Fondateur et ancien patron du géant de l'e-commerce Alibaba, Jack Ma doit céder le contrôle de la non moins gigantesque Ant Group, fintech née de la création de l’application de paiement Alipay. L’annonce, faite samedi par la société, vient clore une série de coups portés au secteur numérique par le régime chinois.
La guerre a commencé lorsque Jack Ma, l’un des plus célèbres self-made man de l’industrie technologique chinoise, a ouvertement critiqué les régulateurs gouvernementaux, en 2020. Il avait longtemps été célébré comme un modèle de réussite, au point de fréquemment accompagner le président Xi Jinping dans ses déplacements officiels.
Mais le 24 octobre 2020, dans un discours prononcé publiquement à Shanghai, il avait estimé que le régulateur avait une « mentalité de prêteur sur gages » et imposait trop de garanties pour l’octroi de prêts. La sortie avait suscité la colère dans les plus hauts cercles du gouvernement communiste et provoqué l’interdiction de l’entrée en bourse d’Ant Group, prévue à peine deux semaines plus tard.
Deux ans, des amendes et un net retrait de Jack Ma plus tard, voici l’entrepreneur contraint de renoncer au siège depuis lequel il contrôlait indirectement la plus grosse fintech – société numérique financière – du monde. Une annonce qui, si elle semble mettre un point final à la success story de l’homme, signe peut-être l’allègement du contrôle exercé par Pékin depuis plus de deux ans sur son industrie technologique.