La France obtient des retraits de tweets et de hashtags à deux vitesses

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Info PC INpact : Suite aux discussions engagées sous l’égide du gouvernement avec Twitter, l’association SOS Homophobie dispose désormais d’un « compte Twitter spécial », qui lui permet de faire retirer plus rapidement des tweets considérés comme manifestement illicites (racismes, homophobie, etc.). Si l’exécutif ne s’est pas étendu sur ce nouveau dispositif, ce dernier a déjà donné lieu au retrait de tweets et à la désindexation de hashtags selon le ministère des Droits des femmes. Explications. 

twitter belkacem

 

L’information était passée quasiment inaperçue, mais elle vient d’être remise en avant par le juriste Cédric Manara au travers d’un article publié aujourd’hui. Le 17 mai dernier, la benjamine du gouvernement, Najat Vallaud Belkacem, a annoncé sur Twitter : « Depuis la réunion tenue au ministère des Droits des femmes, l’association SOS Homophobie dispose désormais d’un compte Twitter spécial ». La ministre précise alors que « ce compte lui permet de signaler des tweets et d’obtenir leur suppression par une procédure prioritaire ». Autrement dit, la proposition formulée il y a quelques mois a l’issue des réunions de concertation entre Twitter, l’exécutif et différentes associations telles que la RAVAD ou l’Inter-LGBT, et visant à ce que l’entreprise américaine mette en place un système de signalement à deux vitesses, a finalement été approuvé par le célèbre réseau social puis mis en place.

 

Contacté, le cabinet de la ministre nous a confirmé que ce dispositif était bien en vigueur suite aux réunions tenues avec Twitter sous l’égide du gouvernement. « C’est une procédure d’alerte simplifiée qui permet de faire remonter des tweets litigieux » nous a-t-on expliqué dans un premier temps. En clair, certaines associations voient grâce à ce « compte spécial » leurs notifications traitées prioritairement par rapport à celles des utilisateurs ordinaires.

Un dispositif déjà rodé : hashtags désindexés et tweets retirés

Dans un second temps, on nous a indiqué que le réseau social avait d’ores et déjà eu l’occasion d’expérimenter ce nouveau dispositif. « Twitter nous a confirmé lors de notre dernière réunion qu’il était intervenu à plusieurs reprises pour désindexer des hashtags qui étaient clairement hors-la-loi. Ils l’ont fait notamment au cours du premier mariage pour tous à Montpellier, où il y a eu toute une série de hashtags homophobes qui du coup n’ont pas été mis en avant sur la une de Twitter », nous a-t-on appris.

 

Mais est-ce juste les hashtags qui sont concernés, ou bien y a-t-il également des tweets considérés comme manifestement illicites qui sont également retirés sur notification des associations ? « Il y a les deux », nous a-t-on répondu, notre interlocuteur évoquant des « suppressions de tweets ». Un autre exemple nous a également été donné : cet « appel au viol qui a eu lieu ce week-end et sur lequel Twitter a réagi ».

Un outil à disposition de toutes les associations, sur le papier

Quelles sont les associations pouvant bénéficier de ce « compte spécial » ? Pour l’heure, le ministère des Droits des femmes est incapable de donner une liste précise, expliquant que ce dispositif n’est pas de son ressort mais uniquement de celui de Twitter et des organisations souhaitant en bénéficier. « Ce n’est pas nous qui avons choisi ou sélectionné les associations ». Seule SOS Homophobie est mise en avant en tant qu’exemple. Mais le mécanisme pourrait être proposé à n’importe quelle association, assure-t-on. « C’est quelque chose qui est ouvert à toute association. Seulement, aujourd’hui, il y a peu d’associations qui sont très actives et très présentes sur le Net et qui ont la capacité d’échanger » à ce sujet.

 

Malgré nos tentatives de contact, nous n’avons pas réussi à obtenir d’information à ce sujet de la part de SOS Homophobie. D’autres associations, comme la RAVAD ou SOS Racisme, nous ont expliqué ne pas avoir de tel « compte spécial ». Nos interlocuteurs étaient d’ailleurs très étonnés d’apprendre qu’un tel dispositif était désormais en place.

Une concertation qui se poursuit et qui pourrait donner lieu à de nouveaux outils

Quoi qu’il en soit, les discussions entre Twitter, le gouvernement et les associations continuent selon le ministère des Droits des femmes. Des projets sont d’ailleurs toujours dans les cartons, notamment s’agissant d’une des propositions formulées précédemment, mais pas encore mise en place. Il s’agirait, par exemple, et « lorsqu’il y a des déferlements de haine, de pouvoir mettre à disposition des associations des tweets éducatifs ou qui signalent que les conversations qui ont lieu sous le hashtag sont clairement contraires à la loi et dangereuses ».

 

Aussi, on nous a précisé que le dispositif de « compte spécial » pourrait être étendu : « Twitter est d’ailleurs prêt à le faire dans d’autres cadres » nous-a-ton expliqué. C’est-à-dire ? « Pour des questions de sexisme, etc. » 

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