Signalement de tweets illicites : SOS Homophobie prioritaire depuis mars

Prem's

Exclusif PC INpact : L’association SOS Homophobie dispose depuis le mois de mars d’un statut de « signalant prioritaire », qui lui permet d’obtenir plus rapidement le retrait de tweets ainsi que la désindexation de hashtags qu’elle juge manifestement illicites. Si ce système à deux vitesses est loin d'avoir conduit aux résultats espérés, l'organisation continue de croire en son bien-fondé. Explications. 

sos homophobie twitter

 

La semaine dernière, nous obtenions la confirmation par le ministère des Droits des femmes que la France avait réussi à obtenir de Twitter des retraits prioritaires de tweets ainsi que la désindexation de hashtags jugés manifestement illicites. Pour en arriver là, il a fallu que l’exécutif organise une concertation entre des associations (Inter LGBT, RAVAD,...) et le célèbre réseau social.

 

Résultat : depuis le mois de mars, SOS Homophobie dispose d’un compte Twitter un peu « spécial » pour reprendre l’expression de Najat Vallaud Belkacem. « C’est un compte qui permet de faire remonter des signalements de manière prioritaire à Twitter » nous a confirmé ce matin la célèbre association. Plus concrètement, il s’agit d’un compte tout ce qu’il y a de plus habituel (@SOShomophobie), sauf que celui-ci est identifié par le réseau social comme étant un compte de signalement prioritaire.

Un compte de signalement prioritaire

Dans la pratique, comment procède SOS Homophobie ? Première étape : un internaute signale à l’association un tweet ou un hashtag qu’il juge illicite. Un examen du contenu en question est alors effectué, afin de savoir si oui ou non il faut le notifier prioritairement au réseau social.

 

sos homophobie twitter

 

Suite à cette pré-sélection, s’enclenche éventuellement la seconde étape, celle du signalement à Twitter. Cette notification peut également découler de la veille effectuée par les membres de l’association. « Entre ce que nous repérons et ce que les internautes peuvent nous signaler, on fait une sorte de tri pour ne signaler que ce qui est contraire à la loi, explique SOS Homophobie. Et après on fait remonter aussi en fonction de nos capacités bénévoles parce que les choses sont démultipliées sur Twitter et on ne peut pas forcément tout transmettre » reconnaît l’association. Le volume approximatif de ces signalements ? « Peut-être une dizaine par semaine » environ pour les tweets signalés, autant pour les hashtags.

L'association se contente pour l'instant de maigres résultats

Une fois la notification effectuée, la balle se trouve dans le camp de Twitter. Ici, plusieurs possibilités. Un, le réseau social décide de ne rien faire. Deux, il peut choisir de désindexer un hashtag afin qu’il n’apparaisse plus dans les tendances. Trois, il peut retirer des tweets jugés manifestement illicites. « Pour les hashtags, ça a déjà fonctionné, affirme SOS Homophobie. Pour ce qui est des tweets, on a en a déjà signalé, mais jusque là on n’a pas réussi à en obtenir la suppression ».

 

Car c’est bien là que le bât blesse. « Par rapport à rien, la moindre action est satisfaisante. Après... elle est encore insuffisante ! regrette aujourd’hui l'association. On attend que Twitter développe peut-être davantage de moyens pour réagir encore plus vite et plus en conformité avec la loi française ». SOS Homophobie espère surtout pouvoir obtenir la suppression des tweets qu’elle juge illicites, ce qui passerait d’après elle par « une plus grande coopération » de l’entreprise américaine, notamment dans le traitement des notifications.

 

Mais ne serait-il pas plus simple que Twitter améliore son système de notification pour l’ensemble de ses utilisateurs, plutôt que de passer par ce dispositif à deux vitesses ? « Twitter reçoit énormément de signalements, et tous les tweets signalés ne sont pas forcément contraires à la loi. Donc en fait, en passant par SOS Homophobie, Twitter a la certitude que nous ne faisons pas n’importe quoi et que ce n’est pas juste un tweet qu’on ne trouve pas sympa pour les homosexuels ». L’association l’assure : ce mécanisme permet malgré les maigres résultats actuels un traitement plus rapide des problèmes. « Après, un signalement ne veut pas forcément dire action de leur part, manifestement. Mais s’il y a action de leur part, celle-ci interviendra beaucoup plus rapidement que quand c’est malheureusement perdu dans le flot des signalements des internautes ».

Un statut qui fait l'objet d'une convention écrite, laquelle restera secrète 

Contacté par PC INpact, Twitter a réfuté l’utilisation du terme de « compte spécial ». L’entreprise américaine insiste sur le fait qu’il s’agit d’un statut de « signalant prioritaire ». L’idée est bien que SOS Homophobie puisse leur notifier certaines situations, auquel cas celles-ci feront l’objet d’un examen « très rapide » par ses équipes. « Nous examinons ensuite le contenu et prenons des mesures sur la base de nos règles d’utilisation » nous a rappelé le réseau social, en ce qu’un contenu manifestement illicite d’après la législation française peut être bloqué pour les internautes situés sur le territoire national.

 

L’entreprise américaine a cependant refusé de nous communiquer la liste ainsi que le nombre d’organisations et/ou de personnes bénéficiant en France de ce statut de signalant prioritaire. L’entreprise n’a pas souhaité non plus nous communiquer la convention entérinant ce statut s’agissant de SOS Homophobie, tout comme l’association.

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