La FNAC souffre en bourse pour sa première cotation

Les actionnaires n'ont visiblement pas la carte FNAC

Comme nous le savons depuis un moment, le groupe Pinault-Printemps-Redoute, qui se nomme désormais Kering (depuis deux jours), a lancé aujourd'hui sa filiale FNAC à la bourse Euronext Paris. Et les débuts sont loin d'être exceptionnels, avec une action en recul de plus de 10 % au moment où nous rédigeons ces lignes.

remise adhérents Fnac

« Un business model qui ne fait pas rêver »

Quand certaines sociétés se lancent en bourse, et en particulier des jeunes pousses internet, il n'est pas rare de voir l'action fortement progresser à l'ouverture, quitte à s'effondrer par la suite. Pour la FNAC, qui n'a rien d'une start-up, la chanson est différente. Ouvert à 22 euros, l'action est rapidement descendue à 19,50 euros, perdant ainsi plus de 11 % de sa valeur. Au moment où nous écrivons ces lignes, l'action est à 19,79 euros, en baisse de 10,05 %.

 

Cette chute n'est toutefois qu'à moitié étonnante. Le groupe PPR/Kering, spécialisé dans le luxe, a automatiquement donné une action FNAC à ses actionnaires disposant de huit actions PPR. Or de nombreux actionnaires du groupe le sont pour ses marques comme Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron (joaillier) ou même Puma. La FNAC évolue dans une tout autre cour, et le marché des boutiques physiques spécialisées dans la culture et l'informatique étant ce qu'il est, la FNAC n'a pas de quoi faire vibrer la bourse. Interrogé par l'AFP, Jérôme Vinerier, analyste chez Andlil, estime d'ailleurs que la Fnac a « un business model qui ne fait pas rêver ».

 

Néanmoins, si les débuts difficiles de l'action de la FNAC sont évidents, certains analystes notent qu'il n'y a pas non plus de quoi s'alarmer. Cette opération étant une scission par rapport à PPR, il est courant que les actionnaires soient prudents dans un premier temps. « Les premières cotations sont peu représentatives de l’évolution prochaine du cours » remarque un analyste.

 

Toutefois, selon un trader interrogé par Reuters, cette première journée aurait pu être pire encore. « Le management a décidé d'introduire la société à un niveau inférieur aux 400 millions d'euros envisagés par le marché pour éviter une trop grosse baisse pour le premier jour de cotation » a-t-il ainsi commenté.

L'avenir des boutiques physiques en question

Reste que la FNAC évolue sous un climat économique très difficile, et reste confinée à la France principalement, ce qui lui ôte tout espoir de fortes croissances basées sur les pays émergents. Et quand on sait que Virgin Megastore est désormais en liquidation judiciaire, que Game et Surcouf ont fermé leurs portes, et que d'autres sont en situation délicate, il est logique que l'avenir de la FNAC soit difficile à appréhender pour les actionnaires.

En octobre dernier, peu après l'annonce de la mort de Surcouf, un délégué syndical CFDT de Surcouf nous confiait d'ailleurs tout son pessimisme au sujet des boutiques physiques en règle générale : « internet a fait énormément de mal » du fait des changements de comportement des consommateurs. « Dans un avenir proche, d'autres grandes enseignes pourraient nous suivre. On est les premiers d'une grande série » prévoit-il. Effectivement, depuis la fin de Surcouf, Game et Virgin Megastore ont mis la clef sous la porte.

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