Et de 3 ! Après les GeForce RTX 3080 et 3090, NVIDIA met cette semaine sur le marché sa RTX 3070 annoncée à 519 euros. Une carte présentée comme équivalente à une RTX 2080 Ti tout en étant bien plus abordable. Nous avons pu la tester pour vérifier ce qu'il en est.
La GeForce RTX 3070 a été officiellement dévoilée le mois dernier avec la déclinaison grand public de l'architecture Ampere de NVIDIA. Elle exploite un GPU gravé en 8 nm (Samsung) nommée GA104, qui embarque pas moins de 17,4 milliards de transistors dans 393 mm². C'est beaucoup, mais bien moins que le GA102 de ses grandes sœurs.
Il s'agit de la première version « mesurée » d'Ampere. Le TGP de la carte est annoncé à 220 watts, deux connecteurs PCIe 8 broches (ou un de 12 broches) étant nécessaires à son alimentation. Elle n'occupe que deux emplacements PCIe, avec ses dimensions de 24 x 9,7 x 3,8 cm pour un poids d'un peu plus d'1 kg.

Son tarif public de 519 euros la place dans la tranche haute du cœur de gamme. Le segment parfait pour nombre de joueurs qui cherchent un produit assez puissant pour alimenter un écran 1440p avec un débit d'images élevé. C'est d'ailleurs ce qui a motivé NVIDIA à retarder son lancement, afin d'avoir des stocks plus élevés que pour les RTX 3080 et 3090. La commercialisation débutera ce jeudi, mais il y a fort à parier que l'on aura encore une pénurie.
En effet, selon nos informations, même si des centaines de cartes sont bien attendues chez les principaux revendeurs français, ces derniers s'attendent à des niveaux de commandes bien plus élevées. Et le fait qu'AMD va annoncer demain soir ses nouvelles Radeon RX 6000 ne devrait pas y changer grand-chose.
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Une GeForce RTX 2080 dopée à l'architecture Ampere
Lorsque l'on regarde les caractéristiques techniques de cette carte, elle ressemble comme deux gouttes d'eau à une GeForce RTX 2080 équipée d'un TU104. On retrouve 6 GPC, 23 TPC, 46 groupements d'unités de calculs (SM). Mais avec Ampere, NVIDIA a doublé le nombre de CUDA Cores (FP32) ce qui change radicalement la donne.
Ainsi, avec un TGP similaire, on passe d'une puissance de calcul théorique de 10,1 TFLOPS à 20,3 TFLOPS. Même si l'on n'en profitera pas à plein dans les jeux, c'est supérieur à ce que fournissait une RTX 2080 Ti (16,3 TFLOPS). Côté mémoire, on reste par contre dans la sobriété avec 8 Go de GDDR6 à 14 Gb/s sur une interface 256 bits.
Pour savoir ce que cette carte avait dans le ventre, nous avons réutilisé notre machine à base de Core i9-10850K monté sur une ASRock Z490 Taichi et 4x 8 Go de DDR4 G.SKill à 3 GHz. Nous l'avons réinstallé pour profiter de Windows 10 dans son édition 20H2, avec les derniers pilotes NVIDIA en date : les 456.96.
Pour commencer, nous avons effectué nos habituels tests de positionnement, afin de voir comment la carte se plaçait face à d'autres modèles NVIDIA, mais aussi aux dernières Radeon d'AMD (pilotes 20.10.1) :
Sans surprise et comme annoncé par NVIDIA, on arrive au niveau de performances d'une GeForce RTX 2080 Ti. Que ce soit dans Borderlands 3 ou Superposition d'Unigine, on obtient des résultats similaires, légèrement inférieurs. Il n'y a donc pas à l'opposer à une RTX 2070/2080, elle sera bien au-delà. C'est une première bonne surprise, surtout pour une carte vendue deux fois moins cher que le précédent bébé haut de gamme du constructeur.
C'est par contre une mauvaise nouvelle pour AMD qui n'a pour le moment aucune carte qui lui arrive à la cheville, même sa coûteuse (et abandonnée) Radeon VII. Il faudra donc attendre de pouvoir tester les prochaines RX 6000 pour voir comment elles se positionneront face aux RTX 3070, 3080 et 3090, en rendu classique ou ray tracing.
Pour la suite de nos analyses, nous n'avons gardé que les GeForce pour alléger les relevés et résultats.
3D, RTX, DLSS, VRS : 3DMark confirme la tendance
Dans ses différents tests techniques, 3DMark confirme nos premiers chiffres : la RTX 3070 offre un niveau de performances similaire à la 2080 Ti. Elle est en général un peu en dessous, mais de quelques ips seulement, ce qui ne sera pas de nature à faire la différence dans la pratique.
Dans les jeux, RTX 2080 Ti = RTX 3070
Qu'en est-il dans les jeux. Nous en avons essayé de diverses sortes, en 1080p, 1440p et 4K. Une manière de voir si les 11 Go de la 2080 Ti faisaient la différence dans certains cas. Comme on s'y attendait, la réponse est... non. Seule exception : le test 4K Vulkan Ultime de Ghost Recon : Breakpoint qui affiche un très mauvais résultat sur la 3070.
Pour le reste, les deux cartes obtiennent des chiffres similaires, avec la RTX 3080 qui est en général 30/40 % au-dessus. La 2080 Ti est parfois au-dessus, parfois non, sans jamais vraiment creuser l'écart :
Lorsque l'on active RTX et/ou DLSS, c'est même plutôt la RTX 3070 qui est favorisée, sans doute un peu aidée par le renforcement de l'architecture Ampere au niveau des RT/Tensors Cores. C'est néanmoins assez léger là aussi. Au final, ces deux cartes semblent être des clones de performances, bien que de constitutions très différentes :
Calcul et rendu 3D : Ampere marque sa différence
Il y a néanmoins un terrain où la RTX 3070 fait un peu plus de merveilles que la 2080 Ti, c'est le calcul. Aidée par ses 20 TFLOPS, elle bat cette fois son ancêtre à plate couture comme on peut le voir notamment dans Blender. Là aussi, le renforcement des RT/Tensor Cores aide, notamment lorsque l'on fait un rendu exploitant le motion blur :
Une carte graphique silencieuse et efficace
La RTX 3070 intègre deux ventilateurs de 85 mm, dont un traversant. Mais à la différence des RTX 3080 et 3090 ils sont situés sur la même face. On retrouve néanmoins un mécanisme similaire avec un large radiateur sur le GPU, des caloducs et une partie de la chaleur directement extraite à l'arrière de la maniète.
Arrêtés lorsque le GPU est peu sollicité, les ventilateurs démarrent aux alentours de 1 000 tpm. Avec la montée en température, ils grimpent à 1 300/1 400 tpm, mais rarement plus. La carte est vite contrainte par la limite de puissance imposée : 220 watts, le GPU oscille en général entre 1,8 et 1,9 GHz.
Tout cela laisse un bon potentiel d'overclocking si l'on joue sur ces paramètres. Le GPU dépasse rarement les 70°C. Bien entendu, cela pourra évoluer selon la qualité du flux d'air et la température au sein de votre boîtier. Lors de nos essais, la RTX 3070 est constamment restée silencieuse. Son aspect mesuré se note aussi sur ce point, alors que la RTX 3080 pouvait légèrement se faire entendre si on la poussait un peu trop.
La RTX 3070 face à la RTX 2080 Ti - NVIDIA utilise un ventirad similaire aux RTX 3080/3090, avec deux ventilateurs du même côté
Ses scores d'efficacité énergétique sont similaires à ceux de sa grande sœur avec 7,27 joules par image sous Borderlands 4K, contre 7,30 pour la RTX 3080 et 8,34 pour la RTX 2080 Ti. Avec cette dernière notre machine consomme en effet 359 watts à la prise dans ce test contre 321 watts pour la 3070 et 452 watts pour la 3080.
Même chose sous Blender où la RTX 3070 est la plus économe avec un rendu de la scène Barbershop pour 34 Wh et une consommation moyenne de 254 watts, contre 40,85 Wh et 351 watts pour la 3080 et 72,11 Wh pour 294 watts avec la 2080 Ti. Si la petite nouvelle offre au pire des performances similaires à la 2080 Ti, elle est plus efficace.
GeForce RTX 3070 : la définition du « sweet spot » ?
La GeForce RTX 3070 devient ainsi clairement notre carte préférée au sein de la nouvelle gamme de NVIDIA. Aussi performante que la RTX 2080 Ti dans les jeux, allant bien au-delà pour ce qui est de la puissance de calcul, le tout avec une consommation réduite et un tarif divisé par deux, on ne sait que demander de mieux.
Ses dimensions sont raisonnables, elle ne fait pas de bruit, son prix est (pour le moment) abordable. Elle bénéficie également de tout l'écosystème NVIDIA que ce soit pour CUDA/OptiX, la (dé)compression vidéo, Reflex pour la réduction de la latence, Studio pour les fonctionnalités liées au streaming, l'overlay de performances, etc.
Il y a donc fort à parier que les premières cartes s'arracheront comme des petits pains ce jeudi et dans les semaines à venir. À moins qu'AMD n'annonce des Radeon RX 6000 très convaincantes demain soir. Mais le constructeur devra pour cela combler un écart de performances important, et rattraper son retard à de nombreux niveaux pour proposer des produits aussi complets. Est-ce qu'il en sera capable ou ne misera-t-il que sur la performance 3D brute, hors ray tracing pour séduire ceux qui n'ont que faire des dernières nouveautés ? Nous le saurons bien assez tôt.