Netflix bientôt aux Pays-Bas, la France toujours en mode pause

Une question de chronologie

En avril dernier, Netflix annonçait son arrivée dans un nouveau pays européen au cours de l'année, sans le nommer. Ce sera finalement les Pays-Bas, alors que certains indicateurs menaient plutôt vers l'Allemagne ou l'Espagne. Et la France ? Netflix n'y mettra donc pas les pieds avant 2014 dans le meilleur des cas.

netflix

 

Disponible aux États-Unis depuis 2007, le service de streaming vidéo illimité de Netflix s'est depuis ouvert à bien d'autres pays. En 2010, le Canada a été le premier pays étranger où la société a ouvert son service. L'année suivante, l'Amérique Latine et les Caraïbes ont suivi. Enfin, en 2012, plusieurs pays européens ont pu goûter à Netflix, en commençant par le Royaume-Uni et l'Irlande, puis quelques mois plus tard dans les pays scandinaves (Norvège, Danemark, Suède et Finlande).

 

Avec les Pays-Bas d'ici la fin de l'année, Netflix continue donc son expansion européenne à petits pas, tout en restant plutôt dans le nord, les pays d'Europe de l'Est et du Sud étant pour l'instant évités. La France est un pays que Netflix regarde depuis de nombreuses années, mais qui ne risque pourtant pas d'accueillir le service américain si aucun changement en matière de chronologie des médias ne venait à être appliqué.

La problématique de la chronologie des médias

Il y a déjà deux ans, alors que Netflix n'avait encore mis aucun pied en Europe, la société expliquait lors d'une entrevue accordée au Figaro qu'elle se concentrerait « sur les marchés où l’Internet haut débit est avancé et où le contexte économique nous est favorable. En France, pour l’instant, le marché est un peu trop régulé. » La faute à la chronologie des médias notamment, tant décriée par les acteurs voulant se lancer dans la vidéo à la demande illimitée (SVOD), hormis Canal+ qui profite de cette chronologie pour proposer des films en exclusivité sur ses  chaînes.

 

Rémi Tereszkiewicz, le directeur général délégué de Videofutur, nous expliquait d’ailleurs il y a deux ans que cette chronologie des médias était un véritable problème : « Aujourd'hui, construire une offre purement SVOD à l'instar de ce que propose Netflix depuis quelque temps n'est pas possible en France. La restriction des contenus à 36 mois et plus, imposée par la règlementation, empêche d'inclure dans l'offre des films récents qui représentent pourtant la grande majorité des consommations. Et le choix proposé sur ces titres anciens n'est pas assez important pour apporter une promesse d'exhaustivité, comme le DVD peut le faire. »

 

Résultat, aujourd'hui, les services tels que Canalplay InfinityFilmoTVVidéofutur et JOOK Vidéo ne peuvent proposer des films récents (sauf exceptions), et doivent donc se contenter d'offrir des contenus sortis en 2010 ou auparavant. Ceci alors que dans les pays sans chronlogie des médias, il arrive que certains services de SVOD proposent des films sortis il y a moins d'un an dans les salles. Netflix propose par exemple en Amérique du Nord des films comme Prometheus ou encore To Rome with Love, tous deux sortis l'an passé au cinéma. Une offre impossible en France, tout du moins pour le moment. Suite au rapport Lescure, réduire la fenêtre de la chronologie des médias est envisagée. Mais rien n'est encore fait.

Et le décret SMAd

La chronologie des médias n'est toutefois pas la seule problématique. TF1 ne s'est toujours pas lancé dans le secteur du fait du décret SMAd (services médias audiovisuels à la demande). Initié il y a près de trois ans, ce décret implique que les services de vidéo en ligne disposent des mêmes obligations que les chaînes de télévision, ce qui intègre l'onéreux financement du cinéma a priori, et non a posteriori, c'est-à-dire avant même que le service de SVOD ne soit lancé.

 

« C'est cela le système français. Il n'y a pas de chiffre d'affaires et on invente déjà des obligations qui doivent faire que, si un jour il y a des revenus, cela finance quelque chose. On ne se pose même pas la question de savoir si cela va être rentable. Au premier euro de chiffre d'affaires, vous allez payer plein pot, comme si vous vous en mettiez plein les poches ! » expliquait ainsi au début de l'année Nonce Paolini, le patron de TF1.

 

Aujourd'hui, du fait de ces différents poids aux pieds des services de vidéo à la demande illimité, le marché reste encore limité à une poignée de centaines de milliers d'abonnés, la plupart chez Canalplay. Le marché ne serait d'ailleurs guère profitable et cela pousse des sociétés comme Netflix ou encore Amazon (Lovefilm) à prospecter dans d'autres pays.

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