Comme indiqué hier, le Conseil d'Administration d'Orange a confirmé Stéphane Richard à la tête de l'opérateur. Une nouvelle sans surprise dès lors que l'État, qui dispose de plusieurs représentants, n'avait pas caché son soutien. Il est surtout intéressant de savoir que parmi les quinze membres de ce conseil, treize ont voté pour, un contre, et un autre s'est abstenu. Tous les détails.
Une table ronde très en faveur de Stéphane Richard
Après une semaine complète de flottement suite au vrai-faux couac Montebourg, Stéphane Richard a donc été soutenu à la quasi-unanimité par son conseil d'administration. Mais qui compose ce conseil et qui a voté pour ou contre ? Parmi les quinze membres de ce conseil d'administration, nous retrouvons les personnalités suivantes :
Ceux qui ont voté POUR : 11.
- Stéphane Richard lui-même.
- Bernard Dufau : ex-PDG d'IBM France et administrateur de Dassault Systèmes.
- José-Luis Durán : ex-DG de Carrefour et président de Lacoste.
- Charles-Henri Filippi : président de Citigroup France.
- Claudie Haigneré : présidente d'Universcience.
- Helle Kristoffersen : directrice de la Stratégie et Intelligence Économique du groupe Total.
- Muriel Pénicaud : DG des Ressources Humaines et membre du Comité exécutif de Danone.
- Jean-Michel Sévérino : gérant de Investisseur et Partenaire Conseil, société de gestion de fonds.
- Jean-Yves Gilet : représentant du Fonds Stratégique d'Investissement.
- Antoine Saintoyant : nommé par l'État.
- Henri Serres : nommé par l'État et membre du CGEIET.
- Jean-Luc Burgain : administrateur nommé par l'assemblée générale et représentant le personnel actionnaire.
- Daniel Guillot : représentant de la CFDT.
Ceux qui ont voté CONTRE : 1.
- Caroline Angeli : représentante de SUD.
Ceux qui se sont ABSTENUS : 1.
- Ghislaine Coinaud : représentante de la CGT.
Pour SUD, « le PDG doit être suspendu ! »
Pour Stéphane Richard, pour ce premier vote d'importance a donc été un véritable plébiscite, hormis du côté des syndicats. Concernant SUD, le vote n'est pas surprenant. Ces derniers jours, le syndicat a ainsi réalisé plusieurs tracts et communiqués particulièrement opposés au PDG d'Orange. Le 12 juin, SUD expliquait ainsi qu'il voyait « mal comment une telle mise en examen est compatible avec la direction de l'entreprise » (précisons que le mis en examen reste présumé innocent).
Deux jours plus tard, le syndicat répétait son envie de voir Stéphane Richard quitter son poste. Morceaux choisis : « Une mise en examen pour escroquerie en bande organisée n’est pas compatible avec la direction de l'entreprise. (...) Le PDG doit être suspendu ! (...) Pas d’union sacrée pour Sud (...) Il s'agit aussi de rappeler que nos collègues de travail sont suspendus quand ils sont confrontés à des procédures disciplinaires graves, sans attendre de savoir s'ils sont innocents ou coupables. »
Le syndicat SUD, s'il concède que Stéphane Richard a mis fin à la crise des suicides, remarque surtout que le PDG a engagé une nouvelle politique visant à supprimer 7000 emplois en 2 ans, ce qui pourrait augmenter à nouveau la tension au sein des salariés de l'entreprise.
Même son de cloche du côté de la CGT : « En tout état de cause la CGT-FAPT reste mobilisée avant tout sur l’avenir du personnel, confronté aux suppressions d’emploi et aux restructurations incessantes, plutôt que sur celui du PDG. (...) La CGT-FAPT réaffirme non seulement qu’elle ne soutient pas la stratégie de la direction de France télécom, mais qu’elle la conteste et entend la combattre en portant avec le personnel d’autres perspectives pour la réponse à leurs revendications et le développement du droit à la communication. » Néanmoins, malgré ces propos peu en faveur de Stéphane Richard, la CGT s'est contentée de s'abstenir au lieu de voter contre.