Alors que l'on s'attend à une nouvelle salve de CPU chez Intel, sans grandes nouveautés, le fondeur a finalement décidé de rendre sa grille tarifaire un peu plus intéressante. S'il grimpe désormais à dix cœurs, ses modèles à six et huit cœurs deviennent plus accessibles. AMD répondra-t-il à son tour ?
Devant être annoncés demain, les processeurs « 10th Gen » d'Intel ont vu leur présentation fuiter chez HD Technologia. On y découvre les arguments du fondeur pour vanter sa « nouvelle » gamme.
Mais comme l'on pouvait s'y attendre, c'est un peu court. En effet, Comet Lake n'a rien de nouveau et de telles puces ont déjà été dévoilées sur mobile. Il s'agit de processeurs toujours gravés en 14 nm et ne profitant pas d'évolutions architecturales majeures. Ainsi, les nouveautés introduites avec Ice Lake n'y sont pas présentes.
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La fréquence comme seule planche de salut
Intel semble d'ailleurs l'assumer puisqu'il ne met en avant que le support de la DDR4 à 2 933 MHz et l'overclocking en avant. De nouveaux outils devant être proposés aux adeptes de la pratique qui accepteront de payer un peu plus cher pour un modèle « K ». Les réglages des cartes mères devraient aussi être renforcés.
On ne sait d'ailleurs rien de ces dernières, du socket LGA 1200 ou des chipsets. Intel ne semble pas plus communiquer sur la taille de la puce, la consommation, etc. N'ayant que peu d'évolutions techniques à exhiber, le fondeur décide de complètement éluder le sujet, et les éventuels points noirs qui seront révélés lors des tests.
Mais pour cela il faudra sans doute attendre. Intel ne devrait pas mettre ces produits en vente avant mai/juin dans le meilleur des cas. D'ici là, le fondeur veut seulement capitaliser sur les bonnes nouvelles : Wi-Fi 6 (AX201, CNVi) et réseau à 2,5 Gb/s (i225, Foxville) devraient être généralisés. La fréquence maximale atteint les 5,3 GHz.
Sur ce dernier point, il faudra être attentif. Comet Lake-S intégrera Turbo Boost 3.0 qui n'était jusqu'à maintenant réservé qu'aux processeurs plus haut de gamme, se focalisant sur le « meilleur » cœur. Velocity Boost Technology (VBT) devant maximiser encore un peu plus la montée en fréquence si le système de refroidissement le permet.
Mais quels chiffres seront atteints en pratique et pour quelle durée ? Zen 2 nous a appris à être méfiants sur le sujet. Dans tous les cas, le TDP maximal est annoncé pour 125 watts, à vérifier.
L'autre « bonne nouvelle » qu'Intel veut apparemment mettre en avant est sa décision de revoir sa grille tarifaire. Ce n'est certes pas aussi ravageur qu'AMD et ses Ryzen de 2e génération, mais tout de même. Les modèles à six cœurs (i5) débutent à 160 dollars et huit cœurs (i7) à 300 dollars. Comptez 420 dollars pour dix cœurs (i9).
C'est donc bien moins élevé que certains l'avaient affiché. Là aussi, il faudra attendre un peu pour se réjouir, et voir quels seront les tarifs pratiqués par les revendeurs dans la pratique. Surtout qu'il faudra une nouvelle carte mère pour exploiter ces CPU, alourdissant la facture. Mais cette baisse reste une bonne chose.
AMD vs Intel : la véritable bataille commence
On espère d'ailleurs que cela permettra à AMD de revoir sa stratégie tarifaire sur les Ryzen de 3e génération, au rapport performances/prix souvent moins intéressant que les générations précédentes. L'objectif de ces derniers mois, réussi semble-t-il, s'est en effet focalisé sur la hausse des marges de l'entreprise au détriment de son aspect « bon samaritain du hardware » cultivé au lancement de Ryzen.
Cela semble avoir commencé avec de premières remises à noter. Sur l'entrée de gamme, les Ryzen 3 3100 et 3300X ont déjà été annoncés, pour répondre aux nouveaux Core i3 (quatre cœurs). La bataille devrait donc être rude dans les mois à venir... en attendant Zen 3 ?
Ce dernier est prévu, comme RDNA2 et Navi 2X, d'ici la fin de l'année prévient AMD. Une manière de confirmer, une énième fois, ces lancements à venir sans rien en dire. On le savait déjà, nous n'apprenons rien de plus, mais ça ne manquera sans doute pas de faire à nouveau les gros titres.