Vous pouvez désormais ajouter du stockage à la PlayStation 5 de Sony en y plaçant un simple SSD M.2. Il y a néanmoins quelques critères à respecter dans le choix de ce composant. On vous explique tout.
Depuis son lancement, la PS5 a subi de nombreuses évolutions logicielles et même matérielles, avec une version retravaillée, plus légère du fait d'un système de refroidissement revu à la baisse. Mais ce qui était surtout attendu par la communauté, c'était la possibilité de profiter du connecteur M.2 pour y ajouter du stockage via un SSD.
Car il était au départ inexploitable, Sony ayant prévenu que des critères précis devraient être respectés pour qu'un SSD puisse être reconnu et accepté par sa console. Après une phase de bêta, le nouveau firmware activant cette possibilité a été publié cette semaine. L'occasion de faire le point sur les règles imposées par le japonais.
Qu'est-ce qu'un SSD M.2 ?
Dans une page dédiée, il s'essaie à la vulgarisation en la matière, mais tape parfois à côté. On apprend par exemple que « les périphériques SSD M.2 sont des supports SSD haute vitesse », ce qui est faux. Le M.2 est un format compact de SSD, avec un connecteur spécifique qui peut répondre à différentes configurations.
Ainsi, un tel SSD peut exploiter les protocoles S-ATA/AHCI ou PCIe/NVME. Dans le premier cas, il affichera le même niveau de performances qu'un SSD classique (2,5") aux alentours de 500 Mo/s au maximum. Dans le second il sera potentiellement plus rapide, avec des débits en lecture et écriture séquentielles de plusieurs Go/s.
En écriture, ces chiffres ne sont d'ailleurs valables que dans des conditions particulières. Au-delà des annonces paradisiaques des constructeurs, on constate parfois des chiffres bien plus faibles en pratique une fois que les mécaniques de cache sont épuisées. Et de grandes disparités entre un SSD premier prix et un modèle bien conçu.
Autre précision : parler de « disque SSD » comme le fait parfois Sony n'est pas correct. Un SSD n'est pas un disque.
Quels sont les SSD M.2 compatibles avec la PS5 ?
Le constructeur a logiquement opté pour des SSD M.2 exploitant la norme PCIe 4.0 (NVMe) avec un connecteur Socket 3 (clé M), présent sur tous les modèles PCIe/NVMe. Les SSD M.2 S-ATA ne sont pas gérés.
Ces SSD doivent exploiter 4 lignes PCIe, la valeur standard du marché, soit un débit maximal théorique de 8 Go/s contre 4 Go/s en PCIe 3.0. La raison est simple : le débit minimal exigé par Sony en lecture séquentielle est de 5 500 Mo/s. La capacité peut varier de 250 Go à 4 To, le format de 22 mm x 30 mm (2230) à 22 mm x 110 mm (22110).
Aucun niveau de performance en écriture n'étant exigé, les critères ici imposés sont assez larges et concerneront la plupart des modèles de SSD PCIe 4.0 (NVMe) vendus dans le commerce, même si certains se limitent à 5 000 Mo/s ou moins et sont donc à éviter par sécurité. Ils sont plus chers que les modèles PCIe 3.0 mais restent abordables.
On trouve ainsi un P5 Plus de 500 Go de chez Crucial (6 600 Mo/s en lecture) pour 115 euros. Plusieurs constructeurs ont annoncé des modèles comme certifiés pour la PS5, ce qui peut rassurer certains acheteurs. Si possible privilégiez des SSD avec des puces de flash NAND MLC ou TLC, évitez la QLC (en général moins chère).
Si ce choix n'a pas d'impact sur les performances en lecture, seulement en écriture, il en a sur un autre élément : l'endurance du SSD, très réduite puisque l'on écrit plus de bits par cellule que sur les autres modèles. Cette valeur correspond au nombre de To pouvant être écrits (TBW) avant la fin de la garantie. Ce n'est donc pas à négliger.
Dissipateur : ne visez pas trop gros
Les SSD NVMe rapides, et donc notamment les modèles PCIe 4.0 (NVMe) produisent de la chaleur, beaucoup pour des composants de taille réduite. Il faut donc parfois la dissiper pour éviter la surchauffe. Certains modèles sont même proposés avec un dissipateur maison parfois assez épais.
Le constructeur recommande donc d'en utiliser un, mais prévient : tout ne passera pas. « Pour pouvoir être utilisé avec votre console PS5, un disque SSD M.2 doit être équipé d'un système de dissipation de la chaleur efficace doté d'une structure de refroidissement, comme un dissipateur thermique ou une feuille de transfert thermique ».
Dissipateur et pad thermiques inclus, le SSD ne doit pas dépasser une largeur de 25 mm, une longueur de 110 mm et une épaisseur de 11,25 mm. Cette dernière se décompose en deux valeurs : 2,45 mm de marge sous le PCB du SSD, 8 mm au-dessus. Avec un dissipateur classique, un SSD ne dépasse pas les 10 mm en général.
Mais certains dépassent la limite des 8 mm. Là aussi les constructeurs communiquent parfois sur des modèles compatibles, comme bequiet! et son MC1 proposé dans les 13 euros. Le MC1 Pro n'est pas compatible.
Les procédures mécaniques d'installation et de retrait sont détaillées en bas de cette page.
Deux solutions de dissipation différentes, une même règle : pas plus de 8 mm au-dessus et 11,25 mm au total
À quoi sert le SSD dans la PS5 ?
Dans sa FAQ le constructeur indique qu'une fois installé « un périphérique de stockage SSD M.2 peut être utilisé pour télécharger, copier ou lancer des jeux PS5 et PS4, ainsi que des applications multimédias. Ainsi, vous pouvez augmenter l'espace de stockage dont vous disposez sur votre console PS5. Vous pouvez déplacer des jeux à votre guise entre le stockage de la console PS5, un périphérique de stockage étendu USB raccordé à celle-ci et le stockage sur disque SSD M.2 supplémentaire ».
Il sera entièrement formaté pendant le processus. Pensez donc à sauvegarder les données qu'il contient si nécessaire avant de le placer dans la console. Sony précise que « toutes les données de jeu d'un jeu spécifique doivent être stockées au même endroit », vous ne pourrez donc pas placer le jeu dans le stockage interne et ses données sur le SSD M.2.