Dans le domaine des supercalculateurs, le Fugaku de Fujitsu se rapproche des 500 PFLOPS de puissance de calcul et domine. L’Allemagne se place huitième avec JUWELS Booster Module. AMD continue de progresser et 21 machines exploitent ses processeurs dans le dernier classement.
Deux fois par an – en juin et en novembre –, le classement du Top500 des supercalculateurs est mis à jour. La puissance totale continue de grimper : 2,43 EFLOPS, contre 2,22 EFLOPS il y a six mois. Juste avant l’été, Fugaku prenait la tête avec 415,5 PFLOPS, devançant ainsi largement le second au classement général, Summit.
Pas de changement sur le trio de tête, Fugaku creuse l’écart
Le 56e classement vient d’être mis en ligne et ne change rien au niveau du quatuor de tête… si ce n’est que le supercalculateur japonais Fugaku prend un peu plus d’avance, passant de 7 299 072 à 7 630 848 cœurs (A64FX). Sa puissance de calcul augmente de près de 26,5 PFLOPS pour arriver à 442 PFLOPS. Ce n'est pas rien : 26,5 PFLOPS permettraient à un supercalculateur de se placer en neuvième position de ce Top500.
Les supercalculateurs Summit et Sierra sont toujours deuxième et troisième avec 148,6 et 94,6 PFLOPS respectivement, loin donc de Fugaku. La Chine reste en quatrième position avec Sunway TaihuLight (93 PFLOPS). Les premiers changements au classement arrivent ensuite : Selene multiplie par deux son nombre de cœurs et sa puissance de calcul d’un facteur 2,3x pour se hisser à la cinquième place avec 63,460 PFLOPS (au lieu 27,580 PFLOPS).
Deux nouveaux dans le Top10 : un allemand et un saoudien
Deux nouveaux supercalculateurs prennent place dans le Top10 : la machine allemande JUWELS Booster Module (Atos) à la septième place avec 44,12 PFLOPS, puis Dammam-7 de HPE pour l’Arabie Saoudite avec 22,4 PFLOPS.
Sans grande surprise pour le moment, « Intel continue de dominer la part des processeurs TOP500 avec plus de 90 % des systèmes équipés de puces Xeon ou Xeon Phi », expliquent les membres du Lawrence Berkeley National Laboratory en charge de compiler les données pour ce Top500.
Néanmoins, le premier supercalculateur Intel n’est qu’en sixième position (Tianhe-2A).
AMD a le vent en poupe, NVIDIA rappelle son omniprésence
AMD connait pour sa part une belle progression avec deux fois plus de machines dans ce classement qu’il y a six mois seulement. Le Texan se félicite de son côté que ce chiffre ait « été multiplié par 5 entre novembre 2019 et novembre 2020 »… mais cela ne représente « que » 21 machines sur les 500.
C’est dans tous les cas largement plus que la dizaine de supercalculateurs avec un processeur Power d’IBM et les cinq avec des puces ARM (dont Fugaku qui écrase totalement la concurrence). Même si NVIDIA ne propose pas (pour le moment) de CPU pour ce type de machines, la société précise que « près de 70% des systèmes, dont 8 parmi les 10 premiers, sont équipés de la technologie NVIDIA ».
L’entreprise a pour rappel confirmé son intention de racheter ARM pour 40 milliards de dollars, une opération qui prendra encore de nombreux mois avant de pouvoir être finalisée (si les autorités compétentes l’approuvent).
Les États-Unis toujours en tête sur la puissance brute
Au classement des pays, la Chine est toujours en tête avec 212 machines, suivie par les États-Unis (113) et le Japon (34). Les États-Unis dominent par contre largement sur la puissance de calcul disponible avec 668,7 PFLOPS, contre 564 PFLOPS pour la Chine, qui se fait dépasser par le Japon – qui peut remercier Fugaku – avec 593,7 PFLOPS.
L’Europe arrive en septième position avec le nouveau supercalculateur JUWELS Booster Module, suivi par l’Italie en 8e et 11e position avec HPC5 et Marconi-100 respectivement, la Suisse (Piz Daint)… La France est 18e avec PANGEA III de Total (17,86 PFLOPS), puis 24e avec Tera-1000-2 du CEA, 30e avec Taranis, etc.
Joliot-Curie apparait en 38et 73e position pour ses partitions ROME (AMD EPYC) et SKL (Intel Xeon) ; il doit pouvoir grimper jusqu’à 22 PFLOPS pour rappel.
Green500 : l’efficacité grimpe à plus de 26 GFLOPS/watt
Cette mise à jour du classement concerne également le Green500 où les supercalculateurs sont classés en fonction de leur efficacité énergétique.
La machine DGX SuperPOD de NVIDIA (172e au classement TOP500) arrive en tête avec 26,195 GFLOPS/watt. Une première place dont se félicite le constructeur. C’est dans tous les cas une belle progression puisque, en juin, l’efficacité des supercalculateurs du Top500 ne dépassait pas les 22 GFLOPS/watt.
DGX SuperPOD est suivi par MN-3 (332e) avec 26,039 GFLOPS/watt et enfin JUWELS Booster Module (3e) avec 25,008 GFLOPS/watt. Dès la 6e place, on passe en dessous de 20 GFLOPS/watt, puis en dessous de 10 GFLOPS/watt dès la 24e place, et même moins de 1 GFLOPS/watt à partir de la 178e place du classement Green500.