On s'attendait à ce que la conférence consacrée à l'offre serveur d'AMD se termine par l'évocation de Zen 4, nous avons été servis. Si la société ne fait que confirmer ce que nous savions déjà sur Genoa, elle officialise le projet Bergamo : un processeur à 128 cœurs pensé pour le cloud et la haute densité.
Comme nous avons déjà eu l'occasion de l'évoquer, Zen 4 n'arrivera pas avant la seconde moitié de l'année prochaine dans les serveurs (Genoa). Cette nouvelle architecture sera l'occasion pour les EPYC 7004 de passer au 5 nm, un nouveau socket, la DDR5 (sans support de la DDR4), le PCI Express 5.0 et CXL, mais pas à une plus grande densité.
AMD : les prochains EPYC lancés en 2022
En effet, on restera à 8 cœurs par die, avec désormais 12 dies par packaging (plus un IO die) et autant de contrôleurs mémoire, soit un total de 96 cœurs pour 192 threads. Ils seront organisés en « quadrants », c'est tout du moins le nom que leur donne pour le moment l'entreprise dans ses documentations techniques.
À l'occasion de sa conférence Accelerated Data Center Premiere, Lisa Su a confirmé la plupart de ces informations, n'évoquant pour autant qu'un lancement de Genoa en 2022, sans plus de détails. Une annonce volontairement floue, mais on sait que la disponibilité des processeurs est régulièrement retardée, s'approchant de la fin de l'année.
Bergamo sera finalement Zen 4c : jusqu'à 128 cœurs
Lisa Su en a aussi dit un peu plus sur Bergamo. Nous savions grâce à de précédentes fuites qu'il s'agissait de passer à 128 cœurs par socket, afin notamment de ne pas se laisser déborder par les processeurs ARM et des acteurs comme Ampere. Récemment, nous avions pu apprendre que cela passerait par une architecture différente.
Là aussi Lisa Su a confirmé publiquement ces informations évoquant des cœurs « Zen 4c ». Une annonce qui met fin à la stratégie du « one die fits all » mise en place depuis l'arrivée de Ryzen/EPYC. Il n'est pour le moment pas question de les utiliser dans une approche hybride, mais de pouvoir attaquer des marchés très différents avec un même socket. Un peu comme cela vient d'être fait avec Milan-X, mais avec une approche inverse.
Les clients auront ainsi le choix entre des CPU qui ont de gros cœurs, avec plus ou moins de cache, mais limités en nombre et une version allégée mais avec une meilleure densité. Assez logiquement, l'entreprise destine ces derniers aux fournisseurs de services cloud (CSP) et les présente comme des modèles « à haute performance, qui seront compatibles sur le plan logiciel avec Zen 4 et optimisés pour des configurations à haute densité de cœurs pour les flux de travail du Cloud bénéficiant pleinement d’une densité maximale de threads ».
Ils partageront le même socket que Genoa et disposeront des mêmes capacités. Il sera donc intéressant de voir où l'entreprise a rogné pour gagner de la place. Le cache uniquement ? Rendez-vous d'ici la mi-2023 pour le savoir.