Prendre un avion pour aller en colloque ? Travailler sur une zone géographique très éloignée ? Risque d'altération du milieu étudié ? Utilisation d'outils énergivores pour effectuer la recherche ? Les chercheurs et chercheuses se demandent comment équilibrer la balance entre leurs pratiques de recherche et leurs conséquences sur le climat.
Alors que le dérèglement climatique prévu par les climatologues commence à toucher notre quotidien, les scientifiques remettent en question leurs modes de fonctionnement.
La recherche est un monde très concurrentiel où la présence à un colloque à l'autre bout de la planète peut jouer sur les carrières, où on ne peut parfois pas étudier son sujet de recherche depuis le lieu où se situe son université et où on utilise souvent des outils qui demandent beaucoup d'énergie sans forcément le réaliser au quotidien.
Sur les réseaux sociaux et notamment Twitter, ils sont de plus en plus nombreux à se demander s'ils doivent aller à tel ou tel colloque très éloigné de leur lieu de travail. Mais supprimer les rencontres internationales entre chercheurs, c'est aussi changer totalement la façon dont nos sociétés ont construit la recherche en mêlant coopération et compétition internationales.
Une équipe de recherche a même établi récemment une corrélation entre le nombre de citations obtenues par les articles des chercheurs et chercheuses et leur fréquence d'utilisation de l'avion. Leurs résultats ont été publiés dans un article scientifique titré « L'empreinte carbone de la visibilité scientifique ».
Doit-on choisir quelles personnes auraient le droit de venir à un colloque selon la distance à parcourir pour y venir, la réputation dans le domaine, l'avancée de la carrière ? Doit-on arrêter les colloques internationaux ?
Mais d'autres questions peuvent aussi être soulevées et, finalement, le poste des transports n'est peut-être pas le plus consommateur dans la recherche. Des collectifs comme les Labos1.5, le Collectif pour une recherche responsable, Second Nature ou NoFlyClimateSci ont commencé à fleurir dans le milieu. Et les institutions de recherche commencent à se poser des questions.