Dans la bataille des CPU pour serveurs, si AMD a largement battu Intel sur le terrain de la densité ces dernières années, la société se fait dépasser par de nouveaux acteurs ayant tout misé sur ARM comme Ampere Computing. Pour leur apporter une réponse, la société travaillerait à un « Super EPYC » 7004.
Nous évoquions récemment la conception de Genoa, nom de code actuellement donné aux prochains processeurs EPYC 7004 se reposant sur l'architecture Zen 4 avec une finesse de gravure en 5 nm. Ils sont attendus pour fin 2022.
Zen 4 une densité en hausse... au sein du packaging
Nous précisions alors que, selon nos informations, AMD les présentait à ses partenaires comme une puce à 96 cœurs (192 threads) et 12 canaux de DDR5. Ce n'est pas tant l'organisation du die (CCD) qui évolue puisqu'il comporte toujours 8 cœurs, mais leur nombre : 12 dies organisés en quatre zones au sein du packaging, autour de l'I/O die. Actuellement, on en trouve un maximum de 2 au sein d'une puce Ryzen, 8 sur un EPYC/Threadripper Pro.
AMD profitera pour cela des nouvelles possibilités offertes par le socket SP5, qui ne se limitera pas à apporter la gestion de la DDR5 ou du PCIe 5.0. Il permettra aussi cette montée en densité bien utile au constructeur. Pas pour se battre face à Intel, Sapphire Rapids étant pour le moment annoncé à 56 cœurs, mais l'écosystème ARM.
Notamment Ampere Computing, dont l'Altra actuel peut grimper déjà à 128 cœurs. Chacun est moins efficace qu'un cœur Zen 3 comme nous l'avons vu lors de nos tests, mais les choses évoluent peu à peu. Et surtout, ils ont un très bon rapport performances/énergie et bénéficient d'avantages précieux pour les fournisseurs de services Cloud (CSP). Ceux-là même qui ont été les premiers à plébisciter les EPYC d'AMD face aux Xeon d'Intel.
AMD ne doit pas se faire « Zenifier » par les solutions ARM
Pour ne pas se laisser distancer, AMD doit réagir et se préparer. Il lui faut surtout éviter de voir de tels concurrents lui reprendre les parts de marché prises à Intel ces dernières années. Et avec les évolutions rapides du secteur ces dernières années, où chacun cherche constamment à proposer une solution différente, innovante, cela peut vite arriver.
On sait qu'AMD travaille depuis longtemps à de nouveaux processeurs ARM, sans que rien ne soit encore défini quant à la stratégie les concernant. Aucun projet ne semble assez avancé à notre connaissance pour une mise sur le marché à court terme. C'est donc Zen 4 qui est mis à contribution.
Bergamo : une possible contre-attaque dès 2023
Depuis quelque temps, on entend ainsi parler d'un modèle à 128 cœurs, sans qu'il ne soit évoqué clairement dans les documentations d'AMD concernant Genoa. Et pour cause, il s'agirait d'un produit lancé à part, un peu à la manière de ce qu'avait fait Intel avec ses Xeon AP à l'époque des Scalable de seconde génération (Cascade Lake).
Selon le très bien informé « Moore's Law Is Dead », cette solution serait nommée Bergamo en interne. Il s'agirait ainsi d'un EPYC 7004 avec le même I/O die, et donc toujours 12 canaux de DDR5, mais 4 CCD supplémentaires au sein du packaging, afin de grimper à 128 cœurs Zen 4 par puce, 256 par machine 2P.
Cette gamme de processeurs pour serveurs serait mise sur le marché dans un second temps, pour parer au besoin d'une montée en densité avant l'arrivée de Turin (Zen 5) à l'horizon 2024/2025. Ils préviennent néanmoins que ces informations viennent d'une source dont ils ne sont pas sûrs à 100 % de la fiabilité. De notre côté, nous n'avons pour le moment eu aucune confirmation de l'arrivée prochaine d'une telle puce ou du nom de code Bergamo.