Si le mini PC PN50 d'ASUS s'est montré intéressant lors de nos premiers tests, qu'en est-il lorsqu'on y intègre un processeur mobile haut de gamme à 8 cœurs ? C'est que ce nous avons cherché à vérifier.
Il y a quelques mois, nous avions eu l'occasion d'analyser le PN50 d'ASUS, un mini PC ultra-compact basé sur un processeur Ryzen Mobile d'AMD, basé sur l'architecture Zen 2, gravé en 7 nm.
Reprenant un format NUC, il s'en distinguait par plusieurs aspects. Tout aussi facile à ouvrir, pouvant intégrer des SSD S-ATA et M.2, ainsi que deux barrettes de DDR4, il est doté d'une connectique plutôt complète, ayant l'avantage d'être personnalisable si vous êtes un client avec un besoin particulier, en gros volumes. On ne trouvait que peu à lui reprocher.
Il s'agissait alors de la déclinaison d'entrée de gamme, à base de Ryzen 3 4300U. Celle servant de base à des intégrateurs comme PCSpecialist. Mais le PN50 propose jusqu'au Ryzen 7 4800U. Nous avons eu l'occasion de tester également cette déclinaison afin de voir si elle était tout aussi convaincante où si elle montrait les limites d'un tel format.
Plus de watts et de cœurs sous le capot
Comme nous l'évoquions dans notre précédent article, d'un CPU à l'autre, le châssis du PN50 n'évolue pas. Il s'agit donc là encore d'une machine de 115 x 115 x 49 mm, avec la même connectique et suite logicielle, testée et préparée pour être utilisée aussi bien dans un environnement grand public que professionnel avec la suite Business Center.
L'intégration d'un Ryzen 7 4800U a par contre un effet direct sur le bloc d'alimentation fourni. Il s'agit cette fois d'un modèle de 90 watts plutôt que 65 watts. Toujours sous 19 V il peut cette fois fournir jusqu'à 4,74 A. Un kit de montage VESA 100 l'accompagne également. Nous l'avons testé avec un SSD NVMe de 250 Go et 2x 4 Go de mémoire.
Le Ryzen 7 4800U est intéressant dans un Mini PC car il s'agit d'une puce avec pas moins de 8 cœurs actifs (16 threads), 4 Mo de cache L2 et 8 Mo de cache L3, une puce graphique Radeon Vega 8 (1,75 GHz), annoncée à une fréquence de base de 1,8 GHz, pouvant atteindre 4,2 GHz. Elle était ici configurée à son TDP maximal, soit 25 watts.
Cela ne laisse qu'un peu plus de 3 watts par cœur, autant dire que la marge est serrée. Ainsi, voir à quel point elle se distingue de puces avec moins de cœurs mais plus de fréquence peut être intéressant. Il faudra ainsi l'opposer aux futurs NUC d'Intel exploitant des processeurs Tiger Lake, lorsqu'ils seront disponibles sur le marché.
D'autant que ce modèle haut de gamme a un coût. Comptez 290 euros de plus chez PCSpecialist par exemple, soit une augmentation du tarif de 63 % par rapport au modèle de base. La machine que nous testons aujourd'hui, avec une configuration similaire, y est proposée à un peu plus de 800 euros.
Le 4800U montre vite ses limites, mais fait le job
Est-ce que ces chiffres se retrouvent dans les performances ? Pour le savoir, nous avons commencé par effectuer notre habituel test sous Blender. La scène bmw27 est calculée en un peu moins de 5 minutes, c'est donc deux fois moins de temps que le Ryzen 3 4300U (4C/4T, de 2,7 à 3,7 GHz) qui nécessitait 11 minutes.
Au repos, la consommation de la machine passe de 7 à 10 watts. En charge, cela dépend puisque l'on retrouve le même phénomène que dans notre précédent test, en plus marqué : le processeur limite rapidement sa fréquence pour rester dans les clous de son TDP et du mécanisme STAPM d'AMD. Ainsi, bien que grimpant jusqu'à 3,6 GHz au début du test (69 watts à la prise) on se stabilise rapidement à 2,8 GHz (46 watts à la prise).

Mais comme la machine va deux fois plus vite, son bilan énergétique est meilleur. On passe ainsi de 4,6 Wh pour un rendu effectué sur CPU avec le 4300U à 3,6 Wh ici. Notez que comme précédemment et comme nous l'avions vu dans un test détaillé, la partie graphique intégrée n'est pas d'une grande aide ici, étant plus lente que le CPU.
Passons à nos tests sous OpenSSL via WSL 2 sous Windows 10 :
OpenSSL - RSA 4096 bits - 1T :
- 297 signatures/s
- 19 370 vérifications/s
OpenSSL - RSA 4096 bits - nT :
- 1 512 signatures/s
- 119 382 vérifications/s
Ce test nous permet de vérifier que l'on dépasse bien les 4 GHz lorsqu'un seul cœur est actif. Cela nous permet d'obtenir des résultats supérieurs au 4300U, mais de peu : 11 à 12 %. Ils sont bien plus marqués lorsque tous les cœurs sont actifs, même si là encore la fréquence baisse progressivement au fil du test. Au final, on obtient tout de même un résultat à +45 % sur les signatures et à +75 % sur les vérifications, ce n'est pas rien.
Cela se fait au prix d'une nuisance sonore plus marquée de cette machine, là où celle à base de 4300U savait rester le plus souvent silencieuse. Ici, ce n'est pas le cas, le ventilateur se faisant entendre dès que le CPU/GPU est trop sollicité. Le BIOS permet d'agir sur son comportement (silencieux, normal, performant), mais cela ne changera que peu de choses, surtout sur les temps de déclenchements. Pas sur les performances ou l'expérience globale.
Plus véloce, la partie graphique ne fait pas de miracle. Les performances de la Radeon Vega 8 de Zen 2 sont connues, permettant de jouer en 1080p à des jeux qui ne sont pas trop gourmands, mais sans excès.

Un Mini PC, plusieurs possibilités et un CPU à adapter
Bien entendu, la machine fonctionne aussi bien sous Linux que le PN50 que nous avions précédemment testé, tous ses composants étant reconnus par les distributions modernes. Le choix de la déclinaison du CPU dépendra donc de votre besoin, que ce soit au niveau tarifaire, des performances ou du silence que vous espérez.
Ce 4800U montre tout l'intérêt d'avoir 8 cœurs à disposition, même dans un format si compact. Si vous avez besoin d'effectuer des calculs rapidement dans un format réduit, il pourra vous y aider. Attention tout de même pour le rendu 3D, on voit bien ici qu'un GPU dédié peut avoir tout son intérêt, ce ne sera pas possible ici.
Il faudra par contre sacrifier un peu vos oreilles. Si la machine n'est pas excessivement bruyante, elle se fera entendre si elle est constamment sollicitée, ce qui peut devenir gênant à la longue. Si vous l'utilisez comme simple serveur utilisé à distance depuis le fond d'une pièce où vous n'êtes pas, ce sera une autre histoire.
Reste la question du coût, bien plus important. Vous aurez peut être ainsi intérêt à opter pour un processeur intermédiaire. Le PN50 existe par exemple avec le 4500U (6C/6T, de 2,3 à 4 GHz), ou le 4700U (8C/8T, de 2 à 4,1 GHz), au rapport performances/prix sans doute un peu plus intéressant.