VirtualBox 7 est disponible depuis peu. L'un de ses apports est la compatibilité avec Windows 11. Le système de Microsoft a en effet certaines exigences qui ont pu le rendre complexe à installer sur les clients de virtualisation, le temps que des solutions soient trouvées. Dans VirtualBox 7, l’installation est en tout cas très simple.
La difficulté d’installer Windows 11 en environnement virtualisé vient de l’obligation de posséder certaines caractéristiques matérielles lors de la phase de détection au chargement du système. Il faut notamment une puce TPM 2.0 et un Secure Boot pour que le système daigne reconnaître la machine comme compatible. On a dit et redit toute l’artificialité de ces exigences, faites pour se séparer brutalement d’une grande partie du parc.
Mais vaille que vaille, Windows 11 était là et il fallait faire avec, notamment pour les clients de virtualisation. Des méthodes ont fini petit à petit par être trouvées, mais étaient presque à ranger dans la catégorie astuces. Il fallait que des mécanismes plus simples soient mis en place pour faciliter l’installation de Windows 11, ce qui a été fait par Oracle dans VirtualBox 7.
Nous allons voir comment procéder, avant de comparer avec l’actuelle version 16.2.4 de VMware Workstation.
Windows 11 en VM : pas plus compliqué qu’un autre système
L’installation de VirtualBox 7 est dans les grandes lignes identique aux versions précédentes. Elle est gratuite dans la grande majorité des cas, seul son Extension pack étant payant en entreprise. Visuellement, on note des améliorations, mais les habitudes prises les années précédentes ne seront pas bousculées. Cette version 7 garde la même interface sur toutes les plateformes, suivant peu ou pas les lignes esthétiques de chacune.
Pour créer une machine virtuelle, appuyez sur le gros bouton bleu « Nouvelle ». Avant de commencer à saisir des informations, nous vous recommandons d’appuyer sur le bouton « Mode expert » en bas de la fenêtre, pour obtenir un formulaire de création plus complet. Vous remarquerez vite la traduction très partielle de l’interface, comme si les développeurs s’étaient arrêtés en cours de route.
Ce formulaire permet notamment de choisir dans la même fenêtre les caractéristiques matérielles de la machine virtuelle, dont la quantité de mémoire, le nombre de cœurs et le stockage à allouer. Dans notre cas, nous avons alloué 8 Go de mémoire, 4 cœurs (sur les 6 du Ryzen 5600X) et laissé les 50 Go proposés par défaut pour Windows.
Si vous ne connaissez pas les installations « unattended » – c’est-à-dire « sans surveillance » –, il s’agit d’un mode permettant d’insérer des informations normalement réclamées par Windows après la première phase d’installation, dont l’identifiant et le mot de passe, ainsi que la clé de produit. Vous pouvez également cocher une case pour installer automatiquement les ajouts invités, qui permettent à une machine virtuelle de reconnaitre correctement le matériel présenté par VirtualBox. Ces ajouts sont essentiels pour obtenir des performances décentes d’affichage. Ce mode est pratique, mais en rien obligatoire.
Quand le formulaire aura été rempli et l’image ISO sélectionnée – on peut la récupérer facilement depuis la page dédiée du site de Microsoft –, la machine virtuelle sera prête.
Et… c’est tout ? Oui, il n’y a besoin d’aucune manipulation supplémentaire pour déclencher l’installation. Nous avons ainsi pu lancer l’installation d’un Windows 11 Pro sans le moindre message d’erreur. Le système de Microsoft devient aussi simple à installer que ses anciennes versions ou qu’une distribution Linux.
La situation dans VMware Workstation 16
Cette facilité avec VirtualBox 7 se ressentira d’autant mieux par les personnes utilisant VMware Workstation 16. Il aura fallu plusieurs mois et quelques mises à jour après la sortie de Windows 11 pour que le client de virtualisation puisse installer le nouveau système sans passer par des vérifications ésotériques dans les recoins de l’application.
Actuellement, on ne peut toujours pas installer Windows 11 en lui indiquant simplement l’image ISO à utiliser. Pour obtenir une machine fonctionnelle, il faut commencer par la créer, comme on le ferait avec une version précédente de Windows. On le voit d’ailleurs quand on cherche à caractériser le système que l’on veut installer : la liste des plateformes ne va pas plus loin que « Windows 10 and later x64 ».
Là encore on se laisse guider par les informations classiques, et on peut cliquer sur le bouton « Customize hardware » à la fin de l’assistant pour paramétrer finement la machine. Après quoi, si vous lancez cette dernière et avancez dans le processus d’installation, vous allez tomber sur un os, juste après le choix de l’édition :
L’installeur de Windows 11 vous informe que le PC utilisé ne remplit pas les conditions matérielles minimales pour s’exécuter. Vous pouvez éteindre la machine virtuelle, sans enregistrer l’état.
Pour régler le problème, il faut retourner dans les caractéristiques matérielles de la machine. En haut de la barre latérale, cliquez sur « Edit virtual machine settings ». En haut à la gauche de la fenêtre, allez dans l’onglet Options et cliquez sur « Access Control ». Là, dans la zone de droite, cliquez sur « Encrypt » pour chiffrer la machine virtuelle. Il suffira de définir un mot de passe. Cette étape est obligatoire.
Dans le même onglet, sélectionnez « Advanced » tout en bas de la liste et, dans le cadre « Firmware Type », cliquez sur « Enable secure boot ».
Une fois l’opération réalisée, rendez-vous dans l’autre onglet (Hardware), puis cliquez sur « Add » en bas pour ajouter un nouveau matériel. Dans la fenêtre qui s’ouvre, en bas de la liste, sélectionnez « Trusted Platform Module » et validez avec « Finish ». Ce dernier sera grisé si vous avez oublié une des deux étapes précédentes.
Votre machine virtuelle est prête. Cette fois, il n’y aura plus de blocage pendant l’installation.
Comme avec VirtualBox 7, on remarquera que Windows 11 s’installe même si le matériel de la machine hôte n’est pas assez récent au goût du système de Microsoft. Si l’on souhaite faire des tests – comme vérifier la compatibilité d’une application que l’on développe – il s’agit d’une solution très simple. Dans le cas de VirtualBox 7, il peut même s’agir d’une solution temporairement gratuite, puisque Windows 11 se laisse utiliser quelques jours sans licence avant de limiter certaines fonctions.