Les mois à venir vont être agités dans le domaine de la connectique. L'USB 3.2 à 20 Gb/s commence à se généraliser alors que l'USB4 basé sur Thunderbolt 3 est finalisé depuis près d'un an. Chez Intel, on est déjà passé à l'étape d'après : Thunderbolt 4 arrive et il sera intégré dès Tiger Lake !
Cela fait plusieurs années que les évolutions s'étaient un peu ralenties du côté de la connectique. On disposait d'un côté de l'USB 3.x à 5 ou 10 Gb/s et de l'autre du Thunderbolt 3 pouvant atteindre 40 Gb/s. Tous deux avaient convergé vers un connecteur unique, réversible, le Type-C.
Mais comme souvent dans nos domaines, la suite était en préparation. L'USB 3.2, finalisé en 2017, permet désormais de grimper à 20 Gb/s (2x2) avec de premiers produits annoncés ici ou là. Intel avait promis l'ouverture à tous de Thunderbolt 3, menant à l'annonce de l'USB4 qui en reprend les grandes lignes, en mars 2019. Il s'agira du premier standard permettant de grimper à 40 Gb/s, pouvant fonctionner de pair avec le DisplayPort 2.0.
Depuis, tous les yeux étaient rivés sur le constructeur, qui a fait de l'intégration de ces technologies au sein de ses puces un cheval de bataille ces dernières années. Il détaille aujourd'hui ses plans.
Thunderbolt ou l'USB++
Intel commence par un rappel : ses efforts depuis 10 ans dans ce domaine. Si beaucoup sont prompts à moquer son absence d'innovation côté CPU ces dernières années, il ne faut pas oublier ses travaux sur d'autres secteurs, dont celui-ci. Que ce soit pour ses solutions maison ou le soutien aux standards.
Si Thunderbolt a longtemps été phagocyté par Apple, il a continué son bonhomme de chemin en termes de débits mais pas seulement, se répandant petit à petit dans les PC sous Linux ou Windows. Sa présence devrait se généraliser via le transfert opéré vers l'USB4 attendu plutôt pour l'année prochaine, les deux restant complémentaires.
Intel oublie néanmoins une petite tâche dans son bel historique : les failles de sécurité encore découvertes récemment, comme Thunderspy, incitant certains à désactiver Thunderbolt tel qu'il a été implémenté à ses débuts. Un point que le fondeur ne doit pas négliger.
Car la suite est prête : Thunderbolt 4. Au CES, on apprenait que la plateforme mobile Tiger Lake serait la première à en profiter avec un débit de quatre fois celui de l'USB 3.x. Une annonce un peu floue puisque l'on ne savait pas si cela donnerait 40 ou 80 Gb/s...
Et comme on pouvait s'en douter, c'était la première option. Au point que l'on se demande ce qui a pu passer par la tête des responsables d'Intel de faire une telle déclaration. Mais le constructeur le confirme aujourd'hui, le débit est inchangé et sera bien de 40 Gb/s. Les évolutions sont nombreuses, mais ailleurs.
La raison est simple, Thunderbolt 4 et USB4 sont désormais pensés pour fonctionner de pair, puisqu'ils ont des objectifs pour partie similaires et utilisent un même connecteur. Il faut ainsi voir le premier comme un superset du second, offrant les mêmes possibilités mais avec quelques bonus.
Attirer le consommateur qui ne veut pas se prendre la tête
C'est d'ailleurs tout le discours marketing d'Intel qui « vend » Thunderbolt 4 comme la version la plus complète de l'USB Type-C. Là où les débits et fonctionnalités se multiplient, avec autant de logos possibles, la solution maison est l'assurance de pouvoir tout faire sans avoir à se poser de question. Même chose pour les câbles.
Le constructeur tire d'ailleurs un peu sur la corde dans son argumentaire, car il n'existe pas autant de câbles USB que de classes de débit. Les problèmes se situent plus au niveau du support de Power Delivery, qui n'est d'ailleurs pas évoqué ici. Mais le message est clair : cherchez l'éclair.
Renforcer le minimum requis et les accessoires
Le débit de TB4 n'étant pas différent de TB3 ou de l'USB4, quels sont les changements ? Tout simplement les caractéristiques minimales requises. Pour être certifié TB4, un produit doit être capable de gérer non plus un, mais deux écrans 4K, du PCIe à 32 Gb/au lieu de 16 Gb/s, disposer d'au moins un port de recharge et proposer la sortie de veille suite à la connexion d'un dock.
Autre point, qui a son importance : la protection de l'accès direct à la mémoire (DMA) via VT-d est désormais obligatoire. Même si elle n'est pas clairement évoquée, il s'agit ici de lutter contre la faille ThunderSpy.

De nouveaux produits arrivent
Thunderbolt 4 sera donc intégré nativement à Tiger Lake. Tous les produits indiqués comme compatibles feront également l'objet d'une certification USB4 puisque les deux solutions sont présentées comme totalement interopérables. Des contrôleurs de série 8000 seront aussi mis sur le marché plus tard dans l'année.
Il s'agit des JHL8340 et JHL8540 pour les hôtes et donc les fabricants d'ordinateurs. Pour les accessoires, il faudra opter pour le JHL8440. On peut ainsi s'attendre à voir de nouveaux produits débarquer d'ici la fin de l'année ou début 2021. Les docks et moniteurs pourront d'ailleurs grimper à quatre ports désormais.
Les nouveaux Mac Intel qui devraient être équipés de Tiger Lake seront concernés. Et ceux à base d'Apple Silicon ? C'est moins sûr... mais nous verrons bien.