Après plus de deux ans d'expérimentations, OVH vient d'annoncer que son premier champ de huit éoliennes sera fonctionnel d'ici mi-juillet. L'hébergeur annonce ainsi qu'il produira 6,5 mégawatts, ce qui lui permettra de couvrir les besoins de son datacenter de Strasbourg.
Depuis début 2011, OVH travaille de concert avec DDIS (une société dont le Roubaisien est actionnaire majoritaire) afin de développer un prototype d'éolienne d'un nouveau genre. Plus petite, plus légère et fonctionnant avec moins de vent que les modèles traditionnels, elle propose également un meilleur rendement. La puissance annoncée est de 800 kW par engin.
Pour arriver à ce résultat, Henryk Klaba, PDG de la société OVH précise que « nous avons mis au point un modèle breveté d’alternateur nous permettant d’éliminer le multiplicateur – un système de roues dentées qui accélère la vitesse de rotation de l’alternateur. Nous pouvons ainsi économiser 150 000 € sur la conception d’une éolienne ». Le coût total d'une éolienne est annoncé entre 700 000 € et 800 000 € pour 1 MW.
La première éolienne est d'ores et déjà opérationnelle à Ortoncourt en Lorraine, mais elle est pour le moment limitée à 500 kW. Trois de plus viendront la rejoindre dans quelques jours et, enfin, quatre supplémentaires d'ici mi-juillet pour une puissance totale de 6,5 MW. Pour autant, il n'est pas question d'utiliser cette énergie directement pour alimenter son datacenter de Strasbourg situé à une centaine de kilomètres. En effet, elle est d'abord revendue à EDF avant d'être rachetée : « nous utilisons le réseau EDF comme un transporteur d’énergie vers nos datacentres ».
L'enjeu est important pour OVH puisque le coût de l'énergie est le premier poste de dépense de l'hébergeur et que la facture va en s'alourdissant d'année en année. Le choix de Beauharnois au Canada pour son datacenter sur le continent américain n'est d'ailleurs pas anodin : il est situé juste à côté d'une gigantesque centrale hydroélectrique, le but étant là encore de réduire les coûts en disposant d'une énergie renouvelable.
Le PDG en profite d'ailleurs pour tacler certains de ses concurrents au passage, mais sans les citer nommément :
« certains de nos concurrents annoncent que leurs centres de données sont verts. Or, ils n’investissent ni ne produisent leur propre électricité ». Il ajoute ensuite que « nous avons reçu plusieurs offres de fournisseurs d’énergie qui nous proposaient de nous livrer de l’électricité accompagnée d’un certificat stipulant que nous consommions “durable”. Cela équivaut à acheter un morceau de papier pour se procurer une caution verte auprès de nos clients, mais finalement, rien n’est véritablement accompli pour préserver l’environnement »