Qu'est-ce qu'un SSD Red de WD a de plus qu'un modèle Blue à capacité similaire ? Une question que beaucoup se posent et à laquelle nous avons décidé de répondre à l'occasion du test du Red SN700 de 1 To.
En marge de l'annonce de son SSD Blue SN570, WD a lancé le Red SN700. Un modèle qui, comme sa couleur l'indique se destine au marché des NAS et des clients en recherche de fiabilité. Son argument principal est en effet d'avoir été conçu pour un fonctionnement « 24/7 », mais surtout de proposer une endurance accrue.
Comme nous l'évoquions lors de notre analyse préliminaire, il affiche néanmoins des caractéristiques similaires à un modèle classique en termes de débits et de IOPS. Est-ce réellement le cas, où n'est-ce qu'une impression donnée par le flou de ces indicateurs de performances qui n'ont, comme nous l'avons déjà vu, que peu d'intérêt ?
WD a joué le jeu et accepté de nous prêter un modèle de 1 To. Voici nos résultats.
Un PCB avec de nombreuses puces
La première chose que l'on note, c'est que, malgré des caractéristiques similaires, la composition de ce SSD est très différente du Blue SN570 : il n'est pas « DRAM-less » puisqu'il embarque un cache de 1 Go (Micron MT40A512M16LY-075:E). On y trouve également un large contrôleur (20-82-00705-A2) et deux puces de flash NAND (TLC) de 512 Go. Des détails qui n'apparaissent malheureusement pas dans la fiche technique officielle.
Mais au moins... il en a une. Celle-ci ne donne d'ailleurs que peu de détails intéressants puisque les chiffres sont proches entre les modèles Blue et Red alors que l'on soupçonne des performances très différentes.
Le SSD de 1 To que nous avons reçu est ainsi donné pour 3 430 Mo/s et 515 kIOPS en lecture contre 3 000 Mo/s et 560 kIOPS en écriture. Le SN570 était 100 kIOPS en-dessous environ mais à un niveau de débit similaire. Autre différence, l'endurance : 600 To écrits pour le Blue, 2 000 To écrits pour le Red, soit 1,1 écriture complète par jour.
Il s'agit toujours d'un modèle M.2 2280 PCIe (3.0 x4, NVMe 1.3). Sa consommation en veille est de 3,5 mW (PS4), de 100 mW au repos (PS3). Son temps moyen avant panne (MTTF) est de 1,75 million d'heures, soit 200 ans. Sa garantie de 5 ans. Il n'est pas livré avec une licence Adobe Creative Cloud offerte, mais peut profiter du SSD Dashboard (sa FAQ), un outil maison plutôt complet, ainsi que d'une solution de sauvegarde et de restauration True Image d'Acronis.
Quelles performances ?
Passons aux tests, en commençant cette fois par un outil un peu spécial : celui intégré aux NAS de Synology à travers le gestionnaire de stockage de DSM 7.0.1. En effet, modèle Red oblige, il se destine notamment à des usages professionnels et à une utilisation continue dans un NAS où il pourra faire office de cache :
Dans ce premier essai, le constat est clair : le rapport est de 1 à 3 sur le nombre de IOPS, tant en lecture qu'en écriture. Le Red SN700 s'en tire haut la main, avec en bonus une latence deux fois plus faible que le Blue SN570.
Continuons avec notre duo habituel : CrystalDiskMark 8.0.4 et ATTO 4.01.0f1. Le SSD est testé sur une carte mère MAG B560 Torpedo de MSI avec un Core i7-11700 et 96 Go de DDR4 sous Windows 11 :
Comme prévu, on retrouve bien les niveaux de débit annoncés, en lecture et en écriture. ATTO est toujours légèrement en retrait sur CDM, les chiffres sont dans les deux cas un peu en retrait face au Blue SN570.
Qu'en est-il avec les modes « NVMe SSD » et « Performances réelles » de CDM ?
Ici même constat, avec quelques différences : les performances 4K QD32T16 sont à l'avantage du Red SN700, tout comme en 4K QD1T1 en écriture, mais en lecture c'est l'inverse. Dans tous les cas, aucun grand écart.
Pas de chute des débits
Mais comme nous l'évoquons régulièrement, ces tests qui sont effectués sur une portion limitée de stockage (256 Mo et 1 Go) ne sont qu'un indicateur basique, qui ne doit pas être le seul pris en compte. Pour le prouver, il suffit de faire notre habituel test de copie de 80 Go d'images ISO depuis et vers un ramdisk :
Des performances similaires en lecture comme en écriture, avec quelques variations
En lecture, il faut 59 s pour effectuer une copie (1 383 Mo/s), en écriture il faut 57 secondes (1 432 Mo/s). Dans ce second cas, c'est totalement différent de ce que nous avions avec le Blue SN570 qui s'effondre à 500/600 Mo/s après quelques secondes, les débits en écriture étant alors divisés par deux ou trois.
Grosse capacité oblige, nous avons également copié une archive (.zip) de 744 Go, qui nous permet de presque remplir ce SSD, depuis un SSD PCIe 4.0. Tout au long de la copie, les performances ont été stables (1,55 Go/s en moyenne) :
À mi-chemin, les performances oscillent mais restent bonnes
Cela s'explique principalement par la composition de ce SSD Red, plus robuste. On regrette ainsi que WD n'en fasse pas clairement mention dans ses fiches techniques, l'utilisateur ne devrait pas avoir à se référer à un code couleur sans plus d'indications pour deviner le niveau de performances... Attention néanmoins, sur une copie aussi longue, la température du SSD (relevée via CrystalDiskInfo) a atteint 85°C, pensez donc à l'utiliser avec un dissipateur.
Red > Blue
Ce SN700 est donc bien plus intéressant si vous avez besoin d'écrire à de bons débits, sans pour autant chercher un cheval de course. Ses performances sont parfaites pour du cache sur un périphérique comme un NAS avec une interface réseau à 10 Gb/s, d'autant que son endurance est bonne pour le prix affiché.
Comptez entre 70 euros pour 250 Go à 705 euros pour 4 To, WD les proposant en direct à ce tarif. Le modèle de 1 To que nous avons testé est vendu 192 euros, soit un peu moins de 0,19 euro le Go. Avec celui de 500 Go, il est d'ailleurs le plus intéressant de la gamme du fait de sa bonne endurance et de sa tarification.
Il est certes presque deux fois plus cher que le Blue SN570, mais surtout trois fois plus endurant et bien plus performant en écriture. Si c'est important pour vous, ce modèle est assurément l'un de ceux à prendre en compte.