Edward Snowden : les documents de la NSA emportés sur une clé USB

Une agence sous pression

Les détails concernant l’affaire PRISM n’en finissent plus d’arriver, en particulier sur l’homme qui en a révélé publiquement l’existence, Edward Snowden. On en sait désormais davantage sur la manière dont l’ancien technicien de la CIA s’y est pris : une simple clé USB.

Edward Snowden

Une simple clé USB 

En 2010, l’analyste du renseignement Bradley Manning entre en possession de dizaines de milliers de documents classés top secret. Il les récupère et les stocke sur des clés USB et sur des CD avant de tout envoyer à Wikileaks. Parmi les données, on trouve la fameuse vidéo  « Collateral Murder » qui montre un hélicoptère américain tuant des civils en Iraq, dont deux journalistes de Reuters. En plus de l’énorme scandale déclenché par ces informations, les agences américaines font en sorte de se débarrasser de tous les périphériques externes de stockage.

 

Seulement voilà, Edward Snowden a procédé précisément de la même manière. C’est l’information révélé par le Los Angeles Times, qui cite une source officielle ayant tenu à rester anonyme. Snowden possédait les accès propres à un administrateur réseau, ce qui lui laissait davantage de latitude pour opérer comme bon lui semblait. D’où l’utilisation d’une clé USB qui, en temps normal, est formellement interdite. Une « permission spéciale » confirmée par la source.

Les données volées ont été identifiées, au moins en partie 

L’article du Los Angeles Times donne une autre information importante : les enquêteurs savent précisément ce qui a été pris. Cela inclut le nombre et le nom des fichiers copiés ou encore les serveurs d'origine. Ce qui signifie que les autorités américaines savent désormais au moins en partie quel danger représente Snowden, en plus des informations déjà révélées sur PRISM et sur l’accès aux routeurs chinois.

 

Selon le Washington Post, plusieurs officiels de la NSA et du FBI ont confirmé que des dizaines de documents jugés « sensibles » avaient été volés. Ce qui confirmerait de fait les assertions d’Edward Snowden selon lesquelles il détiendrait les preuves de vastes opérations d’espionnage menées à l’échelle mondiale. La NSA est en conséquence sous le coup d’un grand audit qui doit déterminer comment l’ancien technicien a pu réellement se procurer ces données.

Pression et communication 

Toujours selon le Post, les responsables des agences de renseignement craignent désormais que ces données n’enrayent l’efficacité des programmes de surveillance. En outre, ces mêmes agences subissent désormais des pressions : elles doivent non seulement justifier leur interprétation de la loi, mais également déclassifier des documents top secret pour prouver les propos du directeur de la NSA, Keith B. Alexander. Ce dernier a en effet affirmé que lesdits programmes avaient permis aux États-Unis de faire avorter des dizaines de complots terroristes.

 

Des assertions qui ont été remises en cause par deux sénateurs, Mark Udall (Colorado) et Ron Wyden (Oregon). Selon eux, les données auxquelles ils ont eu accès suggèrent en fait que ces complots existaient bien, mais qu’ils ont été déjoués via d’autres méthodes plus conventionnelles.

 

Mais tandis que les auditions prennent place aux États-Unis pour entendre les responsables de la surveillance, une enquête réalisée par le magazine Time montre que l’opinion américaine est globalement favorable à Edward Snowden. Ainsi, 54 % des personnes interrogées estiment que son acte était « juste », contre 30 % pensant le contraire. Cependant, 53 % trouvent qu’il devrait être jugé pour ce qu’il a fait. Parmi les autres chiffres importants, on notera en particulier que 48 % approuvent l’utilisation actuelle des programmes de surveillance, 60 % pensent que cela ne remettra pas en cause leur existence, mais 76 % sont certains qu’il y aura d’autres fuites. Le président Barack Obama fait également les frais de ces fuites puisque 42 % estiment désormais qu’il ne respecte pas plus la vie privée que Georges W. Bush, dont il critiquait pourtant les méthodes. 28 % pensent même que l’ancien président faisait mieux dans ce domaine.

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