Les SSD continuent d'exploser les débits, le U.2 toujours plus présent... et la transparence ?

Les SSD continuent d’exploser les débits, le U.2 toujours plus présent… et la transparence ?

Fiche technique, cékoiça ?

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Sébastien Gavois

Publié dans

Hardware

13/01/2021 6 minutes
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Les SSD continuent d'exploser les débits, le U.2 toujours plus présent... et la transparence ?

À l'occasion du CES 2021, de nombreux constructeurs de solutions de stockage annoncent leurs nouveautés. Pour certains il s'agit de solutions PCIe 4.0, USB 3.2 à 20 Gb/s (Gen 2x2), U.2, Thunderbolt ou avec multi-namespaces. Les formats et les connectiques diffèrent. Il y en a pour tous les goûts.

Depuis plusieurs mois maintenant, les SSD M.2 avec une interface en PCIe 4.0 x4 – soit un débit maximum théorique de 8 Go/s – se généralisent. Ce mouvement s’amplifie en ce début d’année. PNY vient par exemple d'annoncer son XLR8 CS3140, successeur des CS3030 (PCIe 3.0 x4) et CS3040 (PCIe 4.0 x4).

CS3140 de PNY : jusqu'à 7,5 Go/s avec un dissipateur (en option)

Quelle différence avec ce dernier ? Tout simplement le débit maximal annoncé qui passe de 5,6 Go/s en lecture à 7,5 Go/s. En écriture, il est question de 6,85 Go/s contre 4,3 Go/s précédemment. Et dans la pratique ? Nous verrons.

Pour atteindre ces résultats, la société dit utiliser des puces de Flash NAND gravées en 12 nm, sans plus de précision sur leur type (MLC, TLC, QLC, etc.). Deux versions seront mises sur le marché d'ici la fin du mois : avec ou sans dissipateur thermique, afin de limiter l'échauffement qui peut parfois poser problème à très haut débit. 

Seuls des modèles de 1 To et 2 To seront proposés, avec une garantie de 5 ans, sans précision sur l'endurance. Le tarif n'a pas non plus été indiqué par le constructeur. Il faudra donc attendre pour en savoir plus.

PNY CS3140PNY CS3140
Avec ou sans gros dissipateur ? Cela dépendra si vous êtes déjà équipés ou non

SSD Kingston M.2 : PCIe 4.0 ou 3.0, au choix

Kingston profitait également du salon mondial pour dévoiler une nouvelle gamme de produits, la série Ghost Tree. Là aussi il est question de débits jusqu’à 7 Go/s en lecture (et en écriture) avec des capacités de 1 à 4 To.

Les SSD étant un marché où la transparence n'est pas vraiment une valeur cardinale, le fabricant ne donne lui non plus aucune précision sur le type de puces utilisées, l’endurance et les performances en dehors d’un éventuel cache SLC. Comme PNY, il ne précise pas le contrôleur utilisé, dont nous savons uniquement qu’il exploite huit canaux.

Dans l'entrée de gamme, les NV Series sont eux aussi des SSD au format M.2, mais avec une interface PCIe 3.0 x4 (jusqu’à 4 Go/s). Ils seront disponibles avec des capacités de 2 To maximum, sans indication sur les débits. Dans les deux cas, Kingston ne précise pas les tarifs. Nous verrons lorsqu'ils seront disponibles.

USB à 20 Gb/s pour les baroudeurs, multi-namespaces pour les pros

L’USB 3.2 à 20 Gb/s (Gen 2x2) est également à l'honneur avec les XS2000. Ces modèles externes pourront atteindre un débit de 2 Go/s « seulement » lorsque la connectique sera exploitée à plein régime. Des performances en ligne avec celles de la concurrence qui propose de tels produits depuis des mois. Des modèles de 500 Go à 2 To sont attendus.

Enfin, les SSD DC1500M viseront les professionnels. Il s’agit d’une mise à jour des DC1000M  qui exploitent toujours une connectique U.2, avec l’ajout d’une fonctionnalité : le multi-namespaces. Pour simplifier, cela permet de découper le SSD en plusieurs parties logiques, isolées les unes des autres, auxquelles peuvent accéder différentes machines.

Comme pour les Ghost Tree et NV Series, aucun détail n'est donné concernant les prix, la disponibilité, etc. 

Deux contrôleurs pour clés USB 3.2 chez Phison…

Phison répond aussi présent, avec de nouveaux contrôleurs. Il est tout d’abord question du « premier et du plus rapide contrôleur UFD [USB Flash Disk ou clé USB , ndlr] au monde en USB 3.2 Gen 2x2 natif, pour les applications professionnelles » : le PS2251-18 (U18). Il prend en charge les puces TLC et QLC.

Le fabricant annonce des débits jusqu’à 1,9 et 1,7 Go/s en lecture et écriture séquentielle, contre 260 et 330 Mo/s en aléatoire. Pour rappel, la bande passante maximale théorique de l’USB 3.2 Gen2x2 est de 20 Gb/s soit 2,5 Go/s. Un modèle à 10 Gb/s est aussi dévoilé : le PS2251-17 (U17). Les débits maximums sont cette fois de 1 000 et 800 Mo/s en lecture et écriture séquentielle, contre 185 et 265 Mo/s en aléatoire.

Phison CES 2021

… et pour les SSD comme s’il en pleuvait

Phison dévoile également de nouveaux contrôleurs pour SSD et revient une nouvelle fois sur son PS5018-E18 (E18). Il avait été présenté l’été dernier et pointait le bout de son nez dans de premiers produits fin 2020. Il s’agit pour rappel du successeur de l'E16 que l’on retrouve par exemple dans le Aorus de Gigabyte en PCIe 4.0 (lire notre test).

La suite se prépare avec le PS5021-E21T (E21T), la prochaine génération de contrôleur en PCIe 4.0 de milieu de gamme qui viendra remplacer le E19T. Il sera gravé en 12 nm, contre 28 nm pour son prédécesseur. Le fabricant annonce des gains de 25 % en performances et en efficacité énergétique. Avec 5 Go/s en lecture et 4,5 Go/s en écriture, il se rapprochera beaucoup du contrôleur E16.

Enfin, le BGA SSD-E13T (E13T) en PCIe 3.0 x2, visera principalement pour les besoins en mobilité. Il mesure 11,5 x 13 x 1,2 mm et les débits peuvent atteindre 1,730 et 1,18 Go/s en lecture et écriture. 

OWC : Thunderbolt à tous les étages et un boitier 4x M.2 vers U.2

OWC présente aussi plusieurs nouveautés. Nous avons tout d’abord le SSD externe Envoy Pro FX Thunderbolt. La version n'est pas précisée mais il s'agit certainement d'un modèle TB 3/4 puisqu'il peut atteindre 2,711 Go/s. Il est étanche (certifié IP67), annoncé entre 169 dollars pour 240 Go et 479 dollars pour 4 To.

Le constructeur dévoile ensuite son U2 Shuttle, le « premier support au monde » permettant d’installer quatre SSD M.2 (NVMe, 2280) dans un boitier de 3,5" avec une connexion U.2. Du RAID 0, 1, 4, 5 ou 10 est exploitable. Le boitier est vendu nu pour 149,99 dollars, ou bien avec 1 à 16 To de stockage. 

OWC U.2 Shuttle

Pour les voyageurs, OWC annonce son Travel Dock E, un modèle USB Type-C capable de fournir jusqu’à 100 watts pour recharger son portable. On retrouve du HDMI, un port réseau Gigabit, deux USB 3.2 à 5 Gb/s et un lecteur de cartes SD (jusqu’à 312 Mo/s). Il est en précommande à 65 dollars.

Si vous avez besoin de plus de connectique, le Thunderbolt Dock dispose de pas moins de quatre ports Thunderbolt 4, trois USB 3.2 à 10 Gb/s, un USB 2.0, une prise jack de 3,5 m, un lecteur de cartes SD et un port réseau Gigabit ; le tout pour 249 dollars. 

WD généralise le 4 To externe

Terminons avec Western Digital qui se contente pour le moment du minimum syndical. Le fabricant n'annonce en effet que des versions avec 4 To de stockage pour une partie de sa gamme existante : les SanDisk Extreme (828 euros), Extreme Pro (951 euros), le WD_Black P50 (815 euros) et le My Passport (828 euros).

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

CS3140 de PNY : jusqu'à 7,5 Go/s avec un dissipateur (en option)

SSD Kingston M.2 : PCIe 4.0 ou 3.0, au choix

USB à 20 Gb/s pour les baroudeurs, multi-namespaces pour les pros

Deux contrôleurs pour clés USB 3.2 chez Phison…

… et pour les SSD comme s’il en pleuvait

OWC : Thunderbolt à tous les étages et un boitier 4x M.2 vers U.2

WD généralise le 4 To externe

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Commentaires (12)



Enfin, les SSD DC1500M viseront les professionnels. Il s’agit d’une mise à jour des DC1000M qui exploitent toujours une connectique U.2, avec l’ajout d’une fonctionnalité : le multi-namespaces. Pour simplifier, cela permet de découper le SSD en plusieurs parties logiques, isolées les unes des autres, auxquelles peuvent accéder différentes machines.




Pour le coup, je suis curieux de savoir comment une machine peut utiliser physiquement un SSD alors qu’il est installé dans un autre …


Voir ici mais les solutions d’accès depuis différentes machines à un même stockage NVMe sont multiples.



Arcy a dit:


Pour le coup, je suis curieux de savoir comment une machine peut utiliser physiquement un SSD alors qu’il est installé dans un autre …




C’est fait pour les machines virtuelles essentiellement, mais ça peut aussi être utilisé avec des technos comme Storage spaces direct, où à travers une carte réseau RDMA, un autre hôte du cluster peut accéder à une portion spécifique du SSD, alors qu’une autre portion pourrait servir pour un besoin local.



Arcy a dit:


Pour le coup, je suis curieux de savoir comment une machine peut utiliser physiquement un SSD alors qu’il est installé dans un autre …




Ça peut aussi être utile pour des VM je pense :-)



Je précise et complète le sujet : les besoins en IO importants sont quasiment les dernières seules raisons qui font qu’on a au boulot des serveurs physiques dédiés. Les san high perf SSD n’arrivent pas à tenir les débits attendus. Même avec du 16gb en FC. Donc on revient sur du physique avec SSD internes. C’est un peu absurde mais logique.



Dans le cas de ces splits de SSD ça pourrait permettre de faire du virtuel mais avec un ssd local.


OK, c’est une sorte de partage matériel au final, un peu comme un disque réseau, on centralise le stockage sur une seule machine.



Même si j’ai un peu de mal avec les intérêts que vous cités, je vois bien ça pour de la protection (vol, incendie, …).
Du coup, si un SSD crame dans un serveur, on a juste à le remplacer + restaurer (par un compatible, bien sûr) et les machines qui démarraient dessus peuvent refonctionner sans qu’on les aient ouvertes.



Arcy a dit:


OK, c’est une sorte de partage matériel au final, un peu comme un disque réseau, on centralise le stockage sur une seule machine.



Même si j’ai un peu de mal avec les intérêts que vous cités, je vois bien ça pour de la protection (vol, incendie, …). Du coup, si un SSD crame dans un serveur, on a juste à le remplacer + restaurer (par un compatible, bien sûr) et les machines qui démarraient dessus peuvent refonctionner sans qu’on les aient ouvertes.




Imagine, quand tu fais de la virtualisation, il te faut badger 5 portes pour avoir le droit de lire/écrire une données. Ca prends du temps. Avec un SSD NVMe et cette fonction, tu n’as qu’une fois à badger.



C’est extrèment utile dans les caches en lecture distribués, qui sont reconstruits quand le serveur démarre, ou pour les journaux mis en miroir par le réseau. Parce que mine de rien, il faut qu’il y ait des données utiles dessus, et leur venue n’est pas magique…



patos a dit:


Imagine, quand tu fais de la virtualisation, il te faut badger 5 portes pour avoir le droit de lire/écrire une données. Ca prends du temps. Avec un SSD NVMe et cette fonction, tu n’as qu’une fois à badger.



C’est extrèment utile dans les caches en lecture distribués, qui sont reconstruits quand le serveur démarre, ou pour les journaux mis en miroir par le réseau. Parce que mine de rien, il faut qu’il y ait des données utiles dessus, et leur venue n’est pas magique…




Salut, au niveau gestion, ça s’intègre comment ? les hyperviseurs savent utiliser la fonctionnalité en direct? Quid du resize/expand et des queues?


J’avoue que ça m’a bien fait rire x)



ragoutoutou a dit:


Salut, au niveau gestion, ça s’intègre comment ? les hyperviseurs savent utiliser la fonctionnalité en direct? Quid du resize/expand et des queues?




C’est du SRV-IO au niveau des hyperviseurs, et ça a toutes les spécificités du NVMe.
Par contre, pour le redimensionnement/l’expansion, c’est le SSD qui gère tout. Tu ne peux faire que ce que le SSD PCIe te laisse faire.



patos a dit:


C’est du SRV-IO au niveau des hyperviseurs, et ça a toutes les spécificités du NVMe. Par contre, pour le redimensionnement/l’expansion, c’est le SSD qui gère tout. Tu ne peux faire que ce que le SSD PCIe te laisse faire.




Ben oui, ma question portait justement sur le point création/redimentionnement/expansion… pour savoir si c’était déjà automatisé et supporté où s’il fallait faire un nvme create-ns à la main ou via un outil comme ansible…



ragoutoutou a dit:


Ben oui, ma question portait justement sur le point création/redimentionnement/expansion… pour savoir si c’était déjà automatisé et supporté où s’il fallait faire un nvme create-ns à la main ou via un outil comme ansible…




Ca dépend complètement des cartes et du bon vouloir des fabricants. Certaines ont un bios, d’autres un outil déployable sur l’hôte, d’autres les 2.
Ca se voit très bien dans le monde des cartes réseaux et des cartes SAS: deux cartes identiques avec deux bios de vendeurs différents n’ont pas les même fonctions et les même outils.