La nouvelle est officielle depuis hier : Virgin Megastore France est en liquidation judiciaire. L'intégralité de la société doit fermer, dès lors que les deux offres de reprise ont été refusées par le tribunal de commerce de Paris, car trop faibles. Désormais, pour les employés, qui occupent depuis quelques jours plusieurs boutiques, le but est bien d'obtenir un maximum de la part de leur direction.
Occupy Virgin
Mis à mort par Amazon, Internet, la chute des ventes de CD et de DVD ou n'importe quelle autre raison, Virgin Megastore France appartient au passé. Comptant 26 boutiques à travers le pays, pour environ 960 employés, il va désormais être question de négociations, d'indemnités, de reclassements, etc. Mais au regard des conditions actuelles, les salariés du groupe utilisent la manière forte pour se faire entendre.
Depuis la semaine passée, sept magasins sont ainsi occupés par les employés, à savoir les trois Virgin Megastore de Paris (Champs Élysées, Barbès et Grands Boulevards), en sus de ceux d'Avignon, Rouen, Strasbourg, et Dunkerque. Et selon un communiqué des principaux syndicats du groupe, à savoir la CFTC, la CGC, la CGT, FO et SUD, les employés ne quitteront ces sept magasins « que lorsque les 15 Millions d’euros nécessaires pour le Plan de Sauvegarde de l'emploi seront réunis ».
L'occupation des dix-neuf autres magasins n'a pu être réalisée dès lors que la direction a immédiatement décidé de fermer lesdits établissements afin d'éviter une généralisation de l'occupation. Les syndicats appellent ainsi les autres employés à rejoindre les sept boutiques concernées pour gonfler leurs rangs.
« On va se battre pour obtenir les meilleures conditions de reclassement »
D'après les dernières informations dévoilées par les syndicats, ce matin, à 11h00, « Maître Lévy, qui sera alors liquidatrice et donc seule aux commandes, va recevoir les représentants de l’intersyndicale ». Maître Frédérique Lévy a pour principale activité d'être mandataire judiciaire à la liquidation des entreprises et est donc la principale intermédiaire entre les employés et les dirigeants. « Nous allons lui demander ce qu'il y a exactement en trésorerie et où elle pense aller chercher l'argent » a expliqué à l'AFP Guy Olharan, secrétaire du comité d'entreprise et délégué CGT.
Pour Olharan, il est bien hors de question de vider les lieux occupés avant d'obtenir satisfaction : « C'est un crève-coeur d'entendre ce mot (liquidation, ndlr) mais je demande aux salariés de rejoindre ceux qui occupent les magasins, c'est un moyen de pression pour qu'on obtienne les 15 millions d'euros, nous ne partirons pas avant de les avoir. (...) Nous avons tous beaucoup donné pour cette enseigne et maintenant on va se battre pour obtenir les meilleures conditions de reclassement. »
Après la réunion d'aujourd'hui, demain, mercredi, à 9h00, des représentants du gouvernement recevront les syndicats de Virgin Megastore directement au ministère de la Culture. Or on se rappellera qu'au début de l'année, la ministre Aurélie Filippetti avait pointé du doigt les différences de fiscalité entre les pays, différences profitant en grande partie à Amazon.