Linux Mint 21.1 abandonne le vert et casse quelques habitudes

La nouvelle mouture de la distribution (en bêta) provoquera quelques froncements de sourcils. L’équipe s’éloigne en effet de son vert emblématique avec une interface plus neutre. Outre quelques changements ergonomiques, cette version introduit des améliorations significatives. Passage en revue.

Des changements esthétiques et ergonomiques

Pour prendre la mesure des changements introduits, il suffit de télécharger l’image ISO de la bêta (Cinnamon dans notre cas, l’édition « classique ») et de la démarrer. Le bureau qui s’offre surprend un peu : il est vide, à l’exception de l’icône pour Installation. Icône qui disparait une fois le système installé et redémarré.

Dans un billet de blog, l’équipe s’en explique. Elle souhaite que ce bureau, par défaut, n’affiche que ce qui est réellement important : les icônes placées par l’utilisateur, les documents éventuellement sauvegardés sur le bureau, ainsi que les appareils montés. Le dossier personnel, par exemple, est déjà disponible dans le menu principal, colonne de gauche, et dans le gestionnaire de fichier. Il a donc été considéré redondant. Même traitement pour Ordinateur, Corbeille et Réseau.

Le changement de couleurs est encore plus notable. L’équipe précise qu’elle souhaitait proposer des couleurs « vibrantes » depuis un bon moment. Leur utilisation est cependant complexe, car elles peuvent nuire facilement à la lisibilité. Pour les utiliser, décision a été prise de rendre l’ensemble de l’interface plus neutre, afin que les zones colorées soient plus rares, rendant possibles ces couleurs vibrantes.

Linux Mint, dont le nom est intimement lié au vert, bascule par défaut sur Aqua, donc du bleu. L’ensemble est effectivement plus neutre, avec des dossiers dont le jaune rappelle celui de Windows Vista. Certains utilisateurs de longue date seront perplexes.

Mais qu’ils se rassurent, car tout peut être modifié dans Paramètres système > Thèmes. Qu’il s’agisse du nouveau pointeur de souris (réussi), du thème principal, des icônes ou du bureau, on peut non seulement revenir à l’ancien thème – renommé Mint-Y-Legacy – mais également choisir parmi des listes volumineuses. Les coins supérieurs, nettement plus arrondis, redeviennent presque carrés quand on sélectionne un thème Legacy pour « Applications ».

Linux Mint 21.1 introduit ainsi des changements radicaux dans le « look & feel », mais est aussi la version la plus personnalisable de la distribution.

Signalons enfin un nouveau thème sonore pour les évènements du système. Les sons ont été repris de Material Design 2 et s’intègrent bien dans le système.

Bon, et le reste ?

Les versions à point de Linux Mint introduisent souvent des améliorations notables un peu partout. C’est le cas ici, par exemple avec le gestionnaire de pilotes, qui s’exécute désormais en mode utilisateur et ne réclame plus de mot de passe. Son mode hors ligne a été remanié. Il détecte aussi la présence d’une clé USB ou d’un DVD d’installation. Pour les clés, le fonctionnement est décrit comme plus fiable.

Sous le capot du gestionnaire, plusieurs changements, notamment pour les développeurs. Par exemple, un faux matériel, un faux paquet avec des dépendances « exotiques » et un mode test ont été ajoutés pour réaliser des essais. Debconf est également mieux supporté, ce qui devrait permettre au matériel NVIDIA de fonctionner correctement quand Secure Boot est actif.

Linux Mint 21.1 introduit par ailleurs la prise en charge de Flatpak. Ce support se retrouve dans Logithèque, dont les fiches proposent un choix entre paquet système et Flatpak lorsque ce dernier est disponible. Conséquence aussi dans le gestionnaire de mises à jour, les applications installées en Flatpak sont prises en comptes et gérées comme les autres. Tout ce qui est ajouté dans Flathub est automatiquement présent dans Logithèque.

La nouvelle mouture simplifie en outre la vérification des images ISO. Depuis le gestionnaire de fichiers, il suffit en effet de faire un clic droit sur un fichier puis de sélectionner « Vérifier ». La fenêtre qui s’ouvre permet de pointer vers une URL pour récupérer la somme de contrôle ou de l’indiquer soi-même. S’il s’agit d’une ISO de Mint ou Ubuntu, ces informations sont préremplies. Cette fonction de vérification se retrouve d’ailleurs dans Image Writer, qui pourra contrôler l’image avant de l’appliquer sur une clé USB.

On note également plusieurs améliorations dans Cinnamon, comme l’arrivée d’une petite barre tout en bas à droite de l’écran. Fonctionnant comme sous Windows, elle permet d’un clic de souris de rabattre toutes les fenêtres dans la barre des tâches. Une utilisation simple puisque l’on peut envoyer le curseur dans le coin sans avoir à viser. Mint permet cependant de paramétrer une action pour le clic classique et une autre pour le clic molette : montrer le bureau (par défaut), les desklets, le sélecteur de bureau virtuel ou celui de fenêtre.

Citons en outre une sélection de fichier dans Nemo se concentrant sur le nom (l’icône n’est plus affectée), l’ajout d’un raccourci bien pratique vers les paramètres d’affichage dans le menu contextuel du bureau, le classement des applications favorites par catégories, la possibilité de configurer la durée d’affichage des notifications, ou encore le retour du mode placement pour les fenêtres.

Terminons en précisant que cette version 21.1, surnommée Vera, devrait arriver en version définitive d’ici Noël. Elle intègre un noyau Linux 5.15 LTS et Cinnamon 5.6.4. Les autres éditions sont basées sur MATE 1.26 et Xfce 4.16.