Freebox Pop et répéteur Wi-Fi : des performances suffisantes pour couvrir une maison ?

Et à quel débit ?
Freebox Pop et répéteur Wi-Fi : des performances suffisantes pour couvrir une maison ?

Le 7 juillet 2020, Free dévoilait sa Freebox Pop (v8) accompagnée d'une nouvelle stratégie pour le Wi-Fi. L'application Freebox Connect était ainsi lancée pour gérer tant les différents appareils que les répéteurs devant permettre de couvrir de grandes surfaces. Un an plus tard, où en est-on ?

Alors que plusieurs FAI ont fait le choix du Wi-Fi 6 pour leurs dernières box, Free a préféré rester sur sa très bonne génération Wi-Fi 5, que son équipe maitrise, et en améliorer tant les capacités que la gestion. L'objectif est ainsi de préparer le terrain pour le passage au Wi-Fi 6E qui apportera l'accès à la bande des 6 GHz, sous peu en France.

Une guerre du Wi-Fi, pour la gestion du réseau local

Comme nous l'avions vu dans de précédents essais, l'entreprise disposait déjà d'une solution Wi-Fi 5 assez avancée, profitant de nombre des avantages de la « Wave 2 » de la norme reprise dans le Wi-Fi 6. Notamment le passage à des blocs de 160 MHz lorsque cela est possible. La dernière évolution de la norme sans-fil reste néanmoins la plus avantageuse lorsqu'il s'agit de gérer les congestions en environnement encombré.

Avec cette stratégie, le fournisseur d'accès voulait miser sur un autre atout : des répéteurs conçus en interne, gérés par une nouvelle application mobile Freebox Connect. Ainsi, tout est fait par ses équipes, adapté à ses besoins, le coût des équipements est intégré à l'abonnement du client. De quoi lutter contre ses nouveaux concurrents.

Car ici, l'ennemi n'est pas Bouygues Télécom, Orange ou SFR. Il faut avant tout répondre aux géants du réseau (Linksys Velop, Netgear Orbi ou TP-Link Deco) et aux plateformes (Eero pur Amazon, Nest Wifi pour Google) qui proposent des solutions clé en main, complètes et simples à l'usage qui se gèrent depuis un smartphone. 

Le risque pour les FAI, s'ils ne proposent pas d'alternative convaincante, est de voir ces acteurs les remplacer petit à petit dans la gestion de notre réseau local. Et donc de voir leur box perdre de l'intérêt, alors que leurs boîtiers multimédia sont déjà concurrencés de manière croissante par Android TV, tvOS et autres téléviseurs connectés.

Depuis un an, nous avons donc suivi l'évolution de Freebox Connect, de Freebox OS et des répéteurs de Free. Désormais, il est temps de faire le point sur cette stratégie pour voir si elle s'est avérée payante pour l'utilisateur. Et si une Freebox Pop avec un répéteur suffisent pour une maison avec une large surface à couvrir.

Freebox Connect, répéteur et gestion simplifiée

Pour sa nouvelle stratégie, Iliad a racheté une société spécialisée pour la faire travailler sur la refonte de la gestion de ses puces Wi-Fi, leur passage au WPA3 pour renforcer la sécurité de l'ensemble des clients, l'intégration des répéteurs maison, le tout devant être géré par Freebox Connect. Les débuts ont été un peu difficiles.

Les premières semaines, les bugs se sont multipliés mais ils ont peu à peu été corrigés. Il a ensuite fallu compléter les fonctionnalités de l'application en fonction des retours des utilisateurs. Mais pour l'essentiel, elle fonctionne bien. Surtout, elle réussit dans la promesse de base : le fonctionnement est simple. 

Lorsqu'il reçoit sa Freebox Pop avec un répéteur, le client n'a presque rien à faire, tout est déjà préconfiguré. Et même lorsque ce n'est pas le cas, le scan d'un QR Code suffit à l'ajout d'un répéteur au sein du réseau. Le tout fonctionne un peu à la manière d'un réseau SDN, sans pour autant en offrir la liberté : lorsqu'il est scanné, un répéteur est identifié, « adopté » puis « provisionné » avec les paramètres du réseau Wi-Fi. 

Installation Répéteur Freebox PopInstallation Répéteur Freebox PopInstallation Répéteur Freebox PopInstallation Répéteur Freebox PopInstallation Répéteur Freebox Pop

Un manque d'unité dans l'approche

La prise en main de l'application est aisée, elle répond aux besoins de base... mais montre rapidement ses limites. On peut y voir le statut de la Freebox, des répéteurs et téléphones, la clé Wi-Fi, le débit de la ligne, le nombre d'appareils connectés, redémarrer la Freebox ou un répéteur, lancer un diagnostic, mais les possibilités sont limitées.

Si vous cherchez à obtenir le graphique des débits disponible dans Freebox OS, la température des composants de la box, la vitesse des ventilateurs, le débit global en temps réel, rien n'est proposé. Il faut pour cela se rendre dans une autre application, celle de la gestion de la Freebox, qui détaille la plupart de de ces éléments.

Même chose pour la gestion du Wi-Fi, qui se limite à quelques paramètres là où Freebox OS est bien plus complet. On peut ainsi seulement modifier la clé, le type de protection et la différenciation 2,4/5 GHz, gérer le planning d'activation selon les jours/heures. Avec en plus quelques incohérences.

Ainsi, l'activation du Wi-Fi invité ne se trouve pas dans la section Réseau avec l'activation du Wi-Fi, ses restrictions, paramètres ou la demande de diagnostic. Il faut passer par « Partager mes accès WiFi » sur la page principale qui permet un envoi des paramètres de connexion par message ou un code QR... mais aussi d'accéder aux options du Wi-Fi invité. Si l'on comprend la logique qui peut mener à ce choix, il échappera sans doute à nombre d'utilisateurs.

Même choses pour les paramètres de canaux Wi-Fi qui sont dans les paramètres avancés de la section... diagnostic.

Freebox ConnectFreebox ConnectFreebox ConnectFreebox Connect Planification Wi-FiFreebox Connect Wi-Fi Invité

On se retrouve ainsi dans une situation similaire à celle rencontrée par certains constructeurs historiques du monde du réseau qui sont à la peine lorsqu'il s'agit de faire coexister leur interface de gestion web éprouvée, complète, et les applications mobiles qui accompagnent des produits plus « modernes ».

Free semble surtout ici payer la segmentation de ses équipes, avec d'un côté celle en charge des Freebox et de l'autre celle qui touche à tout ce qui touche au Wi-Fi doit faire avec l'existant mais dont l'approche est différente. Le problème de Freebox Connect se ressent d'ailleurs dans l'autre sens : Freebox OS ne permet pas de gérer les répéteurs Wi-Fi, les voit comme un équipement réseau comme un autre, ne proposant rien de spécifique.

Ils ont certes un logo spécifique dans la liste des périphériques détectés, mais c'est tout, on ne peut même pas les redémarrer via cette interface. Une situation qui, si elle était acceptable au lancement, ne l'est plus aujourd'hui.

Freebox OS 4.4 Wi-FiFreebox OS 4.4 Répéteur
Freebox OS est plus complet que Freebox Connect... mais pas concernant les répéteurs

Une gestion Wi-Fi intéressante mais incomplète

Cela est d'autant moins pardonnable, que près d'un an après sa mise en ligne, Freebox Connect affiche toujours de nombreux manques. Certes, l'application est plutôt réussie dans son approche générale et son design. Mais dès que l'on regarde de plus près, dans les détails, on ne peut que remarquer ce qui lui fait encore défaut.

L'un des exemples les plus flagrants se trouve dans la gestion des appareils. On peut en effet avoir la liste de ceux connectés au réseau, comprenant leur nom, fabricant et une icône représentative du type détecté : appareil mobile, ordinateur, imprimante, boîtier TV, etc. Un fonctionnement assez classique. On sait aussi s'ils sont connectés de manière filaire (Ethernet) ou non. Dans ce dernier cas, une indication de couleur indique la qualité de la connexion.

Mais en plus de cette couleur verte, jaune ou rouge, on aurait aimé avoir la bande de fréquence utilisée : 2,4 GHz ou 5 GHz. Pour cela, il faut aller dans la fiche correspondant à chaque appareil qui permet d'afficher le profil associé ou ses « autres informations » : adresse MAC, IPv4 et IPv6. Mais pas le niveau du signal avec précision par exemple.

Freebox Connect AppareilsFreebox Connect AppareilsFreebox Connect AppareilsFreebox Connect WPS

On aurait aussi apprécié qu'en plus des débits en (presque) temps réel, on puisse changer l'ordre d'affichage. Car le tri se fait forcément par ordre alphabétique, on ne peut pas demander à voir quels sont les appareils qui consomment le plus en téléchargement ou en upload par exemple. Dommage. 

Comme il est impossible de limiter le débit par appareil ou par profil. Vous voulez éviter que les mises à jour Windows et autres téléchargements Steam d'un PC ne monopolisent votre connexion ? C'est impossible. Vous devez vous reposer sur les fonctionnalités de QoS de la box sur lesquels vous n'avez toujours aucune prise. Dommage.

Seule possibilité offerte, plutôt binaire : couper ou non l'accès à tel ou tel périphérique. Pour cela, vous pouvez passer par les Restrictions Wi-Fi du panneau Réseau qui permet d'autoriser ou non l'accès par nom ou adresse MAC. Vous pouvez également opter pour une stratégie moins générale, passant par les profils.

Ils permettent en effet une « mise en pause » manuelle ou planifiée. Avec un petit détail appréciable cette fois : il est possible de différencier le planning selon le fait que l'on soit en période de vacances scolaires ou non. Mais là aussi c'est assez rigide : vous avez le choix des périodes officielles déterminées par l'éducation nationale (selon les zones académiques) et rien d'autre. Il n'est pas possible d'attribuer le planning secondaire à d'autres dates. 

Freebox Connect Restrictions Wi-FiFreebox Connect Restrictions Wi-FiFreebox Connect ProfilsFreebox Connect ProfilsFreebox Connect Profils

Freebox Pop : quelle couverture sans répéteur ?

Passons maintenant aux performances et au niveau de couverture offerte par la Freebox Pop. On savait la Delta plutôt bonne en la matière, mais qu'en est-il de sa petite sœur qui reprend sa composition pour le Wi-Fi ? 

Pour le savoir, nous l'avons placée dans une maison d'une surface d'un peu moins de 200 mètres carrés. La Freebox est placée à une extrémité, au premier étage, là où arrive la ligne téléphonique. Notez qu'il s'agit d'une vieille maison, composée pour une bonne part de murs en pierres assez épais, qui ne sont pas très favorables au Wi-Fi.

Elle se compose de la manière suivante (le plan n'est pas exactement à l'échelle) :

Plan Tests Wi-Fi 2021

La Freebox était configurée avec son Wi-Fi 5 actif sur des blocs de 160 MHz. Nous effectuons des relevés via un PC portable équipé d'une puce Wi-Fi 6 AX200 d'Intel avec notre commande habituelle :

curl -L http://mafreebox.freebox.fr/gen/1G -o file

Cela revient à télécharger un fichier d'1 Go depuis la Freebox. Nous relevons le débit observé en moyenne lors de plusieurs essais, en mettant de côté les variations extrêmes qui peuvent parfois survenir. 

Voici les résultats obtenus avec la Freebox Pop seule :

  • Sous la box : 12s, soit 85,33 Mo/s
  • Point de relevé 1 : 52s, soit 19,69 Mo/s
  • Point de relevé 2 : 111s, soit 9,23 Mo/s
  • Point de relevé 3 : 247s, soit 4,15 Mo/s

Les points de relevé n'ont pas été sélectionnés au hasard, ils le sont à des endroits où une connexion internet est nécessaire, que ce soit pour PC, des appareils multimédia ou réseau. C'est d'ailleurs la première chose à comprendre lorsque l'on parle d'installation Wi-Fi et de débits : on subit certaines contraintes qui guident nos choix.

Les performances relevées lorsque l'on se positionne sous la box au rez-de-chaussée sont plutôt bonnes : près de 700 Mb/s. Mais elles réduisent assez rapidement. Même au premier point de relevé ils sont divisés par quatre malgré la faible distance (quelques mètres à peine, murs épais obligent). Au point de relevé 3 on tombe à 33 Mb/s.

Autant dire qu'un client FTTH/VDSL ou qui a besoin d'effectuer régulièrement des transferts entre ses machines cherchera rapidement une solution. Dans le cas d'une ligne ADSL, l'abonné pourra y trouver son compte s'il ne cherche pas à aller au-delà des débits de sa connexion Internet. Ce qui est souvent le cas.

On apprécie néanmoins que la couverture soit assez bonne, puisque même à l'extérieur, on arrive à obtenir jusqu'à 2 ou 3 Mo/s, ce qui peut être suffisant pour regarder des vidéos en streaming dans de bonnes conditions. Néanmoins certains smartphones ne parvenaient plus à capter le signal Wi-Fi à l'intérieur de la maison, au point de relevé 3, ce qui peut être un problème dans certains cas.  Il faudra alors utiliser un répéteur.

Répéteur Wi-Fi Free : un modèle minimal

Est-ce que celui fourni par Free est une solution intéressante dans un tel cas ? Pour le savoir nous l'avons positionné dans les trois pièces nous servant à effectuer des relevés. Pour qu'il fonctionne, il nous a fallu faire un premier sacrifice : désactiver le support des blocs de 160 MHz (et redémarrer la box), puisqu'il ne va pas au-delà de 80 MHz.

Notons deux regrets principaux sur la conception de ce produit hors de ses capacités sans-fil. Le premier est qu'il ne dispose que d'un port réseau. Dans certains cas, il faudra donc l'accompagner d'un switch. Le second est qu'il est impossible de l'utiliser en mode bridge, qui consiste à récupérer le signal Wi-Fi sans le répéter. Cela permet d'assurer une liaison entre deux points puis à transmettre les données uniquement via le port RJ45 du répéteur. 

Cela peut être utile si l'on veut uniquement se reposer sur une solution filaire là où le signal arrive, ou même si l'on veut utiliser un point d'accès tiers dans cette pièce, et donc ne pas encombrer les canaux inutilement. Ici, rien ne permet de bloquer l'émission du répéteur et de lui imposer de se consacrer uniquement à la réception du signal.

Car ce répéteur est bi-bande : il exploite un flux dans la bande des 2,4 GHz et un autre dans celle des 5 GHz. Elles sont utilisées à la fois pour communiquer avec la Freebox, d'autres répéteurs et les appareils qui se partagent une même bande passante. Une solution peu efficace pour obtenir de gros débits comme nous l'avons vu par le passé. Cela peut néanmoins être une solution pour étendre la couverture.

Trop de contraintes = peu de débit

Le résultat est d'ailleurs sans appel : ce répéteur a eu pour principale incidence de réduire les débits relevés. C'est lorsqu'il était positionné dans la pièce du point de relevé 1, qu'il affichait les meilleurs résultats : entre 3 et 7 Mo/s aux points 1 et 2. Au point 3, le signal était trop instable et coupait régulièrement (de 1 à 2 Mo/s sinon).

Placé dans la pièce correspondant au point de relevé 2, on obtenait des débits tout aussi faibles, mais une couverture un peu plus large à l'extérieur. Dans la pièce correspondant au point de relevé 3, il n'arrivait tout simplement pas à capter le signal (alors que d'autres répéteurs y parviennent).

On aurait ici apprécié que Free propose une alternative plus pêchue pour répondre à ce genre de situation, car en l'état, un tel répéteur n'a pas d'intérêt pour une telle habitation. S'il peut être suffisant pour un appartement un peu alambiqué, dans une maison de plain-pied ou dans des situations où les murs posent moins de problème il ne faut pas trop lui en demander. Et c'est bien dommage. Ici, il est préférable de s'en passer, la Freebox suffisant à « faire le job ».

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