Jim Keller ne sera resté qu'un peu plus de deux ans chez Intel, qu'il va continuer de conseiller jusqu'à la fin de l'année. Présenté comme celui qui devait aider l'entreprise à se repenser pour la conception et la gravure de ses puces, nous ne découvrirons le résultat de son passage qu'à l'avenir.
En avril 2018, on apprenait que Jim Keller rejoignait les équipes d'Intel. Deux ans plus tard, il quitte l'entreprise « pour raisons personnelles » est-il précisé dans un communiqué.
Les bienfaits de Jim Keller chez Intel restent à découvrir
Ingénieur hors-pair, Keller a participé à plusieurs des grands projets du secteur, du K8 à Zen d'AMD aux premiers SoC Apple en passant par celles de Tesla. Souvent perçu comme un « mercenaire », il rejoint en général des entreprises à défi, l'aidant à repartir sur de bonnes bases.
C'est sans doute ce qui explique son arrivée chez le géant de Santa Clara à une époque où le PDG était sur le départ, la roadmap sur l'architecture et la finesse de gravure en plein marasme. En interne, son rôle a ainsi été de repenser certains process, travailler avec les équipes pour préparer l'avenir. Et le résultat semble avoir réussi des quelques témoignages que nous avons pu récolter ici ou là. Même s'il ne sera visible que d'ici quelques années.
Car d'Ice Lake à Comet Lake en passant par Lakefield, la « patte » de Jim Keller n'est encore que peu visible. Elle devrait prendre progressivement forme avec l'arrivée de nouvelles finesses de gravure, le gain en modularité des architectures et leur évolution un peu plus en profondeur, clôturant le « Skylake tunnel ».
Intel précise que s'il quitte ses fonctions aujourd'hui, il reste consultant pour une durée de six mois, sans doute pour assurer la transition avec la nouvelle équipe mise en place. Keller n'a pour le moment rien déclaré sur les raisons précises de son départ ou un éventuel prochain poste.
Raja Koduri, arrivé peu avant chez Intel, n'a pas (encore) commenté la nouvelle.
Intel réorganise ses équipes
Le Technology, Systems Architecture and Client Group (TSCG) reste dirigé par Venkata (Murthy) Renduchintala. Navid Shahriari, garde la charge du Manufacturing and Product Engineering Group, notamment en charge des tests de pré-production et des composants dans l'activité de fonderie, pour assurer la montée en volume.
Sundari Mitra, PDG et fondateur de NetSpeed Systems, entreprise rachetée sous la direction de Jim Keller, est désormais responsable d'une nouvelle entité : l'IP Engineering Group, un poste assez proche de celui qu'il occupait auparavant, mais qui se focalisera désormais uniquement sur la conception de blocs d'IP à utiliser au sein des processeurs maison. Gene Scuteri prend pour sa part la tête du Xeon and Networking Engineering Group.
Enfin, Daaman Hejmadi revient au Client Engineering Group pour s'occuper des SoC, notamment la conception des prochaines générations de puces « tout-en-un ».