Build 2022 : cap sur l’Intelligent Data Platform, les Power Apps, Teams et Azure

Build 2022 : cap sur l’Intelligent Data Platform, les Power Apps, Teams et Azure

Beaucoup de code, pas de code

Avatar de l'auteur
Vincent Hermann

Publié dans

Logiciel

30/05/2022 11 minutes
1

Build 2022 : cap sur l’Intelligent Data Platform, les Power Apps, Teams et Azure

La conférence Build s’est tenue la semaine dernière, avec comme d’habitude de nombreuses annonces. Après une première partie surtout dédiée à Windows, notre deuxième article se penche sur l’Intelligent Data Platform, les Power Apps, Teams et Azure.

Windows, en tant que plateforme, est toujours un gros morceau lors de la Build. Avec le temps cependant, sa prévalence a diminué face à d’autres activités de Microsoft, dont Azure et sa myriade de services.

Cette année, et bien qu’Azure ait été très présent, certains produits ou groupes de produits ont eu droit à tous les égards. C’est particulièrement vrai avec tout ce qui touche à la gestion des données. L’entreprise a décidé de réunir tout ce petit monde sous une bannière commune : Intelligent Data Platform.

Notre dossier sur la Build 2022 de Microsoft

Renforcer les liens entre les données

L’Intelligent Data Platform est l’une des principales annonces de cette édition 2022. Cette nouvelle plateforme se présente comme une solution visant à unifier les bases, analyses et la gouvernance des données présentes dans le cloud. Objectif ? Permettre aux clients de s’adapter rapidement au contexte changeant, tout en recevant continuellement un éclairage (« insight ») sur ce qui se passe.

La plateforme agit comme un substrat visant à réduire la fragmentation et à augmenter la cohérence de l’écosystème de données. « Concentrez-vous sur le développement d’applications innovantes et passez moins de temps à gérer vos données », annonce Microsoft.

L’Intelligent Data Platform vient chapeauter l’ensemble des outils existants de l’entreprise pour les données : SQL Server, Azure SQL, Aure Cosmos DB, Azure Synapse Analytics, Power BI, Purview ou encore Azure AI.

La plupart de ces services ont reçu des apports pendant la Build. SQL Server 2022 par exemple, toujours en préversion, peut maintenant être utilisé avec Azure Synapse Link, Azure Synapse Analytics et Microsoft Purview, toujours avec cette idée d’avoir des retours plus nombreux sur les données stockées.

Il s’agit selon Microsoft de demandes fortes des testeurs ayant intégré l’Early Adoption Program de SQL Server 2022. C’est le cas également de la fonction lien d’Azure SQL Managed Instance, dans l’idée de reprendre les bénéfices d’une Paas (plateforme as a service) et de les appliquer à la récupération sur incident.

SQL Server 2022

Ledger est un autre exemple. Il permet de lier cryptographiquement les données d’une base relationnelle à une blockchain pour les rendre vérifiables. Ledger doit notamment simplifier les scénarios incluant de multiples parties dans les processus, chacun pouvant vérifier l’intégrité des données centrales. Il peut également servir dans les audits, l’outil prouvant les preuves cryptographiques de l’intégrité.

On trouve de nombreuses autres améliorations dans presque tous les services. Azure SQL Database, par exemple, autorise maintenant le développement local grâce à un émulateur et un runtime conteneurisé. Des extensions pour Visual Studio Code et Azure Data Studio sont également disponibles.

Flexible Server est une nouvelle offre d’Azure Database for MySQL pour accélérer le provisionnement, la connexion et le développement via des outils déjà intégrés à GitHub, Terraform, Azure Kubernetes Services et Web Apps. Objectif bien sûr, permettre aux connaisseurs de MySQL de continuer à exploiter leur savoir… dans le cloud de Microsoft. Il s’agit en fait de la disponibilité générale, avec un nouveau segment, Business Critical, se distinguant par sa faible latence, sa haute disponibilité et son équilibrage de charge améliorée.

Power Platform renforce son offensive  « low code »

Power est l’autre grande plateforme à avoir bénéficié d’une série d’annonces. Elle est poussée par Microsoft depuis plusieurs années comme la solution pour développer rapidement des applications utilisables en entreprise, en interaction bien sûr avec les services de l’éditeur. C’est en particulier son aspect « low code » qui est mis en avant.

Microsoft y a largement remis l’accent. Par exemple, Apps Portal est remplacé par Power Pages, pour la création simplifiée de sites web pensés pour le desktop et le mobile. Pages propose un studio de design, des modèles, une série de tutoriels, le tout s’intégrant dans Visual Studio, GitHub et Azure DevOps. Des outils spécifiques à la sécurité et à la gouvernance ont été ajoutés.

Les Azure Cognitive Services sont exploités pour pouvoir récupérer un simple dessin réalisé sur une feuille blanche. Il est envoyé dans Express Design pour commencer à concevoir l’organisation des pages en tenant compte de ce qui a été fait au crayon. La manipulation est aussi possible depuis un PDF, un PowerPoint ou même depuis Figma. Express Design proposera alors une interface et un modèle de données en fonction de ce qui a été détecté. Évidemment, l’efficacité du processus dépend de celle de la reconnaissance.

Toujours dans cette optique de simplification, les Virtual Agents seront fusionnés avec le Bot Framework Composer d’Azure. Microsoft l’assure, les utilisateurs des approches low-code et pro-code pourront ainsi collaborer efficacement.

Du côté de Power BI, Datamart fait son entrée, en préversion pour le moment. Comme le nom le suggère, il s’agit d’une capacité de type self-service permettant la découverte d’informations utiles et exploitables dans des ensembles de données, dépendantes ou non. Les personnes avec les droits d’accès idoines pourront donc créer leurs propres bases relationnelles à des fins d’analyse, toujours dans une optique low-code. Microsoft ne cache plus sa volonté de créer une solution de stockage de données clé en main directement dans Power BI.

Quant à Power Automate – dédié à la rationalisation et l’automatisation des tâches répétitives –, on peut désormais déléguer la surveillance des outils RPA (robotic process automation) à des machines virtuelles dans Azure, via le kit de démarrage pour Azure Virtual Desktop.

Prévisualisation riche et intégration aux Power Apps dans Teams

Teams est toujours au centre de la stratégie entreprise de Microsoft. Depuis sa sortie, pas une conférence de l’éditeur ne s’est déroulée sans une ou plusieurs annonces le concernant, et la Build 2022 n’y a pas fait exception.

Les développeurs pourront ainsi bientôt proposer du déploiement de liens riches dans Teams en se basant sur Adaptive Cardsn, que ce soit vers des sites ou des applications web. Les manifestes devront être modifiés en fonction. La préversion est prévue pour cet été.

L’un des changements les plus importants – et qui aurait pu figurer dans le chapitre précédent – concerne l’intégration de Teams à la plateforme Power. Traduction, des éléments de Teams comme Chat, Meetings, Tasks, Files, ou encore Approvals deviennent intégrables dans les Power Apps, de même que les fonctions collaboratives de Microsoft 365. Les Graph API for Teams pourront également être utilisées. Là encore, la préversion doit arriver cet été.

Power Apps Teams

Le SDK Teams JavaScript 2.0 est quant à lui désormais disponible en version finale, ainsi que plusieurs outils attenants pour les manifestes. Les développeurs peuvent s’en servir pour créer des applications à destination de Teams, Office.com et Outlook. Ces outils seront complétés cet été par la préversion de l’API Approvals, dédiée à la création de flux d’approbation dans les applications métier.

Et pour rappeler à quel point l’entreprise est sérieuse au sujet de Teams, Microsoft a présenté Live Share. La fonction va permettre à des éditeurs tiers de proposer des services de collaboration transitant par Teams. Une démonstration a par exemple été faite sur le module Live Share d’Hexagon, qui servait à modifier et annoter un modèle 3D collaborativement.

Enfin, le Teams Toolkit pour Visual Studio Code et TeamsFX CLI sont disponibles en versions finales. Le Teams App Store a d’ailleurs été mis à jour pour que la découverte des éléments soit plus efficace. Les recommandations se veulent plus intelligentes et on y trouve une section dédiée aux applications mises en avant par Microsoft.

Azure tire encore dans toutes les directions

Et Azure alors ? Les annonces ont été encore une fois nombreuses. L’offre cloud de l’entreprise continue de s’étendre, avec à la clé une croissance trimestrielle à deux chiffres depuis des années pour la division Cloud. Pas question donc de se relâcher.

On commence avec deux nouveautés pour Azure AI. D’abord une préversion d’Azure OpenAI Service, qui permet l’utilisation de modèles de langages OpenAI – y compris ceux basés sur GPT-3 – dans un certain nombre de scénarios, notamment la compréhension, la génération de code et l’assistance à l’écriture. D’autre part, la mise à jour du Cognitive Service for Language pour lui apporter le support des noms personnalisés d’entités.

On reste dans l’intelligence artificielle avec le Responsible AI dashboard pour Azure Machine Learnig, orienté – comme son nom l’indique – vers la construction responsable de solutions IA. Le service se dote de tableaux de bord prospectifs permettant de visualiser l’impact de l’IA dans une solution donnée, à travers une série de statistiques. Dans l’exemple donné par la firme, le National Health Service anglais s’en sert pour repérer les patients présentant des risques accrus durant les opérations.

Plusieurs nouveaux services font leur apparition en préversions. Par exemple, Form Recognizer est dédié aux documents et permet la détection d’un plus grand nombre d’éléments. Metrics Advisor permet de son côté d’identifier des anomalies et de définir des seuils de sensibilité, entre autres.

Certains produits qui étaient en préversions passent au contraire en mouture finale et sont donc officiellement disponibles. C’est le cas d’Azure Container Apps, bâti sur Kubernetes et permettant l’exécution de code provenant de n’importe quel type de conteneur basé sur Linux. Même chose pour l’Azure Communication Services Mobile UI Library (oui, Microsoft garde son « talent » pour les noms de ses produits).

Citons également le renommage d’Azure Spring Cloud en Azure Spring Apps, l’arrivée de Draft 2 pour la publication plus rapide d’applications déployables dans Azure Kubernetes Service (AKS), Draft Azure CLI , ou encore une extension Kubernetes-based Event Driven Autoscaling (KEDA) pour AKS.

Azure App Service reçoit de son côté plusieurs améliorations. D’abord l’arrivée en version finale du Landing Zone Accelerator, qui doit simplifier les migrations d’installations sur site vers le cloud, via une combinaison de documentation et d’automatisation.

On trouve également deux nouveautés en préversion. D’abord le support de Google Remote Procedure Call (gRPC), qui se sert de HTTPS/2 pour fluidifier le trafic des messages entre clients et serveurs. Ensuite, des capacités de migration par lots qui arriveront dans les semaines qui viennent. Elles permettront de recenser les applications web ASP.NET, catégoriser celles prêtes pour la migration, suggérer des SKU (Stock Keeping Unit) pour celles-ci et fournir des guides.

Enfin, voici une liste d’améliorations diverses pour Azure :

  • La version finale de la découverte sans agent et du groupage des machines Hyper-V et serveurs physiques, pour s’assurer que tous les composants requis sont identifiés et inclus avant une migration vers Azure
  • Des améliorations en préversions pour l’estimation par Azure SQL, notamment les recommandations pour SQL Server dans les machines virtuelles Azure, ainsi que le support des machines Hyper-V et des stacks physiques
  • L’arrivée en préversion d’une capacité de pause/reprise pour les migrations, par exemple pour planifier des opérations pendant les heures creuses
  • La disponibilité finale d’un service de découverte, estimation et modernisation des applications web ASP.NET avant leur déplacement vers Azure Application Service
  • La possibilité, en version finale, pour les clients de tirer parti des machines virtuelles DCsv3 avec Intel Software Guard Extensions (SGX)
  • Azure Stack HCI en version finale
  • Un partenariat avec F5 pour développer NGINX for Azure, en préversion
  • Un partenariat avec Dynatrace en vue de lancer Dynatrace for Azure, qui aura pour mission de détecter et résoudre proactivement les problèmes dans les applications critiques

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Renforcer les liens entre les données

Power Platform renforce son offensive  « low code »

Prévisualisation riche et intégration aux Power Apps dans Teams

Azure tire encore dans toutes les directions

Fermer

Commentaires (1)


De mon expérience, PowerApps était jusqu’à présent une vaste blague.



L’interface semble simple, rappelle celle de la belle époque des RAD comme Visual Basic 6 ou Delphi 3… mais la complexité derrière est énorme, les possibilités très limitées en termes de rendu ergonomique (comme par exemple 3 listes déroulantes en hiérarchie…)



Et enfin, quand j’ai essayé, seule une disposition existait: le mode portrait. Donc inadapté au desktop.



Des promesses, des promesses, mais concrètement, c’est une foire à mettre en place et on tremble à devoir maintenir cela ne serait-ce qu’une année…