[MàJ] Julian Assange aide Edward Snowden à rejoindre l’Équateur

La mémoire dans la peau
Mise à jour : Le New York Times et l'agence Reuters rapportent que le président russe Vladimir Poutine a confirmé qu'Edward Snowden était toujours dans la zone de transit de l'aéroport de Sheremetyevo à Moscou. Espérant que cela n'entâcherait pas les relations avec les États-Unis, il a tout de même ajouté que Snowden n'avait commis aucun crime en Russie et qu'il était libre de poursuivre son voyage où il voulait.

Edward Snowden, qui a révélé le programme de surveillance américain Prism, ne se trouve plus dans son hôtel à Hong-Kong où il se cachait depuis plusieurs semaines. Il s’est envolé dimanche pour Moscou, d’où il devait prendre un autre avion pour l’Équateur. Il semblait avoir depuis disparu, mais Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a confirmé qu’il était bien en sécurité.

prism

Crédits : William Cromar, licence Creative Commons

De la Chine à l’Équateur en passant par la Russie

L’histoire d’Edward Snowden se rapproche d’un roman d’espionnage. Ancien agent de la CIA et technicien chez Booz Allen Hamilton, une entreprise privée sous contrat avec la NSA, il a quitté le territoire américain il y a plusieurs semaines en emportant des documents particulièrement sensibles. Il a révélé les premières informations sur le programme Prism, puis a rouvert la boîte de Pandore à deux occasions : tout d'abord pour indiquer que la NSA s’était introduite dans les routeurs chinois, mais aussi lors des deux réunions du G20 en 2009, où les renseignements britanniques ont espionné activement les participants.

 

Snowden, qui se disait prêt à mourir pour ce qu’il avait fait et qui ne regrettait en rien son geste, avait durant son interview initiale avec le Guardian évoqué la possibilité d’un asile politique. Alors que l’on s’attendait à ce qu’il se rende en Islande, il fut finalement révélé que c’était l’Équateur qui était visé. Un pays dont l’ambassade à Londres abrite Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, depuis maintenant plus d’un an.

Les documents ont été mis en sécurité 

Or, le même Julian Assange a organisé hier soir une conférence téléphonique avec plusieurs membres de la presse. Durant plus d’une heure, l'Australien a répondu aux questions portant sur Snowden, permettant ainsi de brosser un vague portrait général de sa fuite. L’ensemble des documents et différentes données acquis par Snowden auraient été mis en sécurité grâce à la collaboration de la sphère journalistique. Ars Technica, qui a publié un MP3 de la conférence (en anglais), se demande de fait si le Washington Post et le Guardian, très impliqués dans les révélations sur Prism, n’ont pas joué un rôle.

 

Le fondateur de WikiLeaks a également confirmé que Snowden était non seulement en sécurité, mais qu’il savait également où il se trouvait. Julian Assange l’a décrit comme particulièrement inquiet, une attitude compréhensible au vu « des menaces belliqueuses provenant de l’administration américaine ». Quant à l’exploitation éventuelle par WikiLeaks des données recueillies par Snowden, Assange indique qu’il s’agit d’une question de source, et qu’elle ne peut donc pas être discutée. Il a toutefois tenu à rappeler que WikiLeaks n’hésiterait pas à publier de telles informations s’il en avait la possibilité.

Un voyage soigneusement préparé 

Julian Assange confirme en tout cas que le voyage d’Edward Snowden a été arrangé et sécurisé et que le passage par l’aéroport Sheremetyevo de Moscou en était bien une étape. Il rappelle en outre que l’insistance de l’administration Obama contre le lanceur d’alertes est « contre-productive et inacceptable », tandis que Michael Ratner, président du Center for Constitutional Rights (CCR) et conseiller juridique de WikiLeaks et d’Assange, rappelle que les lanceurs d’alertes sont justement couverts par les demandes d’asiles.

 

Étant donné la situation plus que délicate dans laquelle se trouve désormais Edward Snowden, il n’est pas certain qu’un avenir hors de l’Équateur se dessine avant de nombreuses années. En outre, la grande question qui reste maintenant en suspens est simple : qu’adviendra-t-il des données collectées avant sa fuite ? Il avait laissé transpirer qu’il était en possession de dizaines de documents top secret, chacun ayant le potentiel de déclencher un nouveau scandale. Sont-ils toujours avec lui ou en possession de WikiLeaks ? Seront-ils révélés au cours des prochaines semaines ou des prochains mois ? L’affaire n’est certainement pas terminée.

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