Lycée général : hausse des heures d'informatique, mais abandons en terminale

Termine à tort
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Lycée général : hausse des heures d'informatique, mais abandons en terminale
Crédits : FatCamera/iStock

En 2019, le ministre de l'Éducation Nationale a mis en œuvre une réforme du lycée général et changé la façon dont les élèves pouvaient choisir les matières de leur cursus. La Société Informatique de France dresse un bilan des conséquences de la réforme sur l'enseignement de l'informatique.

La réforme du lycée général a fait couler beaucoup d'encre, en général, mais surtout à propos de la place accordée aux mathématiques dans le cursus des élèves. Elles n'étaient plus en effet intégrées au tronc commun à partir de la première, et disponibles uniquement en spécialité ou en option « mathématiques complémentaires » en terminale.

Résultat, seuls 59 % des élèves suivaient un enseignement de mathématiques en terminale, contre 90 % avant la réforme et une baisse du nombre de filles suivant cet enseignement. Le ministère a, depuis, ajouté 1 h 30 de maths à ceux qui ne choisissent pas la spécialité, sans en faire un temps d'enseignement commun.

Mais la réforme a aussi eu des conséquences dans les autres disciplines. La Société informatique de France (SIF), association d'enseignants et de chercheurs en informatique, s'est penchée sur ce qui a changé pour leur discipline depuis 2019, puisque la réforme a mis en place une spécialité « Numérique et sciences informatiques  » (NSI).

Une reconnaissance par l'octroi d'heures d'enseignement

L'apparition de cette spécialité « a porté l’enseignement de l’informatique au même rang que l’enseignement des disciplines plus classiques, comme les mathématiques (maths), la physique-chimie (PC) ou les sciences de la vie et de la terre (SVT)  », s'enthousiasme la SIF dans un communiqué publié [PDF] sur son site. Elle pointait aussi que « l’informatique, comme la chimie par exemple, est reconnue à la fois comme une science, une technologie et un secteur industriel à croissance rapide ».

En parallèle, un CAPES d'informatique a été ouvert en 2019 et une agrégation en 2022. Malheureusement, l'encadrement spécialisé n'est souvent, pour l'instant, que théorique. Les moyens pour ouvrir des préparations à ces concours ne sont pas encore au rendez-vous, et l'enseignement se fait souvent par d'anciens profs de mathématiques ou de technologie.

Ce changement de statut de la matière lui a permis d'avoir plus d'heures devant les élèves. Selon la SIF, alors qu'avant la réforme il n'y avait que 2 heures hebdomadaires d'informatique par élèves en terminale, ce volume a grimpé pour atteindre 4 heures en première et 6 heures en terminale. Globalement, le nombre d'heures d'informatique dans les lycées généraux français est passé de 37 324 en 2019 à 248 588 en 2021.

Un abandon en terminale, surtout de la part des filles

Mais si les élèves ont beaucoup plus d'heures d'informatique depuis la réforme, ils pratiquent la discipline surtout en première et beaucoup abandonnent au moment du passage en terminale. Les effectifs d'élèves à ce niveau et dans la discipline baissent de 14 %. La SIF qualifie cette baisse de « modérée »,  mais elle pointe un « décrochage net de la part des filles dans une discipline déjà très peu féminisée (de 23 % en 2019 à 13,7 % en 2021) ».

SIF baisse des élèves en informatique en terminale Plus en détail, la SIF explique que cette spécialité est « en troisième position des spécialités les plus abandonnées avec 53,8 % d’abandon », derrière Sciences de l'ingénieur et Littérature et langues et cultures de l’Antiquité (dont l'association précise qu'elle n'a pas d'effectifs significatifs).

En première, près de 35 000 élèves ont choisi NSI avec une hausse de près de 10 % des élèves entre 2019 et 2021 passant de 8,1 % des élèves la choisissant en 2019 à 9 % en 2020 et 9,6 % en 2021, et la part des filles d'environ 18 % (en hausse aussi).

La SIF souligne tout de même qu'en 2021, moins de 31 000 élèves ont choisi NSI avec la spécialité Maths, « pourtant indispensable pour la poursuite d’études scientifiques ».

Sur l'environnement scientifique autour de la spécialité, l'association appuie sur le fait que « les élèves formés ne bénéficient que d’un tronc commun très faiblement scientifique et leur profil en terminale ne comprend, au mieux, qu’une seule autre discipline scientifique ». Elle ajoute que la moitié des lycées ne proposent pas la spécialité NSI.

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