SSD WD Blue SN570 (M.2, PCIe) : 1 To, 1 puce de flash NAND, quelles performances ?

SSD WD Blue SN570 (M.2, PCIe) : 1 To, 1 puce de flash NAND, quelles performances ?

Derrière le cache, les Mo/s

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David Legrand

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Hardware

13/10/2021 7 minutes
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SSD WD Blue SN570 (M.2, PCIe) : 1 To, 1 puce de flash NAND, quelles performances ?

Western Digital a renouvelé son SSD Blue PCIe 3.0 (NVMe). Annoncé comme plus rapide que son prédécesseur, quelle est sa composition de ce SN570 et comment se comporte-t-il en pratique ? Nous l'avons testé.

La semaine dernière, WD annonçait un nouveau SSD M.2 (PCIe 3.0 x4, NVMe) d'entrée de gamme qu'il présentait comme destiné aux « créateurs » : le Blue SN570. Comme nous l'avions évoqué dans notre analyse, il s'agit en réalité d'une version améliorée de l'actuel Blue SN550 que nous avions testé, avec 1 mois d'Adobe Creative Cloud offert. 

Néanmoins, nous étions curieux de vérifier ses performances, qui sont annoncées comme plus élevées. Depuis, nous avons pu obtenir de nouveaux détails sur sa composition et ses caractéristiques techniques. WD a également accepté de nous envoyer un modèle de 1 To pour qu'il passe sur notre grill. Voici ce que nous pouvons vous en dire.

Série Blue : peu de puces, beaucoup de mystère

On remarque tout d'abord que malgré sa capacité doublée par rapport au précédent modèle, la composition ne change pas : le PCB (M.2 2280) est presque vide, avec le contrôleur et une unique puce de flash NAND. Ils sont de marque SanDisk (qui appartient au même groupe que WD) avec des références qui ne renvoient malheureusement vers aucune fiche technique précise. Un manque de transparence que l'on continue de regretter. 

WD Blue SN570 1 ToWD Blue SN570 1 To

Par rapport au SN550, le contrôleur passe ainsi de la référence 20-82-10023-A1 à 20-82-10048-A1. Celle de la flash NAND est 014130 1T00. Aucune fiche technique publique n'est disponible pour ces composants. Heureusement, WD nous a fourni un document venant détailler quelques points restés mystérieux, mais pas tous.

Il s'agit de la 3e génération de SSD sans cache mémoire (DRAM-less) du constructeur. Comme nous l'avons déjà évoqué il utilise de la flash NAND TLC (64 couches), mais le fait que WD ne le mentionne nulle part nous incite à la méfiance puisque cette caractéristique peut donc évoluer dans le temps. Comme toujours si vous achetez un tel produit : pensez à le tester de manière poussée pour éviter toute mauvaise surprise.

Le modèle de 1 To est donné pour un débit de 3 500 Mo/s et 460 000 IOPS en lecture, 3 000 Mo/s et 450 000 IOPS en écriture. Des résultats issus de CrystalDiskMark, plus élevés que ceux des modèles de 250/500 Go. L'endurance est de 600 To écrits, soit 0,33 écriture complète par jour (DWPD) pendant la durée de sa garantie : 5 ans. 

WD Blue SN570 1 ToWD Blue SN570 1 To

WD ne précise pas la latence attendue pour son produit. Dans les caractéristiques avancées, il est juste indiqué que sa consommation au repos est de 5 mW et le temps moyen avant panne (MTT) de 1,5 million d'heures. En général il est de 2 millions d'heures, mais cela fait tout de même... 171 ans.

Le constructeur évoque également son SSD Dashboard (sa FAQ), un outil permettant de suivre les valeurs SMART du SSD, obtenir de nombreuses informations, tester les performances et de gérer son firmware, plutôt utile et complet. Outre le mois d'Adobe Creative Cloud offert (à vérifier chez le revendeur au moment de l'achat), vous pouvez utiliser la version dédiée à WD de la solution de sauvegarde et de restauration True Image d'Acronis. 

Quelles performances ?

Passons aux performances, en commençant par notre duo habituel : CrystalDiskMark 8.0.4 et ATTO 4.01.0f1. Le SSD est testé sur une carte mère MAG B560 Torpedo de MSI avec un Core i7-11700 et 96 Go de DDR4 sous Windows 11 :

WD Blue SN570 1 To CrystalDiskMarkWD Blue SN570 1 To ATTO

Comme toujours, on retrouve à peu près les chiffres annoncés : plus de 3,5 Go/s en lecture séquentielle, de 3 Go/s en écriture séquentielle, avec ATTO qui affiche des résultats légèrement inférieurs à CDM. ATTO montre que la montée en débit se fait rapidement, 500/600 Mo/s dès que l'on arrive à des blocs de 4 ko. On est à pleine vitesse dès 256 ko environ. Dans tous les cas, ces résultats sont bien supérieurs à ceux du précédent SN550.

Nous avons ensuite effectué un test avec le mode « NVMe SSD » et « Performances réelles » de CDM : 

WD Blue SN570 1 To CrystalDiskMark NVMe SSDWD Blue SN570 1 To CrystalDiskMark NVMe SSD Réel

Le premier test nous permet de voir comment se comporte le SSD avec des blocs de 128 ko en plus de ceux de 1 Mo avec une configuration qui reste « idéale » pour un tel composant (une queue depth de 32). Les scores sont ici inchangés. Pour les accès 4k on passe à 16 threads (1 pour le test précédent) et ça change tout. On passe à près de 1 900 Mo/s, ce qui correspond à peu près au niveau d'IOPS annoncé par WD : plus de 460 000.

Le second test en performances « réelles » se veut plus difficile, avec une configuration assez similaire à la plupart des copies et de nombre d'accès : QD1T1. Ici, on passe à 2,6 Go/s en lecture/écriture et à 18/65 kIOPS. Cela nous permet d'avoir également une idée de la latence des accès 4k, plutôt classique pour un SSD : 55/15 µs.

Hors cache SLC, un peu plus qu'un SSD S-ATA

Comme nous l'évoquons régulièrement, la débauche de Go/s sur des SSD à petit prix comme celui-ci n'existe que grâce à une mécanique connue sous le nom de cache SLC. Le SSD écrit en effet à plein régime dans une certaine limite, puis passe à ce qui sont ses performances réelles. Pour mettre cette valeur en lumière, nous copions 80 Go de fichiers ISO depuis un ramdisk afin d'éviter tout goulot d'étranglement. Voici le résultat obtenu : 

WD Blue SN570 1 To Copie LectureWD Blue SN570 1 To Copie Ecriture
En lecture, on note une variation mais un débit correct (à gauche). En écriture, on tombe vite à 600 Mo/s (à droite)

En lecture, on copie l'ensemble des fichiers en 57 secondes, soit un débit moyen de 1,4 Go/s, à peu près stable. En écriture, il faut 129 secondes pour arriver au bout de la copie, soit 632 Mo/s en moyenne. Comme on le voit assez bien sur la capture ci-dessus), le cache est léger : 15 Go environ. Une fois dépassé, on est à 500/600 Mo/s environ, comme un SSD S-ATA. Là aussi c'est tout de même mieux que le SN550 qui était plutôt dans les 440 Mo/s.

Un SSD pas cher, avec un avant-goût du NVMe

Reste la question du prix. Comme nous l'évoquions dans notre précédente analyse, ce WD Blue SN570 est présenté comme moins cher que son prédécesseur, avec un prix allant de 46 euros pour le modèle de 250 Go et 115 euros pour celui de 1 To. Mais chez LDLC il s'affiche bien plus cher pour le moment, plus que le SN550.

Il faudra donc voir quels seront les tarifs pratiqués au final. À 115 euros pour 1 To, on s'approche des 15 cts le Go, ce qui est plutôt correct pour de la TLC. Certes, on sera loin des performances promises sur de grosses copies et le cache est un peu court, mais cela permettra des pointes de quelques Go, certains n'auront pas besoin de plus. 

Nous aurons d'ailleurs l'occasion de tester prochainement le WD Red SN700 de 1 To, plus performant et plus endurant. Il sera alors intéressant de comparer ses résultats avec celui du modèle ici présenté.

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Série Blue : peu de puces, beaucoup de mystère

Quelles performances ?

Hors cache SLC, un peu plus qu'un SSD S-ATA

Un SSD pas cher, avec un avant-goût du NVMe

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Commentaires (7)


Mieux que le 980 une fois cacheté. C’est pas mieux de caler crystaldisk sur 64go plutôt que faire une copie de fichier ?



(reply:60546:Fab’z)




Le workload IRL c’est toujours mieux que n’importe quel benchmark “automatique”. CDM en 64 Go peut être une solution, mais ça va en partie lisser les résultats, si le cache est gros il ne le verra pas et au moins avec une copie tu as en temps réel ce qui se passe côté débit. Dans tous les cas j’aime bien la complémentarité pour le test de ce genre de produit : CDM pour la comparaison (d’autres tests, d’autres sites) avec une diversité de résultats, et la copie pour voir la gestion des caches.



Le mieux de toutes façons c’est de faire de l’ioping/fio, mais sur ce genre de produit ça na pas vraiment d’intérêt puisque les limites sont assez vites trouvées.


Merci pour le test


Et concernant la chauffe ? pas de “thermal throttling” en vue ?
J’ai un “vieux” SSD m.2 converti en clé USB, et dès qu’il chauffe les débits deviennent catastrophiques.
Ce problème fait peut être partie du passé sur les nouveaux SSD, mais à un moment c’était la préoccupation N°1 si on voulait maintenir les débits annoncés


Non, mais sur ces SSD c’est assez rare (surtout des modèles récents), de toutes façons le throttle vient de la composition avant la chaleur. C’est un sujet sur de gros modèles PCIe 4.0 qui tiennent sur la durée. Quand il y a des points spécifiques à évoquer sur ce sujet, on le précise dans l’article.


J’imagine que c’est une histoire de cout, mais ils auraient pu le faire sur un format 2230 celui-là…



(reply:60708:Fab’z)




C’est surtout que 2280 ça passe partout, ce qui n’est pas le cas du 2230 (même si ce sont juste des trous à prévoir. Notamment dans les NAS où ça se clipse par exemple. Du coup le 2280 est la règle, le 2230 l’exception quand des usages spécifiques sont visés.