que le drapeau bleu blanc rouge soit présent sur ledit site officiel.
Alain Suguenot et Éric Straumann, tous deux députés UMP, viennent de faire usage de leur précieux droit de poser des questions écrites au gouvernement pour interroger le Premier ministre au sujet du site Internet de l’Élysée. « Ce site est censé représenter la France, notamment par l'action de son chef de l'État. Il semblerait ainsi normal qu'il soit aux couleurs de notre pays » s’insurgent les parlementaires.
À l’origine ce coup de sang : l’absence de drapeau bleu blanc rouge sur le site officiel de la présidence de la République. Faire figurer l’emblème national « ne semble pourtant pas un signe de nationalisme exacerbé » relèvent les élus, pour qui « cela montrerait simplement que le Président de la République est fier d'être français ». Jean-Marc Ayrault est ainsi prié de bien vouloir « confirmer » à ces deux députés « que cet oubli peut être rapidement corrigé ».
Pour un rétablissement des archives d'Elysee.fr
Mais Alain Suguenot et Éric Straumann ne s’en arrêtent pas là : ils demandent également à ce que les archives du site Elysee.fr soient rétablies. « L'absence totale d'archives des précédents Président de la République, notamment de tout ce qui s'est passé avant l'arrivée du Président actuel, est choquante pour tous ceux qui souhaitent avoir des informations à ce sujet » écrivent les deux députés. On appréciera ici l’insertion du mot « notamment ». Pour les deux compères de l’UMP, le site Internet de l’Élysée doit « bien évidemment » rendre compte de l’action du chef de l’État en exercice, « mais aussi de celle de ses prédécesseurs, car l'histoire de la Présidence de la République française n'a pas commencé le 6 mai 2012 ». Selon eux, tout ceci « donne un sentiment de sectarisme ».
Pour rappel, la suppression des contenus du site de l’Élysée datant de l’époque Sarkozy avait fait polémique il y a quelques mois. Depuis, il est bien possible de consulter une fiche portant sur tous les présidents depuis 1848. Pour les archives, un second site avait été mis en place, www.archives.elysee.fr, mais celui-ci n'est désormais plus disponible. Les équipes de la cellule Web de l’Élysée avaient expliqué en décembre au Lab d’Europe 1 que ce site était voué à disparaître, notamment pour des raisons de coût.
Un site qui répond uniquement à la voix de son maître
Contactée, la présidence de la République nous a confirmé que « le site actuel de l’Élysée ne comprend que des informations concernant le président en cours de mandat. On n’a pas d’archives de Sarkozy ou d’autres présidents avant lui ». Pourquoi un tel choix ? Refusant tout d’abord de nous donner une explication, notre interlocuteur a ensuite fait valoir que « chaque président arrivant à la présidence a son propre site Internet », et qu’il était possible de se rapprocher des services des archives de l’Élysée afin d’obtenir des éléments. Moins facile tout de même que de passer par un site Internet...
Notons enfin que ce n’est pas la première fois que le site Internet de l’Élysée suscite l’attention des élus du Palais Bourbon. En mars dernier, un autre député UMP, Guillaume Larrivé, s’élevait contre la présence de pages dédiée à Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, sur le site Internet de la présidence de la République. Le Premier ministre avait alors rétorqué que « rendre compte des activités de la Première Dame liées à sa fonction est une information due à nos concitoyens, notamment via Internet ». Jean-Marc Ayrault affirmait que le site Internet l’Élysée consacrait une telle rubrique « depuis sa création en 1999 ». Au passage, le chef du gouvernement précisait qu’en janvier 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la gestion du site Internet dédié à la Première Dame d’alors, Carla Bruni-Sarkozy, menait à la facturation mensuelle de deux prestataires externes pour un montant de 25 714 €.