Apple a publié trois applications en préversions dans le Windows Store. Disponibles uniquement sous Windows 11, elles viennent prendre le relai d’iTunes, ou presque. Regardons de plus près ce qu’elles proposent.
Quand Apple a lancé macOS Catalina en 2019, les utilisateurs ont pu découvrir, parmi ses nouveautés, trois nouvelles applications : Music, TV et Podcasts. Leur naissance signifiait l’extinction d’iTunes sur cette plateforme.
La mort d’iTunes ne faisait plus de doute depuis des années. Son interface semblait franchement datée et ses performances étaient régulièrement critiquées. Apple a choisi l’éclatement : plutôt qu’une application gérant tous les contenus audio-vidéo et les appareils, l’éditeur a lancé une application dédiée à chaque utilisation. Music s’occupait de la musique, tant locale qu’à travers l’abonnement de streaming, TV faisait la même chose pour les vidéos (avec tv+), et Podcasts s’occupait… des podcasts.
Quant à la gestion des appareils, elle était directement intégrée au Finder. Plus besoin donc de lancer une application particulière pour accéder aux fonctions de sauvegarde locale, de déplacement de documents ou de restauration.
Cependant, c’était la situation pour macOS, et encore pour une partie des personnes sur Mac, car tous n’ont pas eu droit à Catalina. Sur Windows, iTunes était encore là, sans plan de remplacement. Puis, dans le courant de l’année dernière, Apple a annoncé que des applications arriveraient sur Xbox et Windows. Les mêmes que sur macOS ? Précisément et, encore une fois, pas pour tout le monde.
Trois applications dans un bateau
Si vous êtes actuellement sous la dernière révision stable de Windows 11 (la 22H2), il vous est possible d’installer les préversions de ces applications pour Windows. Seule condition, que vous passiez un réglage sur « États-Unis » dans Paramètres > Heure et langue > Langue et région, comme dans la capture ci-dessous. On peut ensuite revenir sur « France » une fois les installations terminées.

Voici les liens vers le Windows Store, chaque application pesant environ 300 Mo :
Si vous avez déjà vu les interfaces de ces applications sur macOS, vous ne serez pas surpris : c’est une copie quasi conforme. Les éléments sont disposés de la même manière. Même pour une personne qui ne les aurait jamais utilisées, l’ensemble se comprend aisément. Et pour cause : tout est dépouillé à l’extrême, une sensation accentuée par les choix esthétiques d’Apple confrontés aux technologies de Microsoft. À Cupertino, on a manifestement décidé de faire au plus simple.
Music et TV s’utilisent de la même manière que sur macOS et ont, dans les grandes lignes, les mêmes capacités. Jusqu’au mécanisme anachronique d’autorisation des machines pour Apple, une spécificité d’iTunes que l’on aurait aimé voir disparaître. On ne comprend pas bien pourquoi, d’autant que ces contenus sont disponibles via la version web du service qui, elle, ne réclame rien de ce genre. Dans tous les cas, on s’en passerait volontiers.
Les utilisateurs pourront retrouver tous les contenus achetés, leurs bibliothèques, ainsi que les services par abonnement d’Apple. Les capacités d’organisation des contenus locaux sont également présentes.
Devices est une application à part. Elle remplit l’ancien rôle d’iTunes sur la gestion des appareils que l’on pourrait raccorder à Windows. Elle affiche exactement les mêmes informations que l’ancien logiciel, seule la présentation ayant légèrement changé, le tout dans une application dédiée. C’est l’équivalent du panneau d’informations affiché par le Finder dans macOS.
Avantages et inconvénients de ces applications
Le plus gros avantage est évident : on n’installe que ce que l’on souhaite. Il n’y a plus besoin d’installer cette énorme usine qu’était iTunes pour n’écouter que la musique ou accéder à sa vidéothèque. Un avantage identique à celui sur macOS, même si sur ce dernier les applications sont toutes intégrées.
Outre cet éclatement laissant plus de choix, l’installation et la désinstallation sont bien plus simples et rapides. L’installation d’iTunes s’arrêtait plusieurs fois pour demander les droits administrateurs, car elle se contentait d’enchainer celle des composants qu’elle intégrait, plutôt que d’accorder les droits à l’ensemble. Ici rien de tel : on appuie sur « Obtenir » dans le Store, qui télécharge 300 Mo et installe rapidement. La désinstallation est encore plus simple, puisqu’un clic droit sur le raccourci dans le menu Démarrer laisse voir l’option « Désinstaller », qui supprime immédiatement l’application.
Précisons également que les performances n’ont plus grand-chose à voir avec iTunes. Créer des applications dédiées en se basant sur des technologies logicielles beaucoup plus récentes se sent. Les applications s’ouvrent vite et ne souffrent pas de délais. Et, mathématiquement, on s’y retrouve bien mieux.
Il y a cependant deux gros problèmes. Le plus important est que ces applications ne peuvent être installées que sur des machines Windows 11, qui compte pour environ 17 % des PC Windows, selon StatCounter. Ce qui laisse 83 % des utilisateurs Windows sur le carreau. Techniquement, rien ne justifie de réserver ces installations à la seule version la plus récente, car les technologies utilisées sont aussi disponibles sous Windows 10. Conséquence : iTunes est encore là pour des années.
L’autre gros problème concerne les Podcasts. L’application n’a pas été répercutée. Si vous utilisez l’application d’Apple sur votre iPhone, le seul moyen de retrouver vos abonnements restera donc iTunes, en tout cas pour l’instant. Apple devrait intégrer plus tard la fonction dans Music, mais il n’y a pour l’instant pas d’autre solution. Rappelons une nouvelle fois qu'il s'agit de préversions, susceptibles d'évoluer encore d'ici à l'arrivée des moutures finales.
Enfin, attention si vous utilisez actuellement iTunes : l’installation d’une ou plusieurs de ces applications va complètement casser le logiciel. Il ne se lancera plus et affichera une erreur, sous la forme d’une fenêtre vide, à l’exception d’un panneau danger.