Google vient d'annoncer que ses Chromebook allaient arriver dans les magasins physiques de la Fnac pour la rentrée des classes. Le géant de Mountain View veut-il enfin percer avec ses portables sous Chrome OS ? Certainement. Le peut-il vraiment ? Rien n'est moins sûr, mais le but de la manoeuvre est certainement de faire connaître son système d'exploitation auprès du grand public, tout du moins dans un premier temps.
Ces derniers mois, Google a multiplié les partenariats autour de ses Chromebook et désormais Acer, HP, Lenovo ou encore Samsung disposent d'au moins une machine sous Chrome OS au sein de ses gammes. Mais voilà, jusqu'ici ils sont vendus en ligne uniquement chez Amazon ou Pixmania ou depuis quelque temps sur le Play Store. En clair, cela rend bien difficile pour le grand public de se faire une idée des portables équipés du système d'exploitation de Google.
Google multiplie les références et les partenaires
Depuis le lancement des premiers Chromebook, deux constructeurs ont suivi Google : Acer et Samsung. Tous les deux proposent alors des ultraportables de 11,6 pouces et il sont exclusivement vendus en ligne via deux partenaires choisis par la firme de Mountain View : Amazon et Pixmania. Depuis d'autres marchands en ligne ont rejoint l'aventure comme par exemple Cdiscount.
Deux autres fabricants ont aussi rejoint les bancs ces derniers mois avec Lenovo et HP. Le premier cible plus particulièrement les professionnels et les institutions (école, administrations, etc) avec un ThinkPad alors que le leader mondial des ventes de PC a apporté un 14 pouces, un format très populaire aux États-Unis, autant que les 15,6 pouces en France.
En outre, le géant américain a dévoilé son Chromebook Pixel, un véritable modèle haut de gamme disposant d'une très bonne finition et d'un écran tactile avec une définition très élevée (2560 x 1700 pixels pour rappel). Tellement haut de gamme que l'on a du mal à y voir une cohérence avec les autres machines disponibles équipées de Chrome OS.
Des ventes encore confidentielles
Le problème du modèle économique qu'a défini Google depuis le départ est le manque de visibilité. En effet, vendre uniquement en ligne que ce soit avec quelques partenaires ou depuis peu au travers du Play Store limite totalement l'impact auprès du grand public. Et les machines se réservent alors à quelques « experts » seulement...
Oui mais voilà ces fameux « early adopter », dont nous faisons partie, semblent bouder les portables équipés de Chrome OS. Et pour cause, les caractéristiques techniques ciblent l'entrée de gamme, l'autonomie n'est pas énorme. Pire encore, le système d'exploitation de Google qui est centré sur ses propres services, pourtant très utilisés sous Android, ne convainc pas vraiment et il apparaît souvent comme un Linux bridé.
Si Acer a annoncé un démarrage fulgurant des ventes de son Chromebook C7 il y a quelques mois, depuis, plus aucune communication. Il faut dire que Google n'aime pas diffuser ses chiffres, c'est aussi le cas avec la gamme de terminaux mobiles Nexus.
L'ouverture aux grands magasins, un travail préparatoire ?
Toujours est-il qu'avec l'arrivée des Chromebook dans les magasins « en dur » de la Fnac après avoir eu le droit à des pages dédiés sur le site, on peut désormais penser que Google souhaite s'installer pour de bon et permettre à ses ventes de décoller enfin. Le choix de l'agitateur n'est pas un hasard. En effet, vendre à la Fnac est souvent le point d'entrée de nombreux constructeurs qui vont ensuite se développer dans d'autres enseignes.
Cependant, il faut espérer qu'avec l'arrivée des machines en magasin, Google aura aussi pensé à former les vendeurs, car les questions de la part du grand public risquent d'être très nombreuses. C'est d'ailleurs ce qui freine souvent les ventes de machines avec une distribution Linux.
Si l'essort des tablettes sous Android ne génèrent pas de problèmes particuliers ni aux enseignes, ni aux utilisateurs, l'usage d'un ordinateur portable en pose certainement plus, car il s'agit de pouvoir travailler dessus. Il sera d'ailleurs intéressant de connaitre les taux de retour et surtout les motifs. Car le grand public est souvent attaché à l'environnement de Microsoft (Windows et Office) et il ne serait pas étonnant qu'ils achetent ces fameux Chromebook pour tenter d'installer autre chose dessus. Mais avec 16 Go de stockage par défaut pour certains modèles, lorsqu'ils n'utilisent pas une puce ARM comme chez Samsung, la tâche risque d'être pénible... voire impossible.
Mais cette installation en magasin physique pourrait aussi avoir un tout autre sens. En fin d'année, Intel prévoit de vendre des ultraportables équipés de puces Bay Trail à 200 $ et vendus sous Android. Google pourrait tout simplement vouloir tenter d'imposer son système d'exploitation « complet » en lieu et place de celui dédié aux tablettes et smartphones. Cependant, il y a un problème actuellement. Le grand public ne le connait pas, ne l'a jamais vu ou n'en a jamais entendu parler. Il faut donc le faire connaitre, coute que coute.