Alors même que la NSA fournit actuellement des documents pour prouver l’efficacité du programme de surveillance PRISM et que les entreprises américaines expliquent ce qui leur est demandé dans ce contexte, Edward Snowden fait une nouvelle révélation. Cette fois, le Royaume-Uni est frappé de plein fouet par un scandale sur la surveillance du G20, dans le seul objectif d’avoir un avantage politique.
Un espionnage des membres du G20 en 2009
Nouvelle journée, nouvelle révélation d’Edward Snowden, l’homme par qui le scandale du programme PRISM est arrivé. Après avoir sérieusement écorché le plan de la diplomatie internationale avec un document montrant que la NSA s’était introduite dans les routeurs chinois, Snowden lâche une nouvelle bombe : les services secrets britanniques auraient largement piégé le G20 de 2009 dans le but d’obtenir de précieuses informations et d’en tirer des avantages politiques.
La nouvelle est une fois de plus publiée par le journal Guardian, qui entretient une relation prolifique avec Edward Snowden. Mais les documents révélés ont de quoi impressionner, car il ne s’agit plus cette fois de lutte contre le terrorisme. Selon ces informations, la rencontre des chefs d’états les plus puissants du monde aurait été la cible d’un plan recouvrant de multiples aspects.
Surveillance active des emails et appels téléphoniques
C’est ainsi que des zones internet spécifiques auraient été mises en place, équipées d’ordinateurs piégés et incluant notamment des enregistreurs de frappe (keyloggers) ainsi que des programmes conçus pour intercepter les emails. En complément, tout aurait été fait pour percer la sécurité des BlackBerry employés sur place, toujours dans une optique de surveillance des communications, en particulier les emails et les appels téléphoniques.
Les documents de Snowden indiquent en particulier que le ministre turc des finances (Mehmet Simsek) aurait été ciblé, de même que quinze de ses équivalents internationaux. Un effort particulier aurait été fait pour pouvoir espionner les communications téléphoniques de Dmitry Medvedev. Pour gérer l’ensemble de l’opération, un groupe spécial de 45 analystes aurait alors été mis en place, et les informations auraient été remontées de manière régulière à plusieurs ministres.
Un véritable « succès »
Les données ont visiblement été récoltées à deux reprises, car les membres du G20 se sont vus deux fois en 2009, en avril et en septembre. L’interception des communications serait l’œuvre directe du GCHQ (Government Communications Headquarters), l’équivalent anglais de la NSA, sous la responsabilité du Secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères et du Commonwealth. L’opération aurait donc duré au moins six mois, dans le contexte encosmique très délicat des suites de la crise bancaire de 2008.
Quelles que soient les données extraites, l’opération aurait été un succès. Le document montré par Edward Snowden indiquait en effet : « Pour la première fois, les analystes ont eu une vision directe de qui parlait à qui, de manière constante et automatique ». Ces informations étaient vraisemblablement communiquées aussi rapidement que possibles aux représentants britanniques du G20, pouvant ainsi leur offrir des avantages lors des négociations. Un succès dont les services secrets semblent se complimenter.