Intel vient d'annoncer de nouveaux (très bons) résultats financiers malgré la crise. Mais en marge de cette publication, le PDG Bob Swan avait une mauvaise nouvelle : le 7 nm est en retard. De quoi décaler certains projets à 2023, et donc le retour d'Intel a une meilleure position face à AMD (entre autres).
« Intel accélère sur le 10 nm » indique le communiqué de presse, comme une manière de voir le verre à moitié plein. Mais Bob Swan n'a pas fait une Brian Krzanisch, il a été clair : le 7 nm est en retard. La société rencontre toujours des problèmes de rendement.
Toute la roadmap 2022+ concernée
Le travail mené par Jim Keller (sur le départ) à ce sujet avec les équipes toujours en place n'aura donc pas suffit. Le décalage annoncé est de six mois par rapport aux précédentes annonces, d'un an par rapport aux prévisions internes. Bref, n'attendez rien avant 2022/2023 pour que l'ensemble des gammes soit couvert.
Cela ne change pas les plans à court terme de l'entreprise : la nouvelle génération pour PC portable Tiger Lake sera bien lancée à la rentrée, ce 2 septembre (DJ à l'appui). La déclinaison Ice Lake pour les serveurs est en production et arrivera d'ici la fin de l'année. Sapphire Rapids, qui doit exploiter une nouvelle architecture, est attendu dans la seconde moitié de 2021, tout comme Alder Lake et son architecture hybride. Tous sont prévus en 10 nm.
C'est donc pour après que cela se gâte : Granite/Diamond Rapids sur les serveurs, Meteor Lake pour les PC grand public. Sans parler des GPU Xe, notamment ceux liés à Ponte Vecchio et donc au supercalculateur Aurora. Un nombre croissant de projets verront donc leur production externalisée, sans que l'on sache avec qui pour le moment.
Zen 3 arrive chez AMD (et ce n'est pas le seul)
Pendant ce temps, AMD continue d'avancer. Le constructeur répète que Zen 3 est prêt et sera lancé cette année pour la déclinaison grand public (Ryzen). Une manière de contredire de précédentes rumeurs. Mais il ne pourrait s'agir que d'un lancement officiel, pas commercial.
Lors d'un échange récent avec la presse, nous avions demandé si Zen 3 serait effectivement mis sur le marché cette année. Il nous avait alors été répondu un simple « pas de commentaires ».
Mais même dans le cas contraire et une arrivée début 2021, l'avance resterait grande face à Intel. Car Zen 2 dispose déjà de déclinaisons jusqu'à 64 cœurs, 16 cœurs sur le socket AM4. Zen 3 devrait enfoncer le clou et n'aura donc que des produits en 10 nm face à lui, ne se distinguant que par des évolutions architecturales et une structure hybride, sans révolution sur le nombre de (gros) coeurs.
Viendra ensuite Zen 4 sur un autre socket, avec de la DDR5 et du 5 nm. C'est seulement à ce moment là qu'Intel arrivera avec son propre 7 nm si aucun autre décalage n'intervient d'ici là. Le tout avec les géants du GPU ou les constructeurs de SoC ARM en embuscade.
Le géant de Santa Clara a donc tout intérêt à être efficace, tout comme ses futures architectures. Car il semble de plus en plus avoir des pieds d'argile.