Dans le monde des NAS, il y a les grands constructeurs, mais aussi des startups qui tentent de changer la donne en misant sur des plateformes plus ouvertes et du financement participatif. Si le succès peut être au rendez-vous, il est encore difficile de tenir sur la durée, comme le montre l'aventure de Kobol.
En 2017, une petite équipe surprenait tout le monde en annonçant le financement participatif d'un NAS à 4 baies sur base ARM, ouvert mais néanmoins complet : l'Helios4. De nouveaux exemplaires ont régulièrement été mis en vente jusqu'à l'annonce de son successeur l'année dernière, l'Helios64, cette fois avec 5 baies.
Kobol voulait révolutionner le NAS
L'équipe montait en gamme, tant du côté du SoC que de la connectique ou des possibilités offertes. Malgré la crise sanitaire mondiale, la moitié des modèles commandés avait été livrée en septembre dernier, de nouvelles images Armbian (que soutenait Kobol) ont été publiées dans la foulée, puis en octobre pour corriger des soucis de stabilité.
Mais depuis, les mauvaises nouvelles se sont enchaînées. Tout d'abord un bug sur Armbian 20.8.13 causant des crashs du système avec l'Helios64. Ce dernier était également touché par une mauvaise conception touchant l'interface à 2,5 Gb/s lorsqu'elle est connectée à un port 1 Gb/s. Les débits passaient alors en 10/100 Mb/s. Le correctif nécessitait une modification physique. Les clients étaient ainsi invités à pratiquer une soudure sur leur carte mère.
En janvier, on apprenait qu'une quarantaine d'exemplaires étaient mis en vente avec la modification matérielle, un nouveau batch étant en préparation, comme une révision présentée comme importante d'Armbian. En avril, l'équipe évoquait l'utilisation d'une nouvelle révision du SoC, mais aussi sa fatigue et la difficulté de produire ses NAS dans le contexte de hausse des prix et de faible disponibilité des composants. Elle prenait donc une pause de 2 mois.
L'équipe abandonne et passe à autre chose
Mais un peu comme dans une histoire d'amour, cela était en réalité le signe annonciateur d'une rupture. Dans un nouveau billet de blog publié hier, Kobol indique jeter l'éponge. Les 2 mois sont devenus 4 et le manque de visibilité concernant une éventuelle amélioration des capacités de production a eu raison de l'enthousiasme de l'équipe.
Elle évoque également ses erreurs, notamment de rester à trois personnes, là où des embauches auraient été nécessaires pour monter en puissance, mieux gérer les choses et éviter le burn out. « Parfois, il est préférable d'accepter que lorsque la passion et la motivation originelles ne sont plus là, il ne faut pas forcer les choses » conclue-t-elle.
Les membres de Kobol disent vouloir désormais revenir à un rythme de travail plus « normal », ne fermant pas la porte à un retour de ses NAS, un jour. D'ici là, tous les éléments constituant l'Helios64 seront publiés. Le support, lui, ne sera plus assuré que pendant le temps libre de l'équipe, qui s'en « excuse par avance ».
Un rappel que ce genre de projets peut parfois mettre les clients dans des situations difficiles lorsque tout s'arrête. Mais parfois, de telles « morts » ne signifient pas forcément la fin de l'aventure. Nous verrons ce qu'il en est ici.