GeForce RTX 3090 : 36 TFLOPS et 24 Go de GDDR6X sous le capot

Ça envoie du bois
GeForce RTX 3090 : 36 TFLOPS et 24 Go de GDDR6X sous le capot

Le nouveau « monstre » de NVIDIA est enfin disponible. Annoncée à partir de 1 549 euros, la GeForce RTX 3090 n'est pas là pour attirer les joueurs en mal de FPS, mais bien pour remplacer une Titan RTX tout en étant bien plus abordable. Un produit qui cache un vrai changement de stratégie.

Lorsqu'il a annoncé l'implémentation grand public de son architecture Ampere et ses GeForce RTX de série 30, NVIDIA a dévoilé trois produits : les 3070, 3080 et 3090. Chacune avec ses atouts, ses points faibles et un marché visé.

Une stratégie en trois temps

Toutes partagent néanmoins les mêmes avancées comme l'évolution des RT/Tensor Core, la réorganisation de l'architecture, la montée en fréquence, le doublement des unités FP32, etc. Accompagnées par la gravure en 8 nm, cela permettait à NVIDIA de renforcer son positionnement : plus de performances pour un prix revu à la baisse.

En commençant par la RTX 3080, le constructeur ne s'y est pas trompé. Il a misé sur son « sweet spot » en termes de TFFLOPS/€, avec 10 Go de GDDR6X, et qui dépasse n'importe laquelle de ses anciennes cartes, même la Titan RTX. Le tout pour un prix public de 720 euros. Tout du moins, avant les milliers de commandes et la pénurie qui a suivi.

La RTX 3070 suivra ce 15 octobre. Elle s'adressera aux joueurs au budget plus limité, visant plutôt une définition de type 1080p avec un gros débit d'images ou du 1440p. C'est aussi elle qui devrait se retrouver face aux Radeon RX 6000 d'AMD. Restait la question de l'offre haut de gamme, la plus chamboulée avec Ampere.

Specs GeForce Septembre 2020 Tableau

Une GeForce RTX 3090 plutôt qu'une Titan

NVIDIA a fait un choix stratégique : ne pas proposer de nouvelle Titan. Lors de sa conférence, Jen Hsun Huang a indiqué que Turing avait prouvé qu'il existait un public pour des cartes graphiques très puissantes hors de l'offre Quadro. C'est ainsi qu'est née l'initiative Studio et la focalisation marketing autour des créateurs : ceux qui veulent utiliser leur GPU pour accélérer leurs tâches en rendu 3D, traitement vidéo, calcul, sans dépenser plusieurs milliers d'euros.

Les Titan étaient pensées comme des produits d'exception : proposées uniquement par NVIDIA, entre 2500 et 2 900 euros pour celle de la génération Turing. Désormais dépassée par une RTX 3080 à 720 euros, la question était donc de savoir comment NVIDIA allait s'adresser à sa clientèle cherchant le produit d'exception.

Le premier choix a été de la proposer plus largement, sous la forme d'une Founders Edition, et par le canal plus classique des partenaires. De quoi augmenter les quantités disponibles et assurer sa présence même dans les marchés où NVIDIA ne propose pas de vente en direct. C'est pour cela qu'il s'agit d'une GeForce.

Le second choix a été de rester sur une constitution identique à ce qui faisait la force des Titan : un GPU plus performant sans que les écarts ne soient excessifs, un connecteur NVLink et bien plus de mémoire. Car c'est là tout le secret de cette gamme : elle profite avant tout à ceux dont les usages sont très gourmands en données, comme le rendu 3D massif ou les calculs de type HPC, machine learning, etc... mais pas tant les jeux vidéo.

Mémoire, NVLink et SLI : un nouveau paradigme

La RTX 3080 a eu droit à 30 TFLOPS et 10 Go de GDDR6X. La RTX 3090 à 36 TFLOPS, 24 Go de GDDR6X et un bus dédié NVLink de 3e génération (112,5 Go/s). Tel est le nouveau deal proposé par Jen Hsun Huang et ses équipes : des performances bien plus abordables, mais les caractéristiques « Pro » réservées au plus gros modèle.

Car le Multi-GPU peut désormais passer par le moteur des jeux et les API modernes telles que DirectX 12 et Vulkan. C'est aussi ce qui explique que le SLI ait été mis de côté ces dernières années et peu à peu abandonné par NVIDIA (comme le CrossFire par AMD). Le PCIe 4.0 donne pour sa part des débits doublés par rapport au PCIe 3.0.

Ainsi, ceux qui veulent jouer et faire du calcul auront tout intérêt à miser sur la RTX 3080 et son excellent rapport performances/prix. On pourra même les utiliser par deux sans connexion dédiée. Mais si l'on veut avoir accès à 24 Go de GDDR6X pour satisfaire des besoins professionnels et potentiellement disposer de 48 Go à travers deux RTX 3090 et l'accès unifié rendu possible par le NVLink, il faudra payer le prix fort.

Cela étant, on aura deux RTX 3090 pour à peine plus que le prix d'une Titan RTX à son lancement. Une « subtilité » à côté de laquelle ne passeront sans doute pas les clients concernés.

La carte graphique la plus performante du moment

Il suffit d'une simple analyse pour comprendre que cette solution haut de gamme n'est pas pensée avant tout pour les joueurs. Son tarif est doublé pour un gain de performances théorique de 15 à 20 %. 24 Go n'ont aucun intérêt dans les jeux et n'en auront pas de si tôt. Comme nous l'avons vu avec la RTX 3080, 10 Go suffisent très largement, même en 4K avec l'ensemble des paramètres à leur maximum.

L'histoire nous a d'ailleurs prouvé que le besoin en puissance de calcul évoluait bien plus vite que celui en quantité de mémoire. Ainsi, lorsque 16 ou 20 Go seront réellement nécessaires dans le domaine des jeux vidéo, des GPU à 30/36 TFLOPS ne seront plus vraiment de dignes représentants de l'offre haut de gamme.

Pour autant, la RTX 3090 n'est pas dépourvue d'atouts puisqu'elle séduira ceux qui sont à la recherche de la carte la plus performante du marché et n'ont que faire de son prix. Ils sont peu nombreux, mais c'est un marché qu'un constructeur comme NVIDIA se doit de prendre en compte. Voici nos résultats sous 3DMark :

GeForce RTX 3090 3DMarkGeForce RTX 3090 3DMark

Comme vous pouvez le voir, les gains sont à la hauteur des chiffres théoriques : de 18 à 20 % en moyenne. Dans les jeux, on retrouve logiquement des chiffres similaires, bien q'un peu moins élevés. Dans un Quake II RTX on trouve 13 à 15 % selon la définition. Dans un Bordelands en 4K on est à 14,7 %. Dans Wolfenstein à 9 %. Tout dépendra comme bien souvent de la charge de calcul du jeu et des options activées.

GeForce RTX 3090  Quake II RTX

Le jeu en 8K, déjà possible ?

La promesse d'une carte haut de gamme c'est aussi les nouvelles possibilités qu'elle offre. NVIDIA a vanté la capacité de la RTX 3090 pour le jeu en 8K, notamment avec DLSS 2.1 qui gère désormais cette définition. Pour rappel, une image est alors constituée de quatre fois plus d'images que ce n'est le cas en 4K.

Des patchs auxquels nous avons pu avoir accès et qui seront bientôt rendus public permettent d'en profiter dans Control, Death Stranding et Wolfenstein : Youngblood. Ce devrait aussi être le cas de Watch Dogs : Legion à sa sortie. Petite subilité : ce mode de DLSS utilise un rapport de 1:9 pour afficher des performances décentes.

N'ayant pas d'écran 8K, nous avons eu recours à une astuce permise par les pilotes du constructeur : effectuer un rendu 8K affiché en 4K avec le mode DSR (Dynamic Super Resolution) 4x. L'impact estimé par NVIDIA est une perte de performances de 2 à 3 %. Suffisant pour se faire une première idée.

Selon nos relevés, il est effectivement possible de jouer en 8K, parfois même sans DLSS. Mais il faudra encore du temps pour que les téléviseurs à cette définition se multiplient sur le marché. NVIDIA mise pour le moment sur la nouvelle gamme de LG pour vanter les capacités de ses nouvelles GeForce (certifiées G-Sync).

  • GeForce RTX 3090 8K Rainbow Six Siege
  • GeForce RTX 3090 8K Youngblood
  • GeForce RTX 3090 8K Youngblood DLSS
  • GeForce RTX 3090 8k Youngblood DLSS RTX

Tests en 8K : Rainbow Six : Siege puis Wolfenstein : Youngblood avec et sans DLSS/RTX - Malgé la 8K : 10,8 Go de mémoire utilisés

36 TFLOPS et 24 Go de GDDR6X : les « Pro » d'abord

Comme nous l'avons évoqué plus haut, la GeForce RTX 3090 intéressera d'abord les professionnels. Pour une raison principalement : la quantité de mémoire qu'elle embarque. En effet, dans certains cas, la question des performances vient après la possibilité de pouvoir ou non charger un modèle et d'effectuer un calcul.

Dans certains cas, le rendu est possible, mais se fait au prix d'une baisse drastique des performances s'il n'y a pas assez de mémoire disponible. NVIDIA nous a ainsi mis à notre disposition une scène Redshift nécessitant plus de 10 Go de mémoire. Résultats : plus de 7 minutes sur une RTX 3080 contre 36 secondes sur une RTX 3090.

Le constructeur met également en avant la possibilité d'activer le rendu du Viewport (le modèle sera chargé en mémoire) dans des applications comme Blender, tout en effectuant le rendu d'une image et d'une scène en parallèle. Disposer d'assez de mémoire permet de ne pas avoir à choisir entre l'un et l'autre, donc de ne pas avoir à constamment désactiver le rendu du Viewport, avec un précieux gain de temps à la clé.

Même chose pour le traitement des vidéos, où certains effets nécessitent parfois de charger de nombreuses images en mémoire, ce qui pourra poser problème en 4K/8K. Autre exemple que le constructeur n'aborde pas, faute de solution simple à mettre dans la main des journalistes : les calculs tels que l'entrainement d'IA et autres solutions de machine learning, où disposer de beaucoup de mémoire est vital.

Des usages qui ne visent qu'un public particulier, mais qui sera sans doute ravi de trouver une solution désormais plus accessible à ses problèmes, tout en étant bien plus performante. Car là aussi, on est aux alentours de 15 % de gain en moyenne par rapport à une RTX 3080, qui doublait ou triplait presque le score d'une RTX 2080.

GeForce RTX 3090 BlenderGeForce RTX 3090 Redshift

Une carte qui envoie du lourd (en silence)

Parlons maintenant plus spécifiquement de la Founders Edition que nous avons pu analyser pour ce test. Comme annoncé par NVIDIA, il s'agit d'un modèle imposant. Elle occupe trois emplacement PCIe (53,5 mm), pour un peu plus de 31 cm de long. Elle pèse pas moins de 2,2 kg sur la balance. Mais cela n'a pas que des désavantages.

Son design plus massif permet à NVIDIA d'utiliser des ventilateurs de 10,5 cm plutôt que 8,5 cm sur la RTX 3080. Ils ont donc besoin de tourner moins vite à débit d'air équivalent, ce qui se ressent sur le refroidissement du GPU. Malgré le TGP revu à la hausse (350 watts contre 320 watts), la carte ne fait presque jamais de bruit.

Même dans les quelques cas où nous avions réussi à mettre à mal le ventirad de sa petite sœur, on reste le plus souvent dans les 70/71°C avec une vitesse de rotation dans les 1200 à 1300 tpm, plus rarement dans les 1500 à 1600 tpm. Si vous poussez la limite de puissance à fond (+15 %, près de 400 watts), vous le sentirez par contre passer, et l'on grimpera parfois à 2000 tpm. Vu le gain de performances à espérer, le jeu n'en vaut pas trop la chandelle.

Notez enfin que côté efficacité énergétique, on retrouve à peu près le niveau de la RTX 3080. Nous obtenons 6,85 J/image dans Borderlands 4K (Brutal) contre 6,91 pour la RTX 3090 et 8,26 pour la 2080 Ti. La consommation de la machine à la prise est respectivement de 491, 432 et 348 watts.

GeForce RTX 3090 OCSi vous tirez trop sur la corde de l'overclocking, voilà ce qui peut se passer

Carte mère, boîtier et alimentation : prévoyez votre coup

Attention tout de même : une carte graphique occupant trois emplacements PCIe ne se met pas dans n'importe quel boîtier et sur n'importe qu'elle carte mère, surtout si vous disposez de plusieurs cartes filles. Privilégiez donc des boîtiers avec un bon flux d'air, de l'espace et une carte mère où le port PCIe x16 ne sera pas collé à celui du CPU. Un conseil qui vaut pour toute carte graphique haut de gamme d'ailleurs.

Du côté de l'alimentation, sachez que nous avons pu faire une partie de nos tests avec notre modèle de 620 watts. Mais comme nous nous y attendions, c'était parfois bien insuffisant. Nous ne pouvons donc que vous conseiller, comme NVIDIA, d'opter pour un modèle de 850 watts avec un tel GPU si vous avez un CPU haut de gamme. Sinon, un modèle de 750 watts devrait être suffisant. Privilégiez des modèles de qualité à bon rendement.

Une carte graphique pour un public particulier

Vous l'aurez compris, comme la gamme Titan avant elle, la GeForce RTX 3090 n'est pas pour tout le monde. Elle n'intéressera que ceux à la recherche du modèle ultime, qui verront dans ce produit un rabais de près de 50 % par rapport à la Titan RTX. Que ce soit pour s'assurer d'avoir le meilleur, où par besoin des 24 Go et du NVLink.

Vous voulez un modèle à prix raisonnable ? Attendez la RTX 3070 ou même la 3060. Vous voulez de la haute performance avec un bon rapport FPS/€ ? Regardez du côté de la RTX 3080.

Bien qu'imposant, le design de ce produit est plutôt réussi. Ses larges ventilateurs et son dissipateur lui profitent clairement. Il est appréciable que même une telle référence, presque excessive par certains aspects, sache rester silencieuse presque en toutes circonstances. C'est aussi ce que l'on attend d'une Founders Edition.

Reste la question de la disponibilité et du prix. NVIDIA a prévenu : malgré les 1 549 euros demandés, même si les revendeurs ont déjà des cartes en stock, il y a fort à parier qu'il n'y en aura pas pour tout le monde. Tout du moins les premiers jours. Si vous êtes dans la cible de ce produit, préparez-vous donc à prendre votre mal en patience.

Les GeForce RTX 3090 des partenaires sont proposées chez les revendeurs dès 1 650 euros.

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