Brouiller les ondes afin que les téléphones portables ne passent plus à l’école. Voilà l’idée de Philippe Meunier, un député UMP qui demande au ministre de l’Éducation nationale si l’installation de tels dispositifs serait envisageable.
« Les téléphones portables peuvent (...) être utilisés à mauvais escient par les élèves » explique Philippe Meunier dans une question parlementaire destinée au ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon. Il poursuit son raisonnement : « Au-delà des problèmes souvent évoqués (envoi et réception à outrance de télémessages et appels pendant les heures de cours, problèmes de racket), ils peuvent aussi être utilisés pour tricher pendant les tests, prendre des photos pendant les cours avec diffusion immédiate sur les réseaux sociaux, naviguer sur internet sans contrôle... ».
Ce diagnostic appelle une « nécessité » selon lui : l’installation de brouilleurs d’ondes GSM, qui empêcheraient les téléphones portables de capter au sein des établissements scolaires. Sans réseau, pas de communications, et ce pour n’importe quelle utilisation. Il demande ainsi à Vincent Peillon s’il serait possible « d'autoriser l'installation de brouilleurs GSM dans les établissements scolaires, comme c'est par ailleurs déjà le cas dans les théâtres ou les cinémas ». Il conclut en relevant que les professeurs peuvent « prétendre à bénéficier des mêmes mesures de respect que les spectateurs ou comédiens dans les lieux de divertissement ».
Rappelons que le « Grenelle II de l’environnement » a interdit l’utilisation (et non la possession) de téléphones portables dans les écoles et les collèges. L’article L 511-5 du code de l’Éducation prévoit ainsi que « dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges, l'utilisation durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, d'un téléphone mobile est interdite ».
Seulement, cette interdiction prise au nom du principe de précaution reste souvent sans effet. Le sénateur Alain Dufaut s'en offusquait d’ailleurs il y a un peu plus d’un an, regrettant que « le texte ne précise pas, s'il reviendra aux enseignants de faire respecter la loi et ce que pourrait risquer les contrevenants (surtout les parents) en cas d'infraction. Ces imprécisions entraînent la non-application de cette mesure » s'alarmait-il. Le ministre de l’Éducation, Luc Chatel, lui avait répondu qu’il appartenait à chaque établissement, dans le cadre du règlement intérieur, de régler ce problème. « Certaines dispositions permettent d'aller jusqu'à la confiscation. En cas de manquements répétés et de récidive, il est possible d'imposer des punitions scolaires, voire des sanctions disciplinaires ». Une explication qui n’avait pas satisfait Alain Dufaut : « pour siéger moi-même dans des conseils d'administration d'établissements scolaires, je sais qu'il est très difficile d'établir des règles et de sanctionner leur non-respect. »