Shelly Pro 1PM : à la découverte d’un couteau suisse pour tableau électrique, avec suivi de consommation

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TechTests 10 min
Shelly Pro 1PM : à la découverte d’un couteau suisse pour tableau électrique, avec suivi de consommation

Le Shelly Pro 1PM est un module qui s’installe dans votre tableau électrique. Il permet de suivre la consommation d’une partie de votre installation, d’ajouter des « protections », de mettre en place des actions et peut faire office d’interrupteur connecté, entre autres fonctionnalités. 

Avec les hausses des tarifs de l’énergie, la chasse aux watts perdus est une activité de plus en plus lucrative. Il est évidemment possible de débrancher physiquement tous ses appareils quand on ne s’en sert pas ou de vérifier leur consommation individuellement à l’aide d’une prise connectée, mais cela reste bien souvent des actions ponctuelles.

Un module à installer dans son tableau électrique

Aujourd’hui, nous allons plus loin avec le relai Shelly Pro 1PM d'Allterco Robotics, qui a la particularité de s’installer sur un rail DIN, directement dans votre tableau électrique. Il est vendu 72,60 euros (avec les frais de port) sur le site officiel du fabricant. On le trouve à quelques euros de moins chez Amazon (69 euros) et des spécialistes de la domotique, notamment Quintium (66,43 euros). 

Ce module permet ainsi de suivre la consommation d’une ligne complète de votre installation électrique – jusqu’à 16 ampères – et plus encore, comme nous allons le voir.

Notez qu’il ne remplace pas le disjoncteur qui permet de couper le courant en cas de problème ; il se place après. L’installation n’est pas spécialement complexe, mais nécessite de savoir ce qu’on fait. Si ce n’est pas votre cas ou au moindre doute, passez par un électricien.

Shelly Pro 1PM
Le schéma de branchement se trouve sur le côté droit du module

Précisions techniques et électriques

Ce module est animé par un SoC ESP32-D0WDQ6 avec 8 Mo de mémoire Flash. Le fabricant annonce moins de 3 watts de consommation. Il prend en charge le Wi-Fi 4 sur la bande des 2,4 GHz ainsi que le Bluetooth 4.2. Il dispose également d’un port RJ45 pour se connecter à votre réseau en filaire.   

Le modèle que nous avons testé nécessite une alimentation en 230 volts (le bornier prend des câbles de 0,5 à 1,5 mm²). Il permet de commander et suivre la consommation d’un appareil ou de toute une ligne électrique de votre logement. Il peut aussi agir comme un interrupteur connecté et programmable. De plus amples détails sont disponibles sur cette page.

Shelly Pro 1PM
Schéma interne du Shelly Pro 1PM

Pour faire simple, les deux connecteurs bleus tout en bas servent à alimenter le module (phase à gauche, neutre à droite), les deux du haut en vert (câbles de 0,5 à 2,5 mm²) servent pour l’entrée de la phase (à droite) et la sortie (à gauche) de la ligne électrique à surveiller. Le neutre est commun. Selon le fabricant, le module supporte un courant électrique maximum de 16 ampères.

Première connexion

Avant de découvrir les fonctionnalités, commençons par la configuration du Shelly Pro 1PM, qui passe par l’installation de l’application Shelly Cloud (Android, iOS et Huawei) sur son smartphone et la création d’un compte. La détection nécessite d’activer la localisation (exacte), mais cette autorisation peut n'être que temporaire. Il est possible de passer l’interface en français dans les paramètres, mais attention : certaines traductions sont hasardeuses et nécessitent de repasser en anglais pour bien comprendre de quoi il s’agit.

On apprécie par contre que cette étape ne soit pas obligatoire. Par défaut, le module crée un réseau Wi-Fi baptisé ShellyPro1PM-xxxx (xxx représentant son adresse MAC) sur lequel il est possible de se connecter. Il faut alors ouvrir son navigateur et se rendre à l’adresse 192.168.33.1 pour configurer le Wi-Fi. Vous pouvez également brancher un câble RJ45. Cela signifie que même si Shelly devait ne plus du tout supporter son produit, il continuerait de fonctionner sans problème en local, un bon point !

Dans cet article, nous n’allons pas détailler l’ensemble des fonctionnalités de l’application, très nombreuses, mais nous concentrer sur certaines. Dans les grandes lignes, et comme avec n’importe quelle application de domotique qui se respecte, il est possible de créer des pièces, groupes et scénarios. Dans notre cas, nous avons simplement créé une pièce (cave) et ajouté le Shelly Pro 1PM.

Dans la partie réseau, on apprécie de pouvoir définir deux réseaux Wi-Fi différents, en plus de la prise en charge de la connexion Ethernet. Même chose dans l’option « cloud » que l’on peut désactiver. Cela aura deux principales conséquences : vous ne pourrez plus accéder depuis l’extérieur à votre Pro 1PM (il faudra être connecté sur le même réseau local) et le calcul de la consommation électrique ne sera plus possible. Le suivi en instantané reste actif. 

Suivi de la tension, de l’intensité et de la consommation

Passons désormais au cœur du sujet avec les fonctionnalités inhérentes au Pro 1PM.  Sur la page d’accueil, on retrouve un relevé de puissance (en watts) et, d’un clic, on accède à la consommation (en Wh, vous suivez ?). On peut obtenir un relevé pour la journée en cours, hebdomadaire, mensuel, annuel, sur les 24 dernières heures ou les 7 derniers jours. Vous pouvez également exporter le relevé (fichier csv), mais avec une granularité par heure au minimum. 

Lorsque l’on passe dans les paramètres, le Shelly Pro 1PM propose de nombreuses fonctionnalités. Commençons par les plus basiques avec une minuterie pour une activation ou un arrêt automatique après xx secondes. Vous pouvez aussi définir des plages horaires afin de démarrer ou arrêter automatiquement l’alimentation électrique contrôlée par le module en fonction des heures et des jours de la semaine. 

Dans le menu sécurité, on retrouve trois « protections » sur la puissance (watts), la tension (volts) et l’intensité (ampère). Dans les trois cas, on peut définir des valeurs maximales au-delà desquelles le courant sera automatiquement coupé. Par défaut, elles sont fixées à 4 480 watts, 280 volts et 16 ampères.

On peut également partager le contrôle du module avec un autre utilisateur disposant d’un compte Shelly Cloud, il faut simplement préciser son email.

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Une interface web encore plus complète

Une autre manière de gérer le module relai est de passer par son interface web au lieu de l’application mobile. Vous pouvez ainsi utiliser l'adresse https://home.shelly.cloud/ et vous y connecter avec votre compte. Cette interface est en fait un clone de celle des applications mobiles, avec les mêmes fonctionnalités. 

Il est aussi possible de se connecter directement au module, via son adresse IP (visible dans l’application Shelly si besoin). Il suffit de la saisir dans un navigateur pour y accéder. Par défaut, il n’y a pas de mot de passe, mais il est fort heureusement possible d’en ajouter un en se rendant dans les paramètres.

Shelly Pro 1PM

Cette interface web est plus austère, mais propose plus d’informations et d’options. Nul besoin de créer le moindre compte Shelly Cloud pour en profiter. Sur l’écran d’accueil, on retrouve la puissance instantanée (en watts), la tension, l’intensité et le facteur de puissance. Le suivi de la consommation n’est en revanche pas possible. 

D’un clic dans la zone de notre Output (0), on arrive sur la page des paramètres du module. On a de nouveau accès à des fonctions comme la minuterie et la programmation des horaires. On peut aussi modifier les « Protections » concernant les valeurs maximales du courant, de l’intensité et de la puissance… mais aussi en ajouter une supplémentaire sur l’undervoltage. Cette interface permet aussi de redémarrer automatiquement le module lorsque la tension revient dans les clous. Dommage que l’application mobile ne propose pas ces fonctionnalités, pourtant intégrés au module. 

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16 ampères, une limite chatouilleuse

C’est l’occasion d’une petite précision sur la puissance maximale supportée : 4 480 watts (280 volts avec 16 ampères, le compte est bon). Lors de nos tests, nous avons tenté de tirer 16 ampères de manière continue – avec la charge d’une voiture électrique sur une prise de type Green’up – afin de voir comment se comportait le module.

Malgré de nombreuses tentatives, le Pro 1PM se mettait systématiquement en protection et coupait le courant sur la ligne électrique. Cette dernière est dédiée et aucun autre appareil n’est branchée dessus. Le relai semble donc assez sensible sur la limite des 16 ampères. Notre tension était alors de 233,5 volts, soit une puissance théorique de 3 736 watts, bien en dessous des 4 480 watts, seule l’intensité semble donc poser un problème. De son côté, notre disjoncteur de 16 ampères a toujours fonctionné sans le moindre problème avec cette même installation.

Par contre, une fois l’intensité de la charge baissée à 13 ampères (notre chargeur ne possède pas de palier entre 13 et 16 A), nous pouvons laisser la voiture en charge pendant plusieurs heures sans le moindre souci. Nous n’avons remarqué aucune surchauffe sur le module. 

Des options en veux-tu en voilà… notamment via des scripts

En plus des fonctionnalités que nous venons de détailler, la force de Shelly réside dans les nombreuses fonctions avancées proposées, aussi bien via le « cloud » que son interface en directe.

Sur la connectivité, citons notamment le protocole de messagerie MQTT, RPC over UDP, Outbound websocket, la possibilité de transformer le module en point d’accès Wi-Fi, etc. Il existe aussi un Eco mode dans lequel la fréquence du CPU et l’activité réseau sont réduits afin de limiter la consommation.

Le module permet aussi d’exécuter des scripts (mJs) et des exemples sont proposés à travers une bibliothèque intégrée. Pour profiter de cette fonctionnalité, il faut obligatoirement passer par l’interface du module via son adresse IP ; les applications mobiles ne permettent pas d’accéder aux scripts. 

De nouveaux mondes s’ouvrent ainsi pour les plus bidouilleurs d’entre nous. Bien sûr, on retrouve une section Debug. Un exemple simple proposé par Shelly pour obtenir une alerte lorsque la consommation dépasse 4 watts : 

Shelly.addStatusHandler(function (status) {
  //check if the event source is a switch
  //and if the id of the input is 0
  if (status.name === "switch" && status.id === 0) {
    if (typeof status.delta.apower === "undefined") {
      return;
    }
    if (status.delta.apower > 4) {
      print("Using more than 4W power");
    }
  }
});

Vous l’aurez peut-être remarqué sur les images, le Pro 1PM dispose d’un troisième bornier avec deux connecteurs SW1 et SW2. Il s’agit de deux entrées programmables, soit comme des boutons poussoirs ou des interrupteurs de type on/off. Ils peuvent notamment servir à commander le module, mais aussi à mettre en place des actions. 

C’est l’heure de la conclusion

L’heure est à la conclusion. Le Pro 1PM ne déçoit pas : il surveille la tension, l’intensité et la puissance, avec des rapports détaillés. Via Shelly Cloud, on peut aussi avoir un historique de la consommation électrique.

On regrette simplement que la granularité dans ce dernier cas ne descende pas en dessous d’une heure. Mais avec les scripts et le suivi en instantané de la puissance, il est certainement possible d’avoir une plus grande finesse pour ceux que cela intéresse.

On apprécie également le fonctionnement local et qu’il ne soit pas obligatoire de créer un compte ; d’autant plus que ce ne sont pas les fonctionnalités qui manquent pour un produit vendu 73 euros par son fabricant.

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