GeForce RTX 3050 : quelles performances face à la concurrence ?

GeForce RTX 3050 : quelles performances face à la concurrence ?

279 euros ? Ou pas...

Avatar de l'auteur
David Legrand

Publié dans

Hardware

27/01/2022 8 minutes
4

GeForce RTX 3050 : quelles performances face à la concurrence ?

NVIDIA vient de mettre sur le marché la GeForce RTX 3050, annoncée à 279 euros. Comme on pouvait s'y attendre, ce prix n'est pas celui constaté chez les revendeurs, mais nous avons tout de même souhaité nous attarder sur ce modèle qui est le premier de la gamme RTX lancé à moins de 300 euros. 

Avec son architecture Turing et les GeForce RTX de série 20, NVIDIA a bouleversé le marché des solutions graphiques grand public en y introduisant ses Tensor Cores et RT Cores, ainsi que des fonctionnalités associées comme le ray tracing (hybride) en temps réel ou le Deep Learning Super Sampling (DLSS). Avec tout de même une limite.

Car la GeForce RTX 2060 était alors le modèle le plus abordable mis sur le marché dans cette gamme, pour 369 euros à son lancement. Les cartes inférieures étaient des GTX de série 16, dépourvues des nouvelles unités de calcul. Avec l'arrivée d'Ampere et des GeForce RTX de série 30, on espérait bien que la donne allait changer.

Depuis le lancement de la GeForce RTX 3060 l'année dernière, on se demandait si un modèle inférieur finirait par voir le jour pour les PC de bureau. Au CES 2022 on avait la confirmation que oui, une RTX 3050 allait être mise sur le marché, pour 279 euros « seulement ». Un prix public optimiste en ces temps de pénurie. D'ailleurs, à l'heure où nous écrivons ces lignes, aucun revendeur ne permet de la commander à ce prix. Comptez plutôt 400 euros.

Une question se pose néanmoins : quel est le niveau de performances de cette GeForce RTX « d'entrée de gamme » ?

Une GeForce GTX 1660 sauce RTX ?

Commençons par rappeler de quoi elle est composée : elle utilise la même puce GA106 que les GeForce RTX 3060, mais avec un nombre d'unités revu à la baisse : 2 560 CUDA Cores, 80 Tensor Cores, 20 RT Cores, 32 ROP. Sa puissance de calcul est ainsi de 9,1 TFLOPS, mais architecture Ampere oblige (une partie des unités ayant été doublées mais pas toutes), cela devrait la placer au niveau de cartes dans les 6 TFLOPS de la génération précédente.

Elle dispose d'une spécificité, peu mise en avant par NVIDIA : elle n'utilise que 8 des 16 lignes PCIe 4.0 de son port. Cela réduit la bande passante disponible à 16 Go/s, mais ne devrait pas pénaliser la carte outre mesure dans les cas visés par un tel modèle : le jeu en 1080p avec un niveau graphique modéré.

Ce choix rappelle celui d'AMD de limiter ses Radeon RX 6400/6500 XT à du PCIe 4.0 x4 (8 Go/s), ce qui peut plus vite poser problème. D'autant que si l'on utilise un port PCIe 3.0, le débit est divisé par deux. On apprécie par contre que, contrairement à son concurrent, NVIDIA ait laissé le moteur de (dé)compression vidéo intact, dont l'accélération de la lecture de flux VC-1. Ses capacités sont détaillées au sein de ce tableau.

Autre bonne nouvelle : on a 8 Go de GDDR6, contre 6 Go sur les générations précédentes.

GeForce RTX Série 30 2022

On s'attend donc à ce quelle se positionne entre une GeForce GTX 1660 et une RTX 2060, plus ou moins selon les cas. Pour le vérifier, nous avons utilisé ces deux cartes sur une machine équipée d'un Core i3-12100 d'Intel sur une carte mère H610, avec 2x 8 Go de DDR4 à 3,2 GHz. Cela aurait en effet eu peu de sens de comparer de tels modèles avec un processeur haut de gamme tel qu'un Core i9-12900K. Le tout était installé sous Windows 11. 

Chez AMD, nous avons utilisé deux modèles récents qui devraient également « encadrer » notre carte du jour : une Radeon RX 6500XT de Sapphire et une Pro W6600 puisque nous n'avions pas de modèle grand public sous la main. 

Pour ce test, NVIDIA nous a fourni une GeForce RTX 3050 Eagle de Gigabyte, qui n'est pas spécialement overclockée. C'est un modèle classique, de 21 cm de long, occupant deux emplacements PCIe. Il nécessite un connecteur d'alimentation à 8 broches et propose quatre sorties vidéo : deux HDMI 2.0 et deux DP 1.4.

La carte n'est arrivée que lundi après-midi dans nos labos, ce qui explique que nous lui ayons appliqué un protocole réduit, puisque nous ne réutilisons pas les résultats issus de tests précédents effectués avec des pilotes différents. Il s'agissait des 511.32 pour les modèles NVIDIA et des Adrenalin 22.1.2 pour les cartes AMD.

GeForce RTX 3050 Eagle de GigabyteGeForce RTX 3050 Eagle de Gigabyte

Un premier benchmark

Commençons par l'habituel test Superposition d'Unigine, à différent niveau de détails en 1080p :

GeForce RTX 3050 Unigine DirectXGeForce RTX 3050 Unigine OpenGL

Comme on peut le voir, les cartes NVIDIA ont des résultats légèrement inférieurs via OpenGL par rapport à DirectX, mais tout de même assez proche. Chez AMD, l'écart est plus notable. Il faudra voir si de futurs pilotes corrigent cela.

Nos prédictions sont néanmoins les bonnes concernant le positionnement de la GeForce RTX 3050. Elle se place bien ici entre la GTX 1660 et la RTX 2060, en étant plus proche de la première que de la seconde. La Radeon RX 6500 XT ouvre la marche, la Pro W6600 la ferme. Un fait qui se vérifiera systématiquement par la suite.

Jeux, RTX, DLSS et FSR

Continuons avec Shadow of the Tomb Raider, un jeu qui n'est pas très récent mais permet d'activer le ray tracing et la version 2.0 de DLSS depuis une mise à jour récente. Ici, la position de la GeForce RTX 3050 est plus équilibrée vis-à-vis de ses deux ancêtres. Elle est même assez proche de la RTX 2060 (qui est à +13 % en moyenne) une fois les fonctionnalités avancées activées, sans doute du fait de la plus grande efficacité de l'architecture Ampere.

GeForce RTX 3050 SOTRGeForce RTX 3050 SOTR RTX

Bien que les paramètres graphiques ne soient pas en mode Ultra, mais Haut, on note que le 1080p est la définition à privilégier avec la RTX 3050. DLSS peut venir en soutien afin de profiter du 1440p ou d'ajouter le ray tracing, mais cela ne fonctionnera que sur les jeux compatibles. Vous pouvez aussi opter pour l'Image Scaling, moins précis.

Passons à Quake II RTX, qui a l'intérêt d'utiliser uniquement le ray tracing pour son rendu :

GeForce RTX 3050 Quake II RTX

La RTX 3050 se paie le luxe de passe devant la RTX 2060. On constate à nouveau qu'elle est taillée pour le 1080p. 

Terminons avec Far Cry 6, plus favorable aux cartes AMD en général. Il intègre le ray tracing pour les ombres et les reflets mais permet également d'activer un upscaling qui ne se repose pas sur l'IA mais fonctionne aussi bien que les Radeon que les GeForce : FidelityFX Super Resolution (FSR) :

GeForce RTX 3050 Far Cry 6GeForce RTX 3050 Far Cry 6 DXR

Là encore, la GeForce RTX 2060 est 11 à 16 % plus performante que la RTX 3050 qui se positionne entre elle et la GeForce GTX 1660. Seule exception où les écarts sont plus faibles : en 1080p sans ray tracing. Et une fois de plus, on note que le 1440p est à proscrire malgré les paramètres graphiques qui ne sont pas à fond, à moins d'activer FSR.

Rendu 3D et consommation

Terminons avec les chiffres sous Blender 3.0 et la consommation relevée à la prise :

GeForce RTX 3050 BlenderGeForce RTX 3050 Consommation

Comme on pouvait s'y attendre, les GeForce sont les grandes gagnantes pour le rendu 3D du fait de l'intégration de CUDA/OptiX à Blender. Le rendu via HIP, qui n'exploite pas les Ray Accelerators, est en retrait. On constate là encore que la GeForce RTX 3050 est légèrement meilleure que la GTX 1660 avec les avantages des RT/Tensor Cores. 

Côté consommation, rien à signaler. L'efficacité énergétique relevée est dans des niveaux similaires, en retrait par rapport à la Radeon Pro W6600 d'AMD qui affiche ici les meilleurs ratios grâce à son architecture Navi 2.

Une carte intéressante, mais pas en ce moment

Au final, que penser de cette GeForce RTX 3050 ? Tout d'abord, on apprécie que NVIDIA ait décidé de décliner un peu plus cette gamme qui bénéficie des RT/Tensor Cores. On constate que l'on peut jouer avec ce modèle et du ray tracing, à condition de ne pas être trop gourmand sur les paramètres graphiques et d'activer DLSS.

Autre bonne nouvelle : même si le port PCIe a été amputé de 8 lignes, le moteur vidéo est intact. Sans être low profile, la carte peut être utilisée dans des machines compactes, ne nécessite qu'un connecteur PCIe à 8 broches, elle est silencieuse et reste dans les 60/70°C le plus souvent. Son ventilateur s'arrête d'ailleurs au repos. 

Il est par contre plus difficile de juger de son prix. En 2019, NVIDIA lançait la GTX 1660 à 229 euros. Avec la GeForce RTX 3050 à 279 euros, on a donc l'impression d'avoir peu avancé sur le terrain du rapport performance/prix en deux ans. C'est encore pire avec son prix réel de 400 euros. Drame de la période actuelle. 

Ainsi, si le tarif annoncé était respecté, cette carte pourrait être intéressante pour un PC de joueur qui ne cherche pas à tout mettre à fond et qui dispose d'un budget réduit. Bien plus que la Radeon RX 6500 XT annoncée à 219 euros (et disponible dès 370 euros) en tous cas. Mais en l'état, il vaut mieux passer son tour et attendre. Avec un peu de chance, la baisse des cours des crypto-monnaies, si elle perdure, participera à un retour à la normale.

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une GeForce GTX 1660 sauce RTX ?

Un premier benchmark

Jeux, RTX, DLSS et FSR

Rendu 3D et consommation

Une carte intéressante, mais pas en ce moment

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
C'est dur, mais c'est comme ça.
Allez donc dans une forêt lointaine,
Éloignez-vous de ce clavier pour une fois !

Fermer

Commentaires (4)


Les tensors core sont utiles pour l’apprentissage de model de deep learning?
Ça serais jouable de votre côté un test typique avec antrainement d’ia ?
Notement la comparaison avec les gammes pro


C’est fait pour ça ;) Mais Pas prévu de faire des benchs spécifiques là dessus pour le moment. Surtout que les cartes “Pro” ça dépend de quoi tu parles. Si c’est les modèles station de travail ça n’a pas de sens parce que c’est la même chose (modulo de la mémoire ECC, c’est surtout fait pour du graphique). Et les modèle prévus pour l’IA genre Axx ont des unités/fonctionnalités spécifiques mais n’ont rien à voir en termes de prix (ce qui importe peu à ceux qui en ont réellement besoin pour autre chose que bidouiller).


A 279€ TTC fdpin :D cette RTX 3050 serait une “assez bonne” CG (pour du 1080p)
A +400 balles ça devient un truc immonde !
Mieux vaut attendre -quelques années- et garder son pognon…


Bonjour David,



Content de voir un nouvel article de toi sur InpactHardware !