Alors que des villes comme Marseille et Lyon sont déjà très en avance en matière de couverture 4G, Paris est aujourd'hui à la traîne. Il faut dire que depuis de nombreux mois, la mairie empêche tous travaux et installations d'antennes. Un accord avec les quatre grands opérateurs français vient cependant d'être trouvé afin de rédiger une nouvelle charte.
Photo de Julie Anne Workman. [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons.
La 4G ne sera pas que provinciale
« Paris a fait le choix d'être à la pointe de la réduction des émissions d'ondes mobiles mais prend le risque d'être la seule capitale sans 4G » déclarait il y a plus de trois mois Frank Cadoret, le directeur marketing grand public chez SFR. Cadoret rappelait ainsi que Paris, depuis la fin de l’été 2011, se bat avec les opérateurs afin de fixer un seuil maximum d'exposition aux ondes aux habitants. Les élus parisiens souhaitent passer ce seuil à 0,6 volt par mètre en moyenne sur une journée, tandis que les opérateurs militent au contraire pour un seuil de 10 à 15 volts par mètre, niveau largement suffisant pour la 4G.
Depuis octobre 2011, la Mairie de Paris a même suspendu toute nouvelle implantation d’antenne sur ses propres sites. Depuis un an, la situation est donc bloquée à Paris, de nombreuses autres villes françaises profitant ainsi des investissements des opérateurs non réalisés dans la capitale. « C'est de plus en plus compliqué. Il nous est quasiment impossible de déployer de nouvelles antennes » se plaignait ainsi Frank Cardoret.
Cette nouvelle charte entre la ville de Paris et les opérateurs mobiles doit encore passer entre les mains du Conseil de Paris, néanmoins, l'officialisation d'un accord est déjà une nouvelle importante en elle-même. Si elle est acceptée, l'implantation de nouvelles antennes relais sera de nouveau possible. Cela aura ainsi deux conséquences importantes.
La première est que la 4G pourra enfin être déployée dans la capitale française, alors que pour le moment, Bouygues, Orange et SFR se sont plutôt intéressés aux autres grandes villes du pays, et en particulier Lyon et Marseille, déjà quasi couvertes à 100 %.
Free Mobile pourra enfin déployer ses ailes à Paris
La seconde conséquence concerne Free Mobile. Le quatrième opérateur dépend en effet exclusivement ou presque de son partenaire Orange pour faire transiter le réseau mobile des parisiens. Lors de son audition par la commission parlementaire en janvier dernier, Xavier Niel affirmait d'ailleurs : « c’est vrai qu’à Paris intra-muros, on a très peu d’antennes, à Paris on a une couverture exécrable. »
Or que prévoit la nouvelle charte ? Outre l’implantation de nouvelles antennes relais pour la 4G, « le déploiement des antennes du 4ème opérateur » est aussi explicitement cité par la mairie de Paris. Cette dernière rajoute que « la modification d’antennes existantes feront l’objet d’une gestion concertée répondant à des critères de transparence et d’information, contenant l’exposition à un niveau aussi bas que possible tout en maintenant la couverture et la qualité de service à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments ».
Désormais, le seuil maximum autorisé dans les lieux de vie fermés sera de 5 V/m sans la 4G et de 7V/m avec la 4G. Il faudra dès lors vérifier si cela sera suffisant pour une connexion parfaite en 4G. La mairie de Paris rajoute que sa nouvelle charte abandonnera son propre mode de calcul pour celui de l’Agence Nationale des Fréquences. Le point le plus exposé sera désormais mesuré quel que soit le moment, alors qu'auparavant, la ville mesurait la moyenne des niveaux sur trois points différents et sur 24 heures.
Le seuil maximal pourra être révisé à l'avenir selon les bilans annuels que réaliseront les opérateurs et la ville de Paris annonce cette dernière. Une campagne annuelle de 400 mesures dans les établissements fermés publics parisiens (hôpitaux, écoles, etc.) sera de plus mise en place. En trois ans, 1200 établissements seront ainsi analysés.